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    Message par Invité Sam 20 Jan - 21:58

    Les actifs financiers surfent sur un océan de liquidités : y aurait-il des fissures dans le fond ?
    Les saisies immobilières aux USA, en augmentation depuis plusieurs mois, commencent à donner quelques soucis aux financiers.



    Cet article est la suite annoncée à l’article paru le 18 décembre dernier et intitulé : "Saisies immobilières aux USA : de records en records (et même un peu plus...)", dans lequel je vous faisais part de ma volonté de remonter, comme un saumon, par le bas cette statistique des saisies immobilières aux USA, qui n’en finissent pas d’augmenter.


    J’annonçais dans cet article différentes sources et graphiques étayant les informations données. Pour une parfaite compréhension, vous pouvez même en le consultant repartir à la source, revoir le premier édito de ce blog.


    Résumé express des différents articles précédents : ne souhaitant tomber dans aucune polémique ou prévision aléatoire sur la situation de l’immobilier américain, je vous annonçais me concentrer uniquement sur le suivi de ce qui résultait de cette situation "au pire" et en l’occurence : les saisies de biens. Présentant mois après mois depuis août ces statistiques en augmentation, je vous invitais le 18 décembre à regarder ce qui pouvait alimenter ces stats en hausse de façon à ne pas rester juste comptable de ces chiffres mais à comprendre ce qui se passe.


    Si chaque foyer dont l’habitation est saisie est une goutte qui tombe du réservoir du marché, il convient de regarder quelle est la taille du réservoir au-dessus, et la qualité de ses parois.



    - Le CRL, Center for Fesponsible Lending ("centre pour l’emprunt responsable") a fait paraître en décembre une étude, la plus complète qui soit depuis longtemps et portant sur la période 1998-2006, indiquant que 2 200 000 ménages US seraient sur le point de perdre leur habitation en raison des saisies liées au marché des prêts hypothécaires dits "subprime loans" (prêts réalisés à l’attention de personnes ayant une solvabilité de qualité inférieure en échange d’un taux de prêt supérieur). En cliquant sur le lien vous pourrez télécharger l’étude ou son résumé complet. Ce sont 58 pages de qualité (en anglais) qui montrent également que la part des subprime loans a atteint un quart des prêts hypohécaires faits aux USA en 2005 et 2006. Ceux-ci ont été multipliés par près de 20 de 1994 à 2006. Il s’agit notamment, en 2005, du marché à la croissance la plus forte dans le marché hypothécaire, un grand nombre n’arrivant pas à se qualifier pour obtenir un crédit dit conventionnel.


    En consultant le blog foreclosurepulse.com qui n’est autre que le site bis de realtytrack, la référence pour le suivi des saisies, vous tomberez d’ailleurs sur un article présentant un graphique issu de cettte étude parue dans le New York Times montrant l’envolée de ces subprimes loans et la part (en foncé) potentiellement à risque pour une saisie future.


    - Des faillites, des désengagements de sociétés de crédit réalisant ces prêts à taux élevés pour des dossiers de moindre qualité ont lieu régulièrement depuis quelques mois : exemple Ownit Mortgage Solutions, le 17e prêteur par la taille ou le 11e, parfois cité comme le 15e ( ?) suivant les sources trouvées sous forme de subprime loans. Le site mortgageimplode s’amuse même à comptabiliser "les morts" de ce secteur en les rayant de sa liste, d’autres, marketwatch, bostonglobe, The economist, Bloomberg, vous montrent l’importance croissante de ces informations.


    - Fannie Mae ensuite, l’un des deux plus gros organismes américains de refinancement hypothécaire, face à ces difficultés a décidé de ne plus refinancer ce type de prêts.


    - selon banknet 360, les retards de paiements toutes catégories de prêts confondues (ou presque) sont en hausse chez les Américains. Dernier en date dans moneyandmarkets, le marché des sub-prime loans connaît toujours certains tourments et l’ABA (American Banking Association) confirme les informations de retard de paiements pour le 3e trimestre 2006 ici.


    UBS, première banque suisse et mondiale par l’importance des capitaux gérés pour compte de tiers, confirme que le taux des défauts de paiement a doublé à 8 % pour ces "subprime loans". Déjà le 21 novembre 2006, cette banque via un article de Yahoo Finance faisait part de son inquiétude et de son étonnement face à la vitesse de propagation des sinistres.


    Tout ceci est temporaire peut-être, certains éléments présentés ne portent que sur des potentialités, des risques en germe, mais au moment même où UBS faisait part de ses préoccupations, le compartiment du marché obligataire dévolu à ce type de prêt partait en chute libre. Je publie cet article avec une semaine de retard et en une semaine, ce marché a encoré baissé (graphe ci-dessous) :







    Conclusion : la faillite de quelques personnes puis de cent mille, d’un million est en train de s’étendre à d’autres agents économiques - les ménages ne sont plus les seuls concernés -, à des entreprises de crédit, aux banques, à certains segments du marché obligataire américain.


    Qu’allons-nous faire maintenant ? Tel le saumon, je vous propose d’attendre patiemment entre deux rochers de voir ce que le courant va nous amener à contempler, rien ne sert de remonter encore le courant, d’ailleurs vous remarquerez qu’on est déjà remontés pratiquement "tout en haut".


    Qu’allons-nous surveiller ? Les prochaines saisies bien sûr, l’évolution de la courbe ci-dessus et les marchés obigataires portant sur les prêts de meilleures notations, pour voir s’il n’y a pas de contagion.


    Il y a des couacs partout dans le monde de la finance, dont le fondement de l’activité est la prise de risques, mais là, et même si c’est compartimenté, il s’agit des USA et de l’immobilier qui a porté une bonne part de la croissance ces dernières années et non pas d’un krach vénézuelien (cette semaine) ou thaîlandais, islandais comme il y a pu en avoir en 2006, de même qu’en Arabie saoudite. La question peut avoir une résurgence future, nous la suivrons donc encore plus précisément.


    La création monétaire aux USA, qu’on ne peut plus comptabiliser précisément depuis 2006, semble se déverser dans un tonneau, dont le fond permettrait une comptabilisation de plus en plus précise par contre. Je ne sais pas s’il y a évaporation des liquidités par le dessus, mais au fond elles disparaissent avec certains autres avoirs.
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    Message par Invité Mar 23 Jan - 22:21

    Indice des prix de l’INSEE : les limites d’utilisation

    Deux articles récents publiés dans Agoravox ont abordé le problème de l’indice des prix (1,2), véritable outil de mesure de l’augmentation du coût de la vie. Cet indice est aujourd’hui discuté car il ne semble pas refléter l’évolution perçue des prix et du pouvoir d’achat. Examen des données.



    « Je n’y arrive plus », « Tout augmente », autant de phrases entendues ou dites par tous... Les causes sont multiples. Citons l’augmentation de certains prélèvements obligatoires, ou les nouveaux besoins des Français, par exemple en matière de téléphonie et d’internet, qui ont eu un impact fort dans leur budget. De même le passage à l’Euro et son coût réel devraient être examinés en regard des bénéfices tirés par les pays de la zone Euro en termes de stabilité économique. Enfin, la liberté des prix ne s’est pas révélée être toujours une bonne chose, car la concurrence n’est pas réellement garantie, et le consommateur reste démuni face aux nombre d’offres ou à la complexité des informations comparatives. Tous ces points ne seront pas discutés ici. En revanche, l’accusée principale reste une inflation, supposée être plus forte que celle mesurée par l’indice des prix de l’INSEE. Il est donc légitime de se pencher sur le mode de calcul de cet indice et sur des dérives constatées.


    Un indice pour tous et pour personne



    L’indice des prix est établi par le relevé de prix des produits et de services par les agents de l’Etat, transmis ensuite aux statisticiens de l’INSEE. Les statisticiens ont calculé un « panier » de consommation moyen, en tenant compte de différents paramètres affectant sensiblement ce panier, tels la composition du ménage (personne seule, couple mariée sans ou avec enfants, etc.), le lieu d’habitation (grandes villes, banlieue, province, campagne, dom ...). Une péréquation, fondée sur la structure globale des ménages, permet ensuite de calculer un indice moyen (3). Première constatation : l’indice publié est donc à la fois l’indice de tout le monde et celui de personne (4). Cette remarque, plusieurs syndicalistes et politiques se la sont faite. Thierry Breton est même allé jusqu’à proposer la publication de quatre indices (5), correspondant à différentes typologies de familles. Attendons de voir si ces bonnes paroles seront suivies d’effets.


    Un secret bien gardé



    Il est ensuite légitime de se pencher sur la composition du panier. Correspond-elle vraiment à ce que les ménages achètent ? L’INSEE (3) l’affirme. Cependant, là, nous abordons un des secrets les mieux gardés de la République. La liste des produits et services est indisponible sur le site de l’INSEE, fort instructif par ailleurs. De même, toute demande de communication de cette liste restera vaine (1). L’INSEE affirme que cette liste reste confidentielle pour éviter toute manipulation des prix de ces articles... Vu le nombre d’items vérifiés, plus de 200 000 par mois, compte tenu du fait que les comparaisons se font théoriquement dans le même magasin de mois en mois, cet argument ne tient pas vraiment.



    De plus, des interrogations se font jour si l’on examine la composition moyenne de ce panier, composition qui est disponible (3). On constate par exemple que 10% de l’indice est constitué par des biens et services non référencés. On constate aussi que le logement représente en moyenne 13,6% des dépenses. Cette valeur prend-elle en compte le remboursement des intérêts des prêts immobiliers ? Selon nos informations, la réponse serait non. Se fonde-t-elle sur des relevés de loyers réels ou sur le coût de l’indice de la construction ? Mystère. En tout cas - il s’agit d’une illustration du fait que l’indice des prix est celui de tous et de personne - ce chiffre semble sous-évalué quand on connaît le niveau d’endettement des ménages (30% des revenus affectés au remboursement d’emprunt étant un cas fréquent), la charge que représentent les loyers, et la progression du coût de l’immobilier en général en France (de 10 à 20% en moyenne selon la FNAIM). Enfin, raisonnons par l’absurde. Si l’on divulguait cette liste, et si l’on retenait l’argument de l’INSEE, des pressions devraient se faire jour. Celles-ci ne peuvent que s’exercer à la baisse (on ne comprendrait pas qu’un magasin ou qu’un gouvernement soit fier d’augmenter les prix et tire avantage de cette publicité !), donc vers une modération de prix. Cela ne pourrait ainsi que bénéficier au consommateur. Dès lors, pourquoi s’en priver ? Et pourquoi cacher ce panier ?


    Les hausses déguisées et invisibles



    Autre problème lié au calcul de l’indice des prix : celui de l’indisponibilité d’articles ou leur remplacement par des produits non équivalents. Pour comprendre ce problème, il faut savoir que les agents de l’Etat ne relèvent que les prix des mêmes produits achetés aux mêmes endroits. La liste est réactualisée en revanche tous les ans. Il est très fréquent que des fabricants remplacent un emballage par un autre, le volume ou le poids d’un produit par un autre, entraînant une impossibilité de comparaison. Or, ces modifications sont souvent accompagnées d’une hausse très sensible du prix. Les fabricants arguent de leur côté d’un meilleur « service rendu » (meilleur bouchon, prise en main, etc.), mais ce point reste très discutable.



    Des exemples de telles manipulations sont régulièrement donnés par le magazine Que-Choisir ? En voici quelques-uns pris au hasard : remplacement d’une cartouche d’imprimante par une autre, de la même marque mais contenant 40% d’encre en moins (6), adoucisseur textile en bidon de 750 ml comparé à la même marque mais en doses lessive, hausse de prix +83%, lessive en bidon d’1,5 comparée à la même lessive en dosettes, + 126% (7), etc. Curieusement, les produits les moins chers disparaissent des rayons ; la hausse y reste en revanche, toujours invisible pour l’INSEE puisque les produits ne sont plus comparables ! Ces hausses dissimulées concernent aussi la santé : des témoignages de lecteur de 60 Millions ou de Que Choisir révèlent que le prix de certains génériques est supérieur à celui des médicaments prescrits, et que le prix de médicaments « déremboursés » (donc a priori moins contrôlés) avait augmenté sur le même lieu de vente de 1000% ( !


    Certains services publics ont aussi eu recours à ces changements tarifaires statistiquement invisibles. Ainsi un aller-retour en TGV entre A et B qui coûtait 100 euros l’année dernière coûtera 125 euros cette année parce que l’horaire est passé de « période creuse » à « période de pointe ». De même, la Poste proposait l’année dernière des envois en « colieco » pour la France (moins de 500 g) à un peu plus de 4 Euros. Début janvier, le service a été supprimé, et remplacé par un colissimo à 5,10 euros. Augmentation de 15% au bas mot, complètement invisible pour l’indice des prix. Pourtant, pour le consommateur qui cherchera à aller de A à B, ou à envoyer un colis au tarif le plus intéressant, la hausse est réelle et sensible. Il est difficile d’estimer le montant de cette « dissimulation » d’augmentation, mais des enquêteurs de Que Choisir m’ont indiqué qu’elle représentait de 10 à 15% des produits répertoriés dans leurs études de prix. Une hausse moyenne de 50% sur ces produits, cas fréquent, implique donc une hausse cachée des prix de 5% environ... Cette impossibilité de comparaison n’est pas donc virtuelle. Elle a été confirmée à Agoravox par des agents de la DGCCRF, aussi impliqués dans le relevé des prix et des services. L’INSEE la reconnaît à demi-mot en parlant de produits et de services de qualité non équivalente (3).


    Des prix furtifs, à géométrie variable



    Un autre biais plus récent a été constaté dans la grande distribution, où de nombreux Français se fournissent en produits de consommation courante. Il s’agit de l’existence de divergences fortes entre les prix portés sur les linéaires (les rayons) et ceux facturés à la caisse. Ces différences sont dans 95% des cas favorables au magasin, et peuvent atteindre sur un produit donné plus de 40%. Le plus souvent, elles se limitent à environ 15 %, et deviennent difficiles à repérer. Point critique, ces hausses sont furtives et restent invisibles pour l’INSEE, puisque seul le prix affiché est enregistré ! Elles le sont aussi pour le consommateur. Il devient dès lors important de noter les prix des produits sur les produits eux-mêmes avant le passage en caisse. Dès lors, un retour à l’étiquetage individuel obligatoire des produits serait peut-être une bonne chose !


    Un outil soumis à de fortes pressions



    L’indice INSEE joue un tel rôle dans la vie économique du pays qu’il est tentant pour quelque gouvernement que ce soit, d’exercer des pressions sur les statisticiens de l’INSEE. Celles-ci ont été particulièrement fortes en 2004, ce qui a valu un certain nombre de mises au point de l’intersyndicale de l’INSEE. On pouvait lire sur un de leurs communiqués : Ce débat [sur la validité de l’indice des prix à la consommation] doit prendre place hors de la pression politique liée à la conjoncture immédiate et pour un autre indice (des prix en grandes surface), L’INSEE produit un indice dont il n’est pas très fier, eu égard aux pressions subies pour le réaliser (9)... On ne saurait être plus explicite.



    Le véritable problème lié à l’indice des prix reste son utilisation dans le cadre social, puisqu’il sert de base à toutes discussions sur l’augmentation des salaires et des retraites, ou au réajustement des pensions alimentaires. Or l’indice des prix ne mesure pas le pouvoir d’achat des ménages. C’est bien là d’ailleurs la limite de son utilisation. Toujours d’après l’INSEE (3), ce pouvoir d’achat (mesuré par l’indice du même nom) n’augmente plus ou presque plus entre 2002 et 2004. Quant au niveau de vie, c’est-à-dire au revenu disponible des ménages par tête, il a baissé en 2002, 2003 et 2004, les chiffres pour 2005 et 2006 n’étant pas disponibles. En relation avec ce qui précède, le revenu des ménages a aussi baissé sur la même période. Nous étions fin 2004 sensiblement au même niveau qu’en 2001 ! Or sur la même période, la hausse des prix avoisinait 10%.



    Le décalage fort qui existe entre indice INSEE des prix et inflation perçue est donc lié à trois facteurs au moins :


    - le fait que l’indice des prix est un indice moyen qui correspond à tous et à personne ;



    - des augmentations de prix et de services cachées pour les statisticiens de l’INSEE ;



    - le fait que l’indice des prix ne mesure pas le pouvoir d’achat des ménages, celui-ci ressortant en baisse entre fin 2001 et 2004.



    La perception qu’ont les Français de ce décalage correspond à un sentiment partagé. Ce décalage était d’ailleurs, dès 2003, à son plus haut niveau depuis 30 ans (10).












    Références




    Laurent Guerby. Inflation et transparence. Agoravox 2006.
    Url : http://www.agoravox.fr/article.php3 ?id_article=16006.
    La taverne des poêtes. Pouvoir d’achat, entre fantasmes et réalités. Agoravox 2007.
    Url : http://www.agoravox.fr/article.php3 ?id_article=16992
    Site de l’INSEE - Indice des prix
    Url : http://www.insee.fr/fr/indicateur/indic_cons/indic_cons.asp
    Florent Latrive, Tonino Serafini. L’indice Insee sur les prix en accusation.
    Libération 14 Décembre 2006.
    Thierry Breton. Conférence de presse trimestrielle, 19 décembre 2006
    http://www.finances.gouv.fr/presse/discours/ministre/tb0612191.php
    Que-Choisir n°412, p15, 2004.
    Pas de quoi s’emballer, Que Choisir n° 423, p 48-52, 2005.
    Que Choisir n°419, p 14, 2004.
    http://cgtinsee.free.fr/dossiers/Travaux%20Insee/indice%20des%20prix/indicedesprix.htm
    Direction de la prévision. Ministère des Finances. Novembre 2003
    http://www.minefi.gouv.fr/fonds_documentaire/Prevision/dpae/pdf/2003-118-20.pdf
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    Message par Invité Mar 23 Jan - 22:30

    Qui est riche ? Qui est pauvre ?
    Qui est riche? Qui est pauvre? Si richesse est synonyme de fortune, payer l’impôt sur la fortune est la marque que l’on est riche. Eh bien non!, selon François Hollande qui paie l’ISF mais qui n’est pas riche, puisqu’il déclare ne pas aimer les riches. Il est de bon ton de dire que c’est la hausse du coût de l’immobilier qui fait que l’on tombe sous le coup de l’ISF. Mais à qui les contribuables de l’ISF vont-ils faire croire qu’ils ne sont pas riches? Aux Français qui dorment dans la rue ou dans leur voiture, à ceux qui se privent de vacances, les mêmes auxquels on dit qu’il faudra travailler plus? Mais non, François Hollande n’est pas riche: les riches ce sont les autres! Ce sont ceux qui ont le culot de mériter par leur travail un revenu de 4000 euros par mois.




    1 - Qui est riche ?
    - Si l’on se base sur le revenu :

    Existe-t-il un seuil à partir duquel on est considéré comme riche ?, demandait Christine Okrent aux invités politiques du plateau de France Europe express, dimanche 21 janvier. Non. S’il existe un seuil de pauvreté officiel au-dessous duquel on est considéré comme pauvre, aucun seuil de richesse n’a été fixé. Certains se risquent à des propositions : La revue Alternatives économiques préconise de s’appuyer sur la logique qui permet de définir le seuil de pauvreté (voir plus loin : "Qui est pauvre ?"). Ce qui reviendrait à dire que (en 2004) l’on commencerait à être riche à partir de 2364 euros de revenus disponibles par mois pour une personne seule et 4469 euros par mois pour un couple. On voit que cette méthode est absurde : qui peut se considérer riche avec ces revenus ?
    En définissant un seuil à partir duquel il faudrait payer plus d’impôts, François Hollande semble vouloir aussi donner une forme de réponse. Le seuil de 4000 euros marquerait l’entrée du contribuable dans la catégorie des bienheureux riches. Quant au CERC (Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale), il considère comme riches les personnes qui appartiennent aux 10% les plus aisés sur le plan des revenus.
    Mais la transparence des revenus n’est pas totale, ce qui fait que l’on ne sait pas exactement à combien s’élèvent les revenus en France. En effet, les données sur les revenus diffusées par l’INSEE proviennent des déclarations de revenus, qui n’enregistrent par exemple que 20 % des revenus des actions ou des obligations (voire moins si l’on ajoute l’assurance-vie) et seulement 46 % des revenus des patrimoines immobiliers. Autre exemple, les professions indépendantes, contrairement aux salariés, peuvent déduire une partie de leurs dépenses.

    -Si l’on prend en compte aussi le patrimoine :

    En réalité, il ne faut pas se focaliser comme le Cerc ou Hollande sur les seuls revenus de l’activité. Il faut aussi regarder du côté des patrimoines. En effet, l’Insee relève que les 10 % des ménages les plus riches possédaient, en 2004, 46 % de l’ensemble du patrimoine. Chacun des 350 000 ménages les plus riches possédait un patrimoine d’au moins 1,27 million d’euros. A l’autre bout, chacun des 625 000 ménages les moins favorisés ne possédait que 230 euros (contre encore 520 euros en 1992).
    Or, le coût de l’immobilier ne cessant de monter (85 % d’augmentation depuis 2000), cette minorité de possédants a vu sa fortune monter. Pointer du doigt ceux qui travaillent n’est donc pas juste ni suffisant. Pourtant, il est vrai que, comme le dit François Hollande, 70 % des baisses de l’impôt sur le revenu depuis 2002 ont profité aux 10 % des foyers les plus riches ; Ce fait est confirmé par les chiffres de la Cour des comptes. La baisse des barèmes a profité à une minorité de contribuables aisés. Mathématiquement, cela s’explique parce que l’impôt sur le revenu est progressif. Si on le baisse, cela profite aux revenus élevés.

    2 - Qui est pauvre ?

    Ici la réponse est plus simple. La définition de la pauvreté est donnée par l’Insee : Un individu est considéré comme pauvre lorsqu’il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Et l’Insee fixe ce seuil à 50% du niveau de vie médian (qui est le niveau pour lequel la moitié des personnes ou des ménages gagne moins). Donc actuellement en France, un individu est officiellement considéré comme "pauvre" quand ses revenus mensuels sont inférieurs à 645 euros. Selon cette définition, la France comptait en 2004 entre 3,6 et 6,9 millions de personnes pauvres. Entre 1,6 million et 2,9 millions de ménages étaient dans cette situation. La part de personnes pauvres serait comprise entre 6 et 11,7 %.

    Mais attention, d’une part la mesure de l’Insee ne comprend pas les revenus du patrimoine, ce qui minimise le revenu médian et par voie de conséquence le seuil de pauvreté. D’autre part, tous les pays ne calculent pas de la même manière le seuil de pauvreté, ce qui rend donc difficiles les comparaisons entre eux. Quand l’Insee fixe le seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie médian, Eurostat le place à 60 %. Cependant, pour favoriser les comparaisons, l’Union européenne a développé dix-huit indicateurs communs.

    Aux Etats-Unis, on définit le niveau de pauvreté d’une autre manière : en fonction des produits et services jugés indispensables. Ainsi on considère qu’un individu moyen consacre moins du tiers de ses revenus aux dépenses alimentaires essentielles. Il est donc pauvre s’il doit y consacrer 40 %, 50 % ou plus de son revenu.

    Il convient enfin de distinguer la pauvreté monétaire de la pauvreté au sens plus large du terme. Le chiffrage par l’INSEE et Eurostat ne mesure que la pauvreté monétaire. Si l’on ajoute à la catégorie des pauvres au sens monétaire les personnes qui cumulent des conditions de vie difficiles et de faibles ressources, conduisant à des privations, en 2004 près du quart de la population de la métropole (22%) appartient à l’une ou l’autre de ces deux catégories. 5 % des individus cumulant les deux formes de pauvreté. 11,7 % ont été affectés par la pauvreté en conditions de vie (c’est-à-dire sujets à de nombreuses privations).

    La pauvreté, pour être réellement mesurée, doit donc être appréhendée dans ses aspects divers. Le CERC cite l’exemple de l’Irlande où la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté a été fondée sur des analyses multidimensionnelles de la pauvreté. Aujourd’hui, des acteurs de la lutte contre la pauvreté réclament la mise en place d’indicateurs régionaux.

    La pauvreté change de visage. Après avoir longtemps touché les retraités, elle touche aujourd’hui beaucoup de chômeurs.
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    Message par Invité Jeu 25 Jan - 23:10

    Faut-il diviser le nombre de fonctionnaires par deux ?

    L’une des mesures phares du programme du candidat de l’UMP a été révélée hier: elle consiste à diviser le nombre de fonctionnaires par deux, en ne remplaçant qu’un fonctionnaire sur deux lorsque ceux-ci partiront à la retraite. Peu importent les convictions politiques de chacun et le camp que l’on a choisi, il n’est pas possible de laisser passer une telle imbécillité sans réagir fortement.




    En quoi une telle proposition est-elle inacceptable ?
    Non pas dans le chiffre lui-même, (totalement arbitraire d’ailleurs, et pourquoi pas les 2/3 ou les 9/10 ?) mais dans le fait que l’on en fasse un objectif sans, à aucun moment, nous dire comment on maintiendra la qualité des services publics, ou si on les maintiendra tout simplement. En gros, on ne remplace pas les fonctionnaires, et l’on se moque que les services publics ne fonctionnent plus, avec, sous-entendu, la conviction que si des manques ou des pénuries apparaissent, le marché prendra la relève des activités qu’il sera possible de rentabiliser.

    Si l’on nous avait expliqué : voilà, nous allons travailler sérieusement à augmenter l’efficacité de la dépense publique ce qui, peut-être, (et même probablement) aboutira à dégager un surplus de fonctionnaires que l’on pourrait supprimer ou ne pas renouveler sans dommage, alors, tout le monde, à gauche comme à droite, pourrait souscrire au projet. Mais faire l’inverse, c’est-à-dire supprimer d’abord des fonctionnaires et ensuite, éventuellement se préoccuper de savoir si cela fonctionne et comment cela fonctionne, c’est uniquement faire de l’idéologie. On ne peut même pas avoir l’excuse de l’inexpérience, car c’est ce qui s’est produit mutatis mutandis avec l’introduction des 35 heures à l’hôpital par un gouvernement pourtant de gauche.
    En fait, Sarkozy, une fois de plus, s’est trahi. Chassez le naturel, il revient au galop : il ne fait qu’ânonner la vulgate hystéro-libérale qui fait du fonctionnaire un ennemi de la société.

    De quoi parle-t-on, d’abord ?
    On regroupe sous cette appellation à la fois des salariés directement employés par les ministères centraux, et qui sont seuls des « fonctionnaires » au sens strict du terme, avec de nombreux autres personnels ayant des statuts proches ou assimilés, qu’ils travaillent dans une mairie, à l’ANPE, à la Sécurité sociale, dans certains centres de recherche, ou à la SNCF. Ils ont pour caractéristique commune et principale, sauf pour les « hors statut », maîtres auxiliaires et vacataires divers auxquels on recourt de plus en plus, de bénéficier d’une garantie de l’emploi bien supérieure à celle du secteur privé. Pour les agents de la fonction publique stricto sensu, elle est réellement très élevée, et sauf à commettre une faute professionnelle très grave, ils ne peuvent être licenciés.
    La pensée libérale a fait de fonctionnaire quasiment une insulte qui qualifierait toute personne irresponsable, tantôt paresseuse, tantôt tâtillonne dans son travail.

    Il faut rappeler que les règles qui régissent la fonction publique, et qui ont été plus ou moins étendues à d’autres salariés travaillant dans des organismes qui relèvent directement ou indirectement de l’État, ont des origines et des justifications légitimes.

    Les fonctionnaires bénéficient d’une protection de leur emploi, d’abord parce qu’ils dépendent du pouvoir exécutif dont ils doivent appliquer la politique. A moins d’accepter le système américain des « dépouilles », il était nécessaire de soustraire leur emploi aux caprices, et surtout au népotisme des élus. Le système du « copinage » en la matière est déjà bien assez développé pour ne pas en rajouter. Ces salariés représentent la continuité de l’État par-delà les vicissitudes de la vie politique.
    Ces fonctionnaires travaillent sur le long terme, produisent des services non marchands. On ne voit pas, du point de vue de leur efficacité, quel serait le bénéfice de les soumettre systématiquement à la pression du marché. On peut très bien, en revanche, en deviner les inconvénients : il suffit d’imaginer par exemple que le citoyen soit obligé « d’acheter » sa carte grise, son permis de construire, son passeport, ou sa carte d’électeur à des prix qui fluctueraient en fonction de l’offre et de la demande, ou selon les stocks disponibles !
    On reproche aux fonctionnaires la paperasserie, les contrôles, les délais. C’est oublier que ce formalisme tient aussi, largement, au fait qu’ils manipulent de l’argent public, celui du contribuable ; aussi est-il légitime de vérifier la validité, l’usage, le montant des dépenses effectuées. Certains de leurs actes également, souvent lourds de conséquences du point de vue de l’ordre public, ne gagnent pas être accomplis dans la précipitation. Une Justice expéditive, par exemple, n’est pas une vraie Justice. Une justice trop longue non plus, d’ailleurs... Par parenthèse, il est bien gentil de vouloir supprimer un fonctionnaire sur deux, mais on aimerait bien savoir où : dans la police ? dans la recherche ? chez les magistrats ? à l’hôpital ?

    La pensée libérale a donc, sur les fonctionnaires, (on en voit un bel exemple dans cette déclaration du candidat UMP) des discours déflationnistes aberrants, genre « la mauvaise graisse », que les intéressés ressentent légitimement comme des provocations.
    Le travail de ces salariés est vital, essentiel ; il a des effets induits considérables sur l’ensemble de la société, et en particulier sur l’efficacité de l’économie marchande. Tout le monde a intérêt à ce que le Samu arrive à temps, que le litige avec votre voisin soit jugé dans un délai raisonnable, que les policiers arrêtent les criminels, ou qu’une erreur dans le calcul de votre impôt soit rectifiée dans les plus brefs délais. Tout dysfonctionnement dans la fonction publique a en réalité des conséquences extrêmement graves sur le reste de la société. Aussi, considérer ces travailleurs comme des sortes de « parasites » qui coûtent et ne rapportent rien, est tout simplement ridicule.
    Estimer que, compte tenu du montant des impôts prélevés, le service rendu est médiocre ou insuffisant est une chose ; confondre activité non marchande et activité non productive en est une autre ! Cela devient pourtant un dérapage intellectuel quasi constant de la pensée libérale. Jusqu’à des extravagances complètes.

    Avant de songer à en réduire le nombre, demandons-nous s’ils sont bien utilisés et où ils manquent. Rappelons par exemple que la fraude fiscale, le travail clandestin et non déclaré, font perdre à l’État et à la Sécurité sociale des sommes colossales, et que si l’on veut diminuer la pression des prélèvements obligatoires, il serait probablement beaucoup plus efficace d’affecter le travail de tous ces fonctionnaires qui seraient « en trop » à la lutte contre ces manques à gagner que de supprimer leur emploi.
    Ces discours bêtement déflationnistes et qui ne font que prôner l’austérité permanente ne sont que des lieux communs de la pensée libérale, et au fond des slogans très démagogiques, et relèvent d’un simplisme auquel le candidat UMP nous a déjà bien habitués. (« Travailler plus pour gagner plus » : vous avez le choix, vous ?)

    Le véritable problème posé à la société par le travail des « fonctionnaires » est d’augmenter leur efficacité, leur « productivité », dans le langage des économistes. Mais je propose d’en faire l’objet d’un autre article, pour ne pas être trop long
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    Message par Invité Jeu 25 Jan - 23:11

    La véritable révolution économique est à venir


    A moins de trois mois du premier tour de la présidentielle, les candidats s’activent. Le temps pour Bayrou de poursuivre son tour de France, pour Ségolène celui du monde. Sarkozy, lui, estime qu’il est l’heure. L’heure de dévoiler ce qui se cache derrière ses formules politico-médiatiques.




    De la rupture en passant par la France qui gagne opposée à celle qui souffre qui réhabilita la rupture devenue entre temps tranquille pour finalement s’achever sur une note sans nul doute positive puisque tout devient possible, les conseillers en communication de Sarkozy (si ce n’est lui-même) nous en auront fait voir de toutes les couleurs.
    Qu’importe, puisqu’est venu le temps du concret ! Du moins dans les propositions. Ce qui, pour un homme qui se revendique d’action, n’est qu’une simple formalité ; on ne peut en mettre en cause la sincérité car Sarkozy l’affirme : « Je dis ce que je pense et je pense ce que je dis. »

    Ses premières propositions en tant que candidat officiel seront d’ordre économique. Passant en revue la fiscalité, l’entreprise et la dette, Sarkozy nous livre, là, le socle de son programme économique. Un programme qu’il qualifie (on ne rompt pas si vite avec ses habitudes) de véritable révolution économique. Voyons ce qui se cache derrière cette alléchante formule et comparons les solutions apportées avec celles de ses concurrents directs. Etant donné qu’à l’heure où j’écris cet article, Ségolène et le PS n’ont pas clarifié leur position sur la question, et que le programme de Le Pen ne peut être considéré comme économiquement sérieux, je prendrai comme seuls points de comparaison les propositions formulées par Bayrou. C’est peu, mais ce n’est déjà pas mal. Sachons que toutes les propositions de candidats énoncées ci-dessous sont valables pour l’instant présent, mais leur maintien tel quel au cours du temps n’est pas certifié. Cela dépendra de l’évolution des propositions des candidats.

    Ayant déjà trop traîné dans mon introduction, je n’irai plus par quatre chemins.

    Pour moi, la véritable révolution économique souhaitée par Sarkozy annonce avant tout un inévitable naufrage social. Explications !

    Quelle valeur donner au travail ?
    La proposition de Sarkozy qui me choque le plus porte sur la manière dont il veut assouplir les 35 heures, je le cite : « J’estime qu’on a payé son dû à la Sécurité sociale quand on a payé les cotisations pour la durée moyenne de travail. Je propose donc que les entreprises ne payent pas de cotisations sur les heures supplémentaires - ce sera une incitation à l’entreprise à en donner - et que le salarié ne paie pas d’impôt sur le revenu supplémentaire qu’il perçoit. » [1]

    Alors au début, je me suis dis naïvement : C’est vrai que les charges sociales sont trop lourdes pour les entreprises, sa solution est peut-être la bonne. Puis après un temps de réflexion, le constat m’est apparu sans appel.

    Comment peut-on accepter l’idée que les employeurs ne payent plus de cotisations au-delà des 35 heures et que le salarié ne soit pas imposé sur ses heures supplémentaires ? En effet, par une telle mesure, les retombées du capital travail s’en retrouveront amoindries pour l’Etat. Alors Sarkozy se justifie : « [...] l’Etat y trouvera son compte car lorsque les salariés ont plus de pouvoir d’achat, ils consomment davantage et les recettes de TVA augmentent. » Je doute que les recettes perdues d’un côté se compensent de l’autre, mais n’étant pas un économiste chevronné, je laisse à Sarkozy le bénéfice d’un raisonnement qui dans la forme se tient. Sarkozy démontre alors par un exemple concret le bien-fondé de sa proposition : « Songez qu’un salarié rémunéré au Smic qui fera quatre heures supplémentaires par semaine augmentera son revenu de près de deu mille euros par an. C’est un double bonus. » Soit. Seulement, après une deuxième vague de réflexion, je conclus que Sarkozy a tout faux...

    Double bonus, dit-il ? Moi, j’y vois davantage un double effet pervers contre la société. En effet, hormis le fait que l’Etat se verra amputé d’une partie de ses recettes fiscales (alors qu’il en a cruellement besoin), l’application de cette proposition freinera inévitablement l’embauche. Admettre cela, ce n’est que preuve de bon sens. Démonstration !

    Sachant que Sarkozy propose de majorer de 25% le revenu salarié dans la tranche des heures supplémentaires pour toutes les entreprises :

    Une heure réglementaire sur une base de 100 :
    Rapporterait 100 au salarié, rapporterait 100 à l’Etat, coûterait 200 à l’entreprise

    Une heure supplémentaire avec la proposition de Sarkozy sur une base de 100 :
    Rapporterait 125 au salarié, rapporterait 0 à l’Etat, coûterait 125 à l’entreprise

    Il apparaît alors que le coût du travail est séparé en deux tranches très distinctes, ce qui a pour conséquence de déréguler le marché du travail car l’une des variables changeantes concerne directement l’employeur. Il est évident qu’une entreprise aura tout intérêt à privilégier une politique qui poussera ses employés à effectuer des heures supplémentaires plutôt qu’une politique d’embauche, puisque le taux horaire de ces dernières est moindre que celui des heures réglementaires. En revanche, l’Etat sera perdant alors que le salarié qui souhaitera arrondir ses fins de mois sera gagnant et n’aura donc aucune raison de broncher.
    En bref, c’est tout bénéf. pour l’entreprise et le salarié, mais cet arrangement employeur/employé se fait contre la société, et plus particulièrement contre l’Etat et les personnes à la recherche d’un emploi. Voilà le double effet pervers de cette proposition. A partir d’une certaine zone, l’Etat n’a plus pied tandis que les chômeurs sont asphyxiés sous l’œil complice du tandem employeur/employé.

    Mais que faire, alors ? Le problème des 35 heures est-il insoluble ?
    Bayrou semble démontrer le contraire.

    Lui aussi veut assouplir les 35 heures, mais différemment. Il propose que les heures supplémentaires soient majorées de 35% [2] (plus que ce que propose Sarkozy !). La véritable différence avec la proposition de Sarkozy est que l’exonération des charges portera seulement sur la différence du coût horaire supplémentaire par rapport au coût horaire normal. Comparaison !

    Une heure supplémentaire avec la proposition de Sarkozy sur une base de 100 :
    Rapporterait 125 au salarié, rapporterait 0 à l’Etat, coûterait 125 à l’entreprise

    Une heure supplémentaire avec la proposition de Bayrou sur une base de 100 :
    Rapporterait 135 au salarié, rapporterait 65 à l’Etat, coûterait 200 à l’entreprise

    Ainsi, le marché du travail n’est absolument pas dérégulé car l’entreprise paie la même chose. Le salarié qui voudra travailler plus pour gagner plus le pourra. Quant à l’Etat, il y perdra un peu par rapport à la législation actuelle mais s’en sortira convenablement puisque Bayrou ne propose pas que le revenu supplémentaire du salarié soit exonéré.

    Comment donc dynamiser le marché du travail ?
    La principale mesure contestable dans la révolution made in Sarkozy est donc le statut qu’il accorde aux heures supplémentaires. Un statut qui freine l’embauche. Quelles sont alors en contrepartie ses mesures pour favoriser l’embauche ? Le taux de chômage est déjà suffisamment élevé pour qu’il soit urgent de s’en préoccuper.



    La seule mesure allant dans ce sens est la réforme de l’ISF. Voilà ce qu’il propose : « J’entends donc donner à ceux qui paient l’ISF la possibilité de déduire de cet impôt, par exemple jusqu’à 50 000 euros, à condition de l’investir dans les PME. Je veux que tous ceux qui ont des projets puissent les financer et pas seulement dans la high tech ou dans Internet. ».
    Je qualifierais cette proposition de bonne intention, mais elle ne sera pas suivie de l’effet souhaité. Déjà, il faut savoir que l’ISF touche seulement 300 000 citoyens pour un montant des recettes totales s’élevant à un peu plus de trois milliards d’euros (même pas 1% des recettes totales).
    Très franchement, je ne sais pas exactement quelles sont proportionnellement les situations de ceux qui y sont assujettis, mais j’imagine que parmi eux, il y a des entrepreneurs qui ont déjà réussi, de modestes propriétaires ayant hérité d’un patrimoine immobilier de grande valeur, des fortunes familiales, etc. Bref, pas forcément des gens qui ont le temps, l’envie ou la nécessité d’investir dans une PME, et certainement très peu qui ont une réelle idée de projet. De plus, les transferts de fonds publics en fonds privés ne sont possibles que par une certaine synergie, absente dans le cas présent.

    De son côté, Bayrou propose une réelle politique de fond pour redynamiser l’embauche. Une politique pro-entreprise avec un fort soutien aux PME qui représentent 90% de l’emploi en France et ça ne passera par l’ISF puisque lui propose d’en faire un impôt à base élargie (par exemple, en incluant les œuvres d’art, qui actuellement ne sont même pas comptabilisées dans l’ISF !!!) mais à taux léger (de l’ordre de 1 pour 1000 !). Ajoutez à cela la suppression de toutes les niches fiscales (ce que ne propose pas Sarkozy alors que beaucoup s’en servent pour passer au travers de cet impôt). D’après les calculs de l’UDF, le montant imposable serait de 3 000 milliards et rapporterait donc 3 milliards [3] soit la même somme qu’actuellement.
    Alors comment Bayrou compte-t-il booster l’emploi ? [4]

    Par simplification pour les PME des tâches administratives qui occasionnent une perte de temps considérable.
    -Par la possibilité pour toutes les entreprises de créer deux nouveaux emplois sans charges pour une période de trois ans quel que soit le poste pourvu. C’est donc davantage une mesure pour relancer rapidement le marché de l’emploi.
    -En réservant à ces PME des parts dans les marchés publics (de l’ordre de 20%) qui, en France, sont monopolisés par les grandes entreprises.

    Voici des réformes tantôt de fond, tantôt immédiates, dont la pertinence semble réelle. Mais ce n’est pas tout, l’autre thème d’importance pour nos entreprises reste la question du prélèvement des charges. Pourquoi ? Parce que les produits importés en France depuis l’Asie (par exemple) ne sont pas soumis aux mêmes contraintes financières. C’est pourquoi Bayrou propose de mener une réflexion sur la possibilité de déplacer ces charges sur d’autres sources de revenus.

    Quatre pistes sont à l’étude :

    Mise en place d’une taxe sociale (comme va le faire l’Allemagne)
    -Augmentation de la CSG
    -Pratique d’un très faible prélèvement sur les flux de capitaux
    -Mise en place d’une TVA qui vaudrait aussi pour les produits importés (comme au Danemark et prochainement en Allemagne)

    On peut évidemment imaginer une combinaison pondérée de plusieurs de ces pistes.

    Il apparaît alors que le programme de Sarkozy serait dans l’incapacité de compenser la carence que générerait son assouplissement des 35 heures, alors que Bayrou, non content de ne pas déréguler le travail, mettrait en place une sorte de "Small Business Act" à la française pour relancer l’activité.

    Et la dette de l’Etat, dans tout ça ?
    Le plan Sarkozy semble donc bien maigre. Seulement, la pilule serait plus facile à avaler si le sujet de la dette était mieux traité ; mais ce n’est pas le cas. Que propose-t-il pour réduire le déficit ? Rien, si ce n’est supprimer certains dispositifs. Tailler dans la formation professionnelle rapporterait 23 milliards d’euros. Pourquoi pas ? Il est vrai, l’inefficacité de cette mesure est avérée. Cependant, il sera nécessaire de continuer à porter des efforts sur la valorisation des compétences pour répondre aux besoins spécifiques des entreprises. Il ne s’agit donc pas de supprimer mais de réorienter une partie de ces ressources. Combien cela coûtera-t-il ? Plus ou moins que l’actuel dispositif ? Je n’en sais rien mais une chose est sûre, il n’y aura pas de possibilité de faire de grosses économies en procédant de la sorte.Avant d’ajuster tel ou tel paramètre, il s’avère nécessaire de refonder la structure par laquelle ces paramètres agissent. Sarkozy semble l’ignorer, Bayrou l’a bien compris. Voici les propositions [5] [6] formulées par ce dernier pour y remédier :

    Un Etat exemplaire avec la réduction de 20% du budget de l’Elysée et la réduction du nombre ministères (quinze ministères au maximum)
    -Une meilleure gestion des ressources, notamment par la réorganisation complète de la hiérarchie administrative territoriale, qui n’a cessé de se complexifier au fil du temps. La principale réforme sera la fusion des administrations départementales et régionales (ce qui ne plaira pas à tous les élus) pour qu’il n’y ait pas plusieurs donneurs d’ordre sur un même territoire.
    -Un parlement vraiment indépendant qui aura le pouvoir de demander des comptes à l’exécutif sur la bonne utilisation des ressources allouées.
    -L’inscription dans la constitution de l’interdiction pour le gouvernement de proposer un budget en déficit de fonctionnement.
    -De plus, Bayrou veut limiter le cercle d’action de l’Etat aux tâches essentielles. Ainsi pour pallier ce qui pourrait manquer, il donnera plus de pouvoir aux associations, avec le souci d’un apport qualitatif.

    Une révolution fait toujours des dégâts
    Dynamique d’embauche et restructuration du fonctionnement de l’Etat, voilà deux critères non ou mal traités par Sarkozy, ce qui me pousse à dire que sa révolution sera avant tout un naufrage. Je laisserai toutefois à Sarkozy le bénéfice de formuler d’autres propositions au cours de la campagne, mais à l’heure actuelle, ses propositions ne me semblent pas pertinentes, et pis, elles apparaissent comme dangereuses pour la cohésion de la société.

    De plus, je ferai remarquer que la formule qui sert de base à l’argumentaire de Sarkozy est fausse. Ce que veulent réellement les Français n’est pas de travailler plus pour gagner plus. En réalité, certains veulent juste gagner plus et d’autres juste travailler.

    Comme quoi, il y a plus d’une formule choc à mesurer, et des révolutions douces desquelles il faut se méfier...

    [1] [http://www.u-m-p.org/site/index.php/ump/s_informer/interviews/pour_une_veritable_revolution_economique ]

    [2] [http://www.bayrou.fr/propositions/35-heures.html
    ]

    [3] [http://www.bayrou.fr/propositions/isf.html]

    [4] [http://www.bayrou.fr/propositions/entreprise.html
    ]

    [5] [http://www.bayrou.fr/propositions/1minute/deficit-public-role-etat.html]

    [6] [http://www.udf.org/participer/colloques/racines/actes_table1.pdf]
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    Message par Invité Ven 26 Jan - 23:16

    La véritable révolution économique est à venir
    A moins de trois mois du premier tour de la présidentielle, les candidats s’activent. Le temps pour Bayrou de poursuivre son tour de France, pour Ségolène celui du monde. Sarkozy, lui, estime qu’il est l’heure. L’heure de dévoiler ce qui se cache derrière ses formules politico-médiatiques.




    De la rupture en passant par la France qui gagne opposée à celle qui souffre qui réhabilita la rupture devenue entre temps tranquille pour finalement s’achever sur une note sans nul doute positive puisque tout devient possible, les conseillers en communication de Sarkozy (si ce n’est lui-même) nous en auront fait voir de toutes les couleurs.
    Qu’importe, puisqu’est venu le temps du concret ! Du moins dans les propositions. Ce qui, pour un homme qui se revendique d’action, n’est qu’une simple formalité ; on ne peut en mettre en cause la sincérité car Sarkozy l’affirme : « Je dis ce que je pense et je pense ce que je dis. »

    Ses premières propositions en tant que candidat officiel seront d’ordre économique. Passant en revue la fiscalité, l’entreprise et la dette, Sarkozy nous livre, là, le socle de son programme économique. Un programme qu’il qualifie (on ne rompt pas si vite avec ses habitudes) de véritable révolution économique. Voyons ce qui se cache derrière cette alléchante formule et comparons les solutions apportées avec celles de ses concurrents directs. Etant donné qu’à l’heure où j’écris cet article, Ségolène et le PS n’ont pas clarifié leur position sur la question, et que le programme de Le Pen ne peut être considéré comme économiquement sérieux, je prendrai comme seuls points de comparaison les propositions formulées par Bayrou. C’est peu, mais ce n’est déjà pas mal. Sachons que toutes les propositions de candidats énoncées ci-dessous sont valables pour l’instant présent, mais leur maintien tel quel au cours du temps n’est pas certifié. Cela dépendra de l’évolution des propositions des candidats.

    Ayant déjà trop traîné dans mon introduction, je n’irai plus par quatre chemins.

    Pour moi, la véritable révolution économique souhaitée par Sarkozy annonce avant tout un inévitable naufrage social. Explications !

    Quelle valeur donner au travail ?
    La proposition de Sarkozy qui me choque le plus porte sur la manière dont il veut assouplir les 35 heures, je le cite : « J’estime qu’on a payé son dû à la Sécurité sociale quand on a payé les cotisations pour la durée moyenne de travail. Je propose donc que les entreprises ne payent pas de cotisations sur les heures supplémentaires - ce sera une incitation à l’entreprise à en donner - et que le salarié ne paie pas d’impôt sur le revenu supplémentaire qu’il perçoit. » [1]

    Alors au début, je me suis dis naïvement : C’est vrai que les charges sociales sont trop lourdes pour les entreprises, sa solution est peut-être la bonne. Puis après un temps de réflexion, le constat m’est apparu sans appel.

    Comment peut-on accepter l’idée que les employeurs ne payent plus de cotisations au-delà des 35 heures et que le salarié ne soit pas imposé sur ses heures supplémentaires ? En effet, par une telle mesure, les retombées du capital travail s’en retrouveront amoindries pour l’Etat. Alors Sarkozy se justifie : « [...] l’Etat y trouvera son compte car lorsque les salariés ont plus de pouvoir d’achat, ils consomment davantage et les recettes de TVA augmentent. » Je doute que les recettes perdues d’un côté se compensent de l’autre, mais n’étant pas un économiste chevronné, je laisse à Sarkozy le bénéfice d’un raisonnement qui dans la forme se tient. Sarkozy démontre alors par un exemple concret le bien-fondé de sa proposition : « Songez qu’un salarié rémunéré au Smic qui fera quatre heures supplémentaires par semaine augmentera son revenu de près de deu mille euros par an. C’est un double bonus. » Soit. Seulement, après une deuxième vague de réflexion, je conclus que Sarkozy a tout faux...

    Double bonus, dit-il ? Moi, j’y vois davantage un double effet pervers contre la société. En effet, hormis le fait que l’Etat se verra amputé d’une partie de ses recettes fiscales (alors qu’il en a cruellement besoin), l’application de cette proposition freinera inévitablement l’embauche. Admettre cela, ce n’est que preuve de bon sens. Démonstration !

    Sachant que Sarkozy propose de majorer de 25% le revenu salarié dans la tranche des heures supplémentaires pour toutes les entreprises :

    Une heure réglementaire sur une base de 100 :
    Rapporterait 100 au salarié, rapporterait 100 à l’Etat, coûterait 200 à l’entreprise

    Une heure supplémentaire avec la proposition de Sarkozy sur une base de 100 :
    Rapporterait 125 au salarié, rapporterait 0 à l’Etat, coûterait 125 à l’entreprise

    Il apparaît alors que le coût du travail est séparé en deux tranches très distinctes, ce qui a pour conséquence de déréguler le marché du travail car l’une des variables changeantes concerne directement l’employeur. Il est évident qu’une entreprise aura tout intérêt à privilégier une politique qui poussera ses employés à effectuer des heures supplémentaires plutôt qu’une politique d’embauche, puisque le taux horaire de ces dernières est moindre que celui des heures réglementaires. En revanche, l’Etat sera perdant alors que le salarié qui souhaitera arrondir ses fins de mois sera gagnant et n’aura donc aucune raison de broncher.
    En bref, c’est tout bénéf. pour l’entreprise et le salarié, mais cet arrangement employeur/employé se fait contre la société, et plus particulièrement contre l’Etat et les personnes à la recherche d’un emploi. Voilà le double effet pervers de cette proposition. A partir d’une certaine zone, l’Etat n’a plus pied tandis que les chômeurs sont asphyxiés sous l’œil complice du tandem employeur/employé.

    Mais que faire, alors ? Le problème des 35 heures est-il insoluble ?
    Bayrou semble démontrer le contraire.

    Lui aussi veut assouplir les 35 heures, mais différemment. Il propose que les heures supplémentaires soient majorées de 35% [2] (plus que ce que propose Sarkozy !). La véritable différence avec la proposition de Sarkozy est que l’exonération des charges portera seulement sur la différence du coût horaire supplémentaire par rapport au coût horaire normal. Comparaison !

    Une heure supplémentaire avec la proposition de Sarkozy sur une base de 100 :
    Rapporterait 125 au salarié, rapporterait 0 à l’Etat, coûterait 125 à l’entreprise

    Une heure supplémentaire avec la proposition de Bayrou sur une base de 100 :
    Rapporterait 135 au salarié, rapporterait 65 à l’Etat, coûterait 200 à l’entreprise

    Ainsi, le marché du travail n’est absolument pas dérégulé car l’entreprise paie la même chose. Le salarié qui voudra travailler plus pour gagner plus le pourra. Quant à l’Etat, il y perdra un peu par rapport à la législation actuelle mais s’en sortira convenablement puisque Bayrou ne propose pas que le revenu supplémentaire du salarié soit exonéré.

    Comment donc dynamiser le marché du travail ?
    La principale mesure contestable dans la révolution made in Sarkozy est donc le statut qu’il accorde aux heures supplémentaires. Un statut qui freine l’embauche. Quelles sont alors en contrepartie ses mesures pour favoriser l’embauche ? Le taux de chômage est déjà suffisamment élevé pour qu’il soit urgent de s’en préoccuper.



    La seule mesure allant dans ce sens est la réforme de l’ISF. Voilà ce qu’il propose : « J’entends donc donner à ceux qui paient l’ISF la possibilité de déduire de cet impôt, par exemple jusqu’à 50 000 euros, à condition de l’investir dans les PME. Je veux que tous ceux qui ont des projets puissent les financer et pas seulement dans la high tech ou dans Internet. ».
    Je qualifierais cette proposition de bonne intention, mais elle ne sera pas suivie de l’effet souhaité. Déjà, il faut savoir que l’ISF touche seulement 300 000 citoyens pour un montant des recettes totales s’élevant à un peu plus de trois milliards d’euros (même pas 1% des recettes totales).
    Très franchement, je ne sais pas exactement quelles sont proportionnellement les situations de ceux qui y sont assujettis, mais j’imagine que parmi eux, il y a des entrepreneurs qui ont déjà réussi, de modestes propriétaires ayant hérité d’un patrimoine immobilier de grande valeur, des fortunes familiales, etc. Bref, pas forcément des gens qui ont le temps, l’envie ou la nécessité d’investir dans une PME, et certainement très peu qui ont une réelle idée de projet. De plus, les transferts de fonds publics en fonds privés ne sont possibles que par une certaine synergie, absente dans le cas présent.

    De son côté, Bayrou propose une réelle politique de fond pour redynamiser l’embauche. Une politique pro-entreprise avec un fort soutien aux PME qui représentent 90% de l’emploi en France et ça ne passera par l’ISF puisque lui propose d’en faire un impôt à base élargie (par exemple, en incluant les œuvres d’art, qui actuellement ne sont même pas comptabilisées dans l’ISF !!!) mais à taux léger (de l’ordre de 1 pour 1000 !). Ajoutez à cela la suppression de toutes les niches fiscales (ce que ne propose pas Sarkozy alors que beaucoup s’en servent pour passer au travers de cet impôt). D’après les calculs de l’UDF, le montant imposable serait de 3 000 milliards et rapporterait donc 3 milliards [3] soit la même somme qu’actuellement.
    Alors comment Bayrou compte-t-il booster l’emploi ? [4]

    Par simplification pour les PME des tâches administratives qui occasionnent une perte de temps considérable.
    -Par la possibilité pour toutes les entreprises de créer deux nouveaux emplois sans charges pour une période de trois ans quel que soit le poste pourvu. C’est donc davantage une mesure pour relancer rapidement le marché de l’emploi.
    -En réservant à ces PME des parts dans les marchés publics (de l’ordre de 20%) qui, en France, sont monopolisés par les grandes entreprises.

    Voici des réformes tantôt de fond, tantôt immédiates, dont la pertinence semble réelle. Mais ce n’est pas tout, l’autre thème d’importance pour nos entreprises reste la question du prélèvement des charges. Pourquoi ? Parce que les produits importés en France depuis l’Asie (par exemple) ne sont pas soumis aux mêmes contraintes financières. C’est pourquoi Bayrou propose de mener une réflexion sur la possibilité de déplacer ces charges sur d’autres sources de revenus.

    Quatre pistes sont à l’étude :

    Mise en place d’une taxe sociale (comme va le faire l’Allemagne)
    -Augmentation de la CSG
    -Pratique d’un très faible prélèvement sur les flux de capitaux
    -Mise en place d’une TVA qui vaudrait aussi pour les produits importés (comme au Danemark et prochainement en Allemagne)

    On peut évidemment imaginer une combinaison pondérée de plusieurs de ces pistes.

    Il apparaît alors que le programme de Sarkozy serait dans l’incapacité de compenser la carence que générerait son assouplissement des 35 heures, alors que Bayrou, non content de ne pas déréguler le travail, mettrait en place une sorte de "Small Business Act" à la française pour relancer l’activité.

    Et la dette de l’Etat, dans tout ça ?
    Le plan Sarkozy semble donc bien maigre. Seulement, la pilule serait plus facile à avaler si le sujet de la dette était mieux traité ; mais ce n’est pas le cas. Que propose-t-il pour réduire le déficit ? Rien, si ce n’est supprimer certains dispositifs. Tailler dans la formation professionnelle rapporterait 23 milliards d’euros. Pourquoi pas ? Il est vrai, l’inefficacité de cette mesure est avérée. Cependant, il sera nécessaire de continuer à porter des efforts sur la valorisation des compétences pour répondre aux besoins spécifiques des entreprises. Il ne s’agit donc pas de supprimer mais de réorienter une partie de ces ressources. Combien cela coûtera-t-il ? Plus ou moins que l’actuel dispositif ? Je n’en sais rien mais une chose est sûre, il n’y aura pas de possibilité de faire de grosses économies en procédant de la sorte.Avant d’ajuster tel ou tel paramètre, il s’avère nécessaire de refonder la structure par laquelle ces paramètres agissent. Sarkozy semble l’ignorer, Bayrou l’a bien compris. Voici les propositions [5] [6] formulées par ce dernier pour y remédier :

    Un Etat exemplaire avec la réduction de 20% du budget de l’Elysée et la réduction du nombre ministères (quinze ministères au maximum)
    -Une meilleure gestion des ressources, notamment par la réorganisation complète de la hiérarchie administrative territoriale, qui n’a cessé de se complexifier au fil du temps. La principale réforme sera la fusion des administrations départementales et régionales (ce qui ne plaira pas à tous les élus) pour qu’il n’y ait pas plusieurs donneurs d’ordre sur un même territoire.
    -Un parlement vraiment indépendant qui aura le pouvoir de demander des comptes à l’exécutif sur la bonne utilisation des ressources allouées.
    -L’inscription dans la constitution de l’interdiction pour le gouvernement de proposer un budget en déficit de fonctionnement.
    -De plus, Bayrou veut limiter le cercle d’action de l’Etat aux tâches essentielles. Ainsi pour pallier ce qui pourrait manquer, il donnera plus de pouvoir aux associations, avec le souci d’un apport qualitatif.

    Une révolution fait toujours des dégâts
    Dynamique d’embauche et restructuration du fonctionnement de l’Etat, voilà deux critères non ou mal traités par Sarkozy, ce qui me pousse à dire que sa révolution sera avant tout un naufrage. Je laisserai toutefois à Sarkozy le bénéfice de formuler d’autres propositions au cours de la campagne, mais à l’heure actuelle, ses propositions ne me semblent pas pertinentes, et pis, elles apparaissent comme dangereuses pour la cohésion de la société.

    De plus, je ferai remarquer que la formule qui sert de base à l’argumentaire de Sarkozy est fausse. Ce que veulent réellement les Français n’est pas de travailler plus pour gagner plus. En réalité, certains veulent juste gagner plus et d’autres juste travailler.

    Comme quoi, il y a plus d’une formule choc à mesurer, et des révolutions douces desquelles il faut se méfier...

    [1] [http://www.u-m-p.org/site/index.php/ump/s_informer/interviews/pour_une_veritable_revolution_economique ]

    [2] [http://www.bayrou.fr/propositions/35-heures.html
    ]

    [3] [http://www.bayrou.fr/propositions/isf.html]

    [4] [http://www.bayrou.fr/propositions/entreprise.html
    ]

    [5] [http://www.bayrou.fr/propositions/1minute/deficit-public-role-etat.html]

    [6] [http://www.udf.org/participer/colloques/racines/actes_table1.pdf]
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    Message par Invité Sam 27 Jan - 12:45

    Vous avez entendu le canular téléphonique fait à Ségolène ??
    Et ce qu'elle a dit sur la Corse?? Bourde sur bourde....
    Le pire c'est que ca fait le jeu de Sarko.....
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    Message par Invité Mar 30 Jan - 23:06

    Les délocalisations sont-elles dangereuses ?
    Depuis une dizaine d’années maintenant, le problème du chômage en France est traité comme la conséquence de la concurrence mondialisée que se livrent désormais les firmes. La mondialisation serait la bête noire de l’emploi. Effet pervers de cette ouverture sur le monde, la mondialisation aurait accéléré et facilité les délocalisations. voilà le mot lancé! Haro sur les délocalisations! De droite comme de gauche, l’ensemble de l’échiquier politico-médiatique s’accorde sur le danger que représentent pour l’emploi les délocalisations. Mais qu’en est-il réellement? Derrière cette concorde généralisée (aux relents d’atavisme réactionnaire),il est intéressant d’aller scruter plus précisément la réalité de la situation. Disons-le tout de suite: l’affaire est loin d’être entendue!







    Délocalisation. Le mot fait trembler. Le prononcer est déjà un acte politique majeur qui vous engage. Les regards se fourvoient, les langues se taisent de peur de blesser une partie de l’opinion, d’en galvaniser une autre. Le terme divise. Pire, il emporte l’adhésion de tous pour le fustiger immédiatement. Les délocalisations seraient la réponse miracle et fourre-tout aux problèmes récurrents de l’emploi dans notre pays. Autant clarifier les choses tout de suite, nous verrons comment cette vision est loin d’être conforme à la réalité économico-sociale, et ce, indépendamment des courants de pensée et des idéologies interventionnistes ou libérales qui divisent les économistes. Si au niveau des réponses à apporter aux problèmes de l’emploi, il n’y a pas de consensus entre partisans des deux doctrines, sur la responsabilité des délocalisations sur la mesure de l’emploi, les voix s’accordent tout autant pour s’élever contre le discours politique simplificateur et accusateur.


    Le mal serait donc étranger. Tel un virus, il s’introduirait de manière pernicieuse dans un corps sain pour essayer de le détruire, au moins de l’affaiblir. Ainsi va le monde et ainsi décrit-on la délocalisation : une sorte de monstre étranger venant affaiblir le tissu social et économique de notre saine et harmonieuse économie.


    Mot tabou s’il en est, c’est donc à sa démystification que nous allons procéder. Pour satisfaire au processus victimaire de nos sociétés occidentales, qu’il est bon et facile de trouver un responsable idéal ! A l’image de la psychologie où le danger vient toujours d’autrui, de la sociologie où c’est toujours du conflit avec le hors-groupe que procède le changement, de l’anthropologie où la peur tire ses racines de l’altérité, l’économie trouve dans les pays à faibles coûts salariaux l’essentiel de ses maux, son bouc émissaire parfait, car archétypal : le mal vient toujours du dehors.




    Mais posons tout de suite la question : les délocalisations sont-elles responsables du taux de chômage élevé des pays du Nord et plus particulièrement de la France ? Rien n’est moins sûr, comme nous allons le voir précisément.




    Un tableau sombre...


    Avant tout, il faut savoir ce qu’on entend par délocalisation. Il s’agit donc de définir le terme. Voyons la définition qu’en donne J. Artuis : « La délocalisation consiste, pour des produits qui pourraient être fabriqués et consommés dans une même aire géographique, à séparer les lieux de production et de consommation. En d’autres termes, il s’agit pour le gestionnaire de fabriquer là où c’est le moins cher et de vendre là où il y a du pouvoir d’achat. » Cette définition contribue à élargir le champ des délocalisations à une vision sombre et pessimiste : l’entreprise transfère tout ou partie de sa production à l’étranger afin de réimporter à un coût moindre (prix moindre et profits supérieurs) les produits finis. Ce faisant, elle crée du chômage dans le pays d’origine. Mais toutes les délocalisations ne répondent pas à cet objectif. D’une manière générale, les délocalisations répondent à trois stratégies majeures :


    - recherche de minimisation des coûts. Effectivement, en s’implantant dans un pays où le salaire est inférieur, les coûts de production vont sensiblement diminuer pour l’entreprise, ce qui lui permettra de tirer les profits vers le haut, mais aussi de revendre ces produits à un prix inférieur et donc plus compétitif sur le marché mondial. Ce sont des délocalisations qui jouent sur l’offre.


    - Volonté de conquête d’un nouveau marché. La délocalisation peut aussi répondre à un souci de conquête d’un marché émergent. Effectivement, pour une entreprise, il est préférable d’être directement présent sur le nouveau marché (exemple de Dacia ou Logan en Europe de l’Est) afin d’avoir une meilleure information du marché et pouvoir installer sa domination. Elle essaie de répondre à une demande. Dans ce cas, l’entreprise ne délocalise qu’une partie bien souvent de ses capacités productives. Ce sont des délocalisations pour accroître les débouchés et qui s’appuient sur la demande.


    - Stratégie globale : l’entreprise cherche à la fois à conquérir un nouveau marché et à réduire ses coûts de production. Elle augmente ses profits et ses débouchés (ventes) dans le même temps.




    Mais les délocalisations induisent des effet pervers : c’est qu’elles en appellent d’autres. En effet, une entreprise qui délocalise va augmenter ses profits, soit en diminuant ses coûts, soit en augmentant ses débouchés, soit les deux, ce qui induit de la part des autres entreprises une démarche similaire afin de rester compétitif. Ainsi la délocalisation d’une partie de la production chez Peugeot avec sa Dacia en Pologne a succédé à celle de Renault avec sa Logan en Roumanie. La concurrence exacerbée que se livrent ainsi entre elles les entreprises des pays industrialisés pour investir les secteurs encore vierges des économies émergentes conduit à accélérer de la part des entreprises les gains de productivité, ce qui au bout du compte conduit à des destructions d’emplois dans les pays riches.


    Ce faisant, l’emploi diminuant, la demande intérieure (la demande de consommation au sein du pays) va diminuer également. La demande étant plus faible, la production aura davantage de difficulté à s’écouler au prix actuel. Il va donc falloir trouver des moyens de réduire les coûts afin de pouvoir continuer à vendre sur le marché intérieur. Cette pression sur les coûts va induire une pression à la baisse des salaires. Un cercle vicieux s’installe alors où la demande chute, les salaires diminuent pour faire face à la chute de l’écoulement de la production, les entreprises vont délocaliser pour gagner en compétitivité et continuer à engranger des profits sur un marché déprimé.




    Mais des effets à nuancer


    Pourtant, cette vision sombre et désastreuse (réductrice et simpliste) de la délocalisation doit immédiatement être nuancée : certes elle induit des destructions d’emplois, certes, elle touche des secteurs particuliers de l’économie, mais elle est loin d’expliquer l’essentiel du chômage et des bas salaires en France.


    - En effet, les IDE (investissements directs à l’étranger qui permettent les délocalisations), c’est-à-dire la création ou la prise de contrôle d’une entreprise à l’étranger, représentent environ 5 à 10% de l’investissement intérieur. En outre, si les pays riches sont à 80¨% responsables des IDE dans le monde, ils sont aussi les bénéficiaires à 66% de ces IDE. Par exemple, en 1999, l’UE a accueilli 58% des IDE de la France. ce qui conduit à relativiser l’idée répandue selon laquelle les délocalisations servent à diminuer les coûts de main d’œuvre durant la production. Certes, les pays riches sont les plus gros dépositaires des IDE mais ce sont aussi les plus grands bénéficiaires. Or les coûts salariaux se valent dans l’ensemble des pays de la Triade (UE, Etats-Unis, Japon)


    - En outre, la plupart des IDE dans les pays à faibles coûts salariaux visent avant tout à conquérir le marché local, et non à substituer une production moins coûteuse à une production locale.


    - De plus, prendre la seule variable « coûts salariaux » est insuffisant. Il faut la lier à la productivité du travail. Si vous payez deux fois moins cher un ouvrier à l’étranger mais qu’il vous fait le même travail en deux fois plus de temps que l’ouvrier français, l’entreprise n’y gagne rien. Elle y perd même en coûts de transports pour réacheminer le produit en France. Or, la théorie des avantages comparatifs mise à jour par D. Ricardo et de nombreuses fois réajustée montre toujours qu’un pays a une productivité meilleure à mesure qu’il s’enrichit (or, les économies émergentes, même si elles ont une croissance exceptionnellement élevée, ce qui est normal puisqu’elles partent de plus loin, sont encore des économies « pauvres »). Cela s’explique par le « capital humain » (théorisé par H. Becker en 1964) plus important dans les pays riches (formation professionnelle, formation scolaire, effet d’apprentissage) et la dotation en capital physique et technologique plus importante.


    - Autre nuance à apporter : les firmes qui ont délocalisé, en gagnant en productivité-prix, amassent des profits plus importants. Ces profits peuvent être réinvestis sur le marché domestique (d’origine) et ainsi créer de nouvelles activités et, par suite, créer de nouveaux emplois.


    - Enfin, il est important de souligner que la mondialisation n’est pas un jeu à somme nulle, contrairement à l’idée répandue. Le Japon est un cas exemplaire à ce titre ; puisque, par ses délocalisations importantes dans la région asiatique, il a contribué à l’enrichissement des pays régionaux au point de représenter un marché significatif aujourd’hui pour les produits japonais. Les délocalisations ont enrichi les pays voisins qui à leur tour ont enrichi le Japon. Comment ? En délocalisant, on diminue les coûts, donc les prix à l’importation. Dans le même temps, on offre des emplois et des biens à un pays émergent (qui même à un salaire faible reste souvent supérieur à celui auquel il pouvait accéder auparavant). Ce faisant, dans les pays riches, on libère une partie de la demande vers d’autres produits de consommation et surtout vers de nouveaux services.




    Conclusion


    La responsabilité des délocalisations au niveau des destructions d’emploi est donc à relativiser. Néanmoins, il y a un domaine sur lequel les craintes sont fondées. C’est que les échanges avec les pays du Sud se font souvent dans le sens d’une délocalisation de main d’oeuvre non qualifiée (théorie de la spécialisation internationale). Ce sont donc les secteurs industriels à forte concentration de main d’œuvre à faible qualification qui sont les plus touchés par les délocalisations. Ainsi, même si leur impact est faible sur l’économie (moins de 3% du PIB et de 3% de l’ensemble du chômage), il se concentre sur une classe d’individus particulièrement exposés. Ceux qui ont d’autant plus de difficultés à trouver un emploi aujourd’hui en France (mais la variable « délocalisation » n’est pas la cause primordiale).



    article interessant meme si je ne suis pas d accord sur tout ....
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    Message par brice Mer 31 Jan - 1:13

    Il est vrai qu'on surestime les méfaits des délocalisations même si un grand nombre sont à proprement parler scandaleuses.
    Le problème est qu'effectivement elles concernent des populations à faible potentiel d'adaptation sur un autre poste. Pourquoi ? Parce qu'elles ont été OS (ouvriers spécialisés) dans des domaines très particuliers et leur spécialisation est aujourd'hui un frein terrible.
    Je shématise largement bien sûr mais c'est proche de la réalité. Alors que faire ? La formation permanente ? Oui mais quand ? Avec quels objectifs ? Quelles compétences ? Quel financement ? Pour quel type de reclassement ? Comment anticiper les éventuelles délocalisations ou fermetures ?
    Bref c'est proche du kafkaien ....
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    Message par Invité Jeu 1 Fév - 15:19

    mek ki voit tt les problemes reglés ds le monde a coup de formation !!! hihihihihihihi lol! lol! lol! lol! lol!
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    Message par brice Jeu 1 Fév - 15:25

    L'mec qui preche pour sa paroisse !!
    L'mec qui veut devenir riche !!


    hiihihihihihihihihihihihihihihihihihihihihi
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    Message par Invité Jeu 1 Fév - 15:27

    graaaveee !!! gros maurice !!! hihihi lol! lol! lol!
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    Message par Invité Lun 5 Fév - 15:17

    Vins de Californie : le point sur le 4e producteur mondial
    Eh oui, après les trois pays de la «vieille Europe» (Italie, France, Espagne), la Californie, avec plus de 200.000 hectares, est incontournable dans la production du vin. Pour en parler, on en parle. Un bon nombre de «confrères», la plupart anglo-saxons (ceci expliquant peut-être cela) ne manquent pas d’arguments pour vanter la qualité des vins californiens. Alors, où en est-on?



    D’abord, il faut situer l’entité. Le pays est grand et les conditions climatiques ne sont donc pas les mêmes à San Diego, au sud, ou à Mendocino, au nord. Pour mieux comprendre les vignobles californiens, il faut savoir que le pays possède deux importantes particularités géographiques :
    - La première, c’est l’influence constante de l’océan Pacifique, dont les eaux côtières sont très froides (il est toujours étonnant de regarder les dizaines d’otaries dans la baie de San Francisco). Pourtant, la Californie se situe très au sud, à la même latitude que l’Espagne ou l’Afrique du Nord. Le soleil frappe jour après jour, chauffant l’air comme dans un sauna. Cependant, vers midi, une brume marine se lève à l’horizon pour rapidement se transformer en un banc de brouillard s’avançant dans la baie de San Francisco, comme aspiré par quelque force invisible.

    Par temps chaud, le brouillard touche toutes les vallées montagneuses donnant sur la baie de San Francisco. L’air se réchauffe et s’élève, créant un vide qui aspire l’air froid du Pacifique, et avec lui, le brouillard formé au large par le soleil matinal. Dans la chaude Californie, sans ce moyen de rafraîchir le raisin, il serait impossible de prolonger la période de mûrissement et donc de produire de bons vins.

    Aussi, toutes les régions produisant de bons vins (à l’exception de deux zones où l’altitude remplit le même rôle) sont-elles situées là où une brèche dans la chaîne côtière crée un entonnoir dans lequel s’engouffre cette couverture d’air froid. Et, curieusement, plus on va vers le sud, plus ce froid devient vif.

    Les vignobles les plus septentrionaux du comté de Mendocino sont considérablement plus chauds que ceux de la vallée de Salinas, à 160 kilomètres au sud de San Francisco. L’effet d’entonnoir y est aussi violent qu’un coup de vent hivernal. D’ailleurs, on y laisse souvent les raisins mûrir jusqu’en novembre. 160 kilomètres plus au sud, vers Los Angeles, dans la vallée de Santa Maria, le raisin mûrit difficilement et doit lutter pour recevoir un peu de soleil à travers la nappe de brouillard.

    - La seconde particularité géographique de la Californie consiste en une chaîne montagneuse nommée la Chaîne côtière. Lorsqu’il n’existe pas de brèche créant un effet d’entonnoir, les vallées situées en arrière de cette chaîne s’avèrent de véritables fournaises. Bien qu’un climat aride et brûlant rende impossible la production de bon vin (à l’exception des ersatz de “portos” et de “xérès”), l’irrigation (on s’en doute) permet d’obtenir une énorme quantité de raisins, qui mûrissent très rapidement et, grâce à la sécheresse de l’air, ne sont pratiquement pas attaqués par les pourritures sévissant dans les vignobles les plus humides. La Vallée centrale s’étend sur 640 kilomètres, pratiquement jusqu’à Los Angeles. De Sacramento à Bakersfield, sur 200 kilomètres de large se trouve concentré le plus gros de la production californienne.

    L’irrigation est un des facteurs qui me laissent perplexe : sous prétexte qu’il fait trop chaud, faut-il arroser ou irriguer ? Sur ce principe, pourquoi ne pas faire pousser de la vigne sous serre, ou, mieux encore, carrément en laboratoire ? Je vous laisse réfléchir à cela.

    Les régions

    * North Coast
    - Le Napa County s’étend le long de la vallée de Napa, de Carneros, sur la baie, jusqu’aux chaudes sources thermales de calistoga, dans le Nord. Il comprend de petits zones des vallées de Chilse et de la Pope à l’est, d’Howell Mountain au nord, et de certains contreforts escarpés des Mayacamas Monutains, à l’est. De bons vignobles, dont les deux tiers sont plantés de variétés françaises classiques ainsi que d’une bonne quantité de Johannisberg Riesling et de Zinfandel.

    Carneros (“moutons”, en espagnol), est rafraîchi par les brises et brouillards de la baie. Au premier abord, le paysage, avec ses petites collines herbeuses et ondulantes, fait plutôt penser à une région de pâturages (ce qu’elle était). Les cépages sont le pinot, le chardonnay et le sauvignon, rien de moins excentrique.

    Au nord de la petite ville de Napa, le fond plat de la vallée disparaît sous les vignes, tandis que de chaque côté les versants montent graduellement vers les arbres et les rocs des montagnes. D’Oakville à Saint Helena, le climat se réchauffe progressivement jusqu’à devenir une région II. On trouve ici une bande d’alluvions, le Rutherford Bench, d’où, selon les commentateurs de la région, la plupart des meilleurs rouges de cabernet-sauvignon de Californie tirent leur origine.

    Le haut de la vallée, autour de Calistoga, est une région chaude, mais sujette aux gelées de printemps. Bien qu’on y produise du bon Zinfandel, les meilleures exploitations utilisent surtout les raisins plus frais du sud de Napa, ou sont installées, dans la fraîcheur des montagnes.

    - Le Sonoma County, plus diffus, couvre neuf AVA différentes.

    Mordant également sur le territoire de Carneros au sud, lui aussi possède quelques vignobles cachés dans la montagne. La plupart des meilleures exploitations de Sonoma, relativement nouvelles, tentent encore de se bâtir une réputation. Jusqu’aux années 70, le vin de Sonoma était généralement vendu pour servir aux coupages, mais au cours des vingt dernières années le vignoble y a triplé et les plantations de cabernet-sauvignon, de pinot noir, de sauvignon et de chardonnay s’y sont multipliées par quinze. On ne plaisante pas.

    La vallée de Sonoma traverse un panachage de terres agricoles, de banlieues et de vignobles jusqu’à Santa Rosa. De là, au nord de Cloverdale, s’étend le groupe le plus concentré d’AVA de la Sonoma. Green Valley, à l’ouest, est une des régions les plus fraîches de Californie. Chalk Hill, à l’est, possède de nombreuses exploitations importantes.

    Les trois principales AVA de Sonoma sont Russian River, Dry Creedk et Alexander Valley. Russian River était à l’origine connue pour son vin en vrac et son mousseux , et l’on commence à y trouver des blancs intéressants, notamment de sauvignon.

    Tout au nord, la plus grande partie de la région de Mendocino, étonnamment tempérée, est classée région III ; la chaîne côtière y est continue. Les meilleurs vins proviennent du Zinfandel (c’est l’un des meilleurs cépages, remarquable en Afrique du Sud, notamment), voire des mousseux.

    *Central Coast

    La région est comprise entre la baie de San Francisco et San Luis Obispo.

    L’Alameda County comprend la Livermore Valley, qui avec Napa Valley, fut l’aire d’origine des vins de qualité de la Californie.

    Le Santa Cruz County couvre peu de vignobles, mais certaines des meilleurs exploitations vinicoles de Californie sont perchées dans la montagne, entre San José et la mer.

    Le Santa Clara County et le Monterey County, sont des régions intéressantes, la dernière ayant ses meilleurs vignobles dans l’AVA Arroyo Seco.

    Le San Luis Obispo County a également évolué d’une manière phénoménale, en superficie, passant de quelques petites centaines d’hectares à des milliers d’hectares de vignobles, en moins de vingt ans. Ici aussi la brise rafraîchissante est de première importance, particulièrement dans l’AVA Edna Valley où le chardonnay mûrit très lentement jusqu’à l’automne.

    L’AVA Paso Robles, plus chaude, est cependant rafraîchie par l’altitude ; cela donne au Zinfandel et au cabernet une réelle intensité.

    Le Santa Barbara County, plus au sud, comprend l’AVA Santa Maria Valley, trop froide, et l’AVA Santa Ynez Valley, un peu plus chaude. Firestone et Sanford produisent de bons vins blancs de sauvignon et de chardonnay.

    *Central Valley
    C’est la région des entreprises titanesques. Pas grand chose à retenir.

    *Sierra Foothills
    C’est la région même de la célèbre ruée vers l’or, au nord-est de San Francisco. Elle est centrée sur le comté d’Amador. Le meilleur vin est une nouvelle fois le Zinfandel, ce qui prouve qu’il est certainement préférable de planter ce type de cépage plutôt que de ne planter que des cépages à la mode comme le merlot ou le chardonnay (voir plus haut).

    *Southern Coast
    Deux sous-régions, San Bernardino et Riverside, où j’ai rarement dégusté des vins qui méritent de rester en mémoire.

    Les cépages

    N’en déplaise à certains, je pense que, en Californie comme n’importe où, il faut, pour accèder à une reconnaissance, planter des cépages qui « collent » aux sols. Il est donc tout aussi ridicule de planter du gewurztraminer en Languedoc (si, si, on l’a fait) que du chenin au fin fond de la Sonoma Valley, sous prétexte que ces cépages sont bons et donnent d’excellents résultats ailleurs (en l’espèce, respectivement en Alsace et en Loire). D’autant plus qu’il faut savoir de quels clones on parle, et que bien peu soient réellement comparables...

    Il aurait donc peut-être fallu « créer » des cépages typiquement californiens ici (l’exemple du Zinfandel s’en rapproche), plutôt que de se contenter de prendre le meilleur ailleurs. Là encore, on revient à l’ancienneté historique en la matière, que l’on retrouve aussi bien en France qu’en Italie.

    Merlot
    Le merlot de Californie est régulièrement assez séduisant (c’est un cépage « facile »), avec une robe allant de grenat à rouge foncé, un arôme fruité et un bouquet aux nuances d’herbe, de groseille et de cerise. Un ajout trop important de goût « boisé » peut néanmoins vite le déstabiliser.

    Cabernet-sauvignon
    Il se cultive dans un sol bien drainé et un climat tempéré, et ses rendements sont de 7,5 à 12 tonnes à l’hectare. Le cabernet-sauvignon de Californie possède un arôme ample et une structure assez ferme, où l’on perçoit les tanins et une certaine âpreté. Là encore, attention à la surmaturation ou au boisage (certains sont à la limite de l’écœurement comme nos « vins de garage » bordelais), sinon, on en trouve d’excellents.

    Zinfandel
    Je n’ai jamais été emballé par le Zinfandel rosé. Par contre, c’est certainement avec les rouges provenant de ce cépage que l’on a vraiment l’impression de découvrir un nouveau style de vin ici. Il produit un vin parfumé, intense, rond et ample en bouche.

    Pinot noir
    Il est surtout cultivé sur les régions côtières (Carneros, Monterey, Santa Barbara...). Les rendements sont de 5 à 7,5 tonnes à l’hectare en moyenne, ce qui n’est pas rien. Souvent plus colorés que nos rouges bourguignons (précision : la couleur na rien à voir avec la qualité), ils sont assez séduisants mais souvent courts en bouche.

    Chardonnay
    Un cépage très planté en Californie (il se comporte pourtant mieux dans les régions côtières), et ses rendements sont de 5 tonnes à l’hectare pour une bonne année. Attention à certains vins trop « gras » (manque d’acidité).

    Chenin blanc
    Ou French Colombard. Plus de 80% sont concentrés dans la chaude vallée centrale où le raisin est vinifié en vin de table bon marché.

    Sauvignon
    Le sauvignon blanc, connu aussi sous le nom de fumé blanc, fut introduit en Californie il y a plus de cent ans dans les sols graveleux autour de la baie de San Francisco. Quelques-uns sont savoureux.

    Les appellations

    Il ne faut pas comparer les appellations californiennes à celles de la France, de l’Allemagne ou de l’Italie, beaucoup plus rigoureuses.

    1/. “Californie”, où 100% du raisin dans un vin doit provenir de l’État de Californie. Les vins portant cette appellation sont souvent issus d’un mélange provenant de différentes régions de l’État et peuvent avoir également un millésime.

    2/. Une subdivision politique, le comté. Par exemple, le comté de Mendocino. Un minimum de 75% du raisin doit provenir du comté.

    Les appellations multi-comtés sont permises si les pourcentages de raisins récoltés dans chaque comté sont indiqués sur l’étiquette.

    3/. L’AVA (American Viticultural Area), une subdivision géographique : un minimum de 75% du raisin doit provenir de cette zone.

    4/. Le nom de vignobles individuels où 95% du raisin de tels vins doit provenir de ce vignoble.

    Les vins

    Après la mode des désastreux wine coolers (un mélange de vin, de jus de fruit et d’eau gazeuse), le pays a tenté de résorber l’excédent de sa production de raisin de la Vallée centrale en lançant une politique vinicole de grande envergure, autrement dit, à “l’américaine”.

    Hélas, la plupart des vins courants californiens sont vendus sous une simple appellation de marque ou sous un nom générique, sans se gêner (on a vu le terme de « chablis » par ex.). Faute d’une réelle politique d’encépagement, les vins de qualité sont tous pratiquement issus des mêmes cépages internationaux, et (un hasard, sûrement), typiquement français. Vous imaginez un vin de Bourgogne, un autre de Provence, un autre du Jura, de la Loire ou du Sud-Ouest, tous provenant du même cépage ?

    En réalité, le problème des “nouveaux” pays du vin est toujours le même : faute de références historiques et gastronomiques, on fait du vin qui marche, avec les cépages qui sont bons, ailleurs, et spécialement en France.

    En Californie (idem pour l’Australie, d’ailleurs), le vin, c’est une industrie et l’on met à profit tout ce que l’on peut pour en faire : les producteurs ont le droit, par exemple, de désalcooliser leurs vins en y ajoutant de l’eau (vous lisez bien) et l’usage des copeaux de bois est une pratique courante.

    On y fait donc du vin, faute de territoire pour légitimiser une appellation ou une particularité, comme on le peut (veut ?). Ici, pas de poésie ni d’alliance avec les mets, que du pragmatisme et du marketing (confer mes articles sur AgoraVox : Lutter contre l’uniformisation du goût ou Vers une éthique du vin français).

    Comprenons-nous bien : la qualité intrinsèque n’est pas en cause puisqu’il y a, bien sûr, de très bons vins californiens (et très chers), mais aussi de bons produits plus attirants que des vins français « sans âme, ni vert ». C’est l’originalité qui manque (vous avez compris pourquoi), associée à la diversité, le fruit, la fraîcheur, l’expression d’un territoire.
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    Message par Frantz Lun 5 Fév - 15:22

    NEW YORK, 2 déc 2006 (AFP) - En guerre contre "la cruauté des gourmets", les ennemis du foie gras ont entrepris de le faire interdire à New York, nouveau terrain d'une bataille qui s'étend dans tous les Etats-Unis.

    A l'heure où les Français s'apprêtent à déguster leur mets favori pour les fêtes, l'Etat de New York est sous le coup d'une plainte d'associations de défense des animaux, tandis qu'un conseiller municipal réfléchit à un projet visant à prohiber la vente et la production.

    Depuis sa rencontre avec la "Ligue des électeurs compatissants", Alan Gerson, le conseiller, explique "craindre qu'il y ait de vraies questions de cruauté animale liées à la fabrication du foie gras, qui impose de nourrir les animaux via un tube inséré dans l'oesophage".

    "Les animaux ne devraient pas être maintenus malades pour le bon plaisir de quelques gourmets", dit de son côté Carter Dillard, responsable de la Humane Society, à l'origine de la plainte.

    Après Chicago, où la vente en restaurants est interdite depuis cet été, et la Californie, où la mesure doit s'appliquer dès 2012, le débat touche aussi l'Oregon, le Maine, le Massachusetts. La chaîne de supermarchés bios Whole Foods se vante pour sa part de ne pas vendre de foie gras, considéré dans ses publicités comme aussi inacceptable que les composants chimiques les plus nocifs.

    Devant ce déferlement, Ariane Daguin, présidente de l'Association des producteurs de foie gras aux Etats-Unis, s'active, rencontre les élus, et assure avoir reçu l'aval du comité sanitaire de New York. Fille de restaurateurs gascons, elle dénonce l'acharnement de "militants végétariens fous furieux".

    "C'est ridicule", opine Karen Waltuck, propriétaire du restaurant "Chanterelle", grande table de New York depuis 1979, qui accuse les hommes politiques: "Il serait difficile pour eux de s'attaquer à l'industrie agroalimentaire, alors qu'avec ça ils donnent l'impression d'agir".

    Le foie gras est "une cible facile parce que vu comme élitiste. Il est encore peu répandu ici et les gens se méprennent facilement à son sujet", dit-elle, défendant le gavage comme processus naturel chez les canards.

    "Le public préfère interdire le foie gras plutôt que penser au système de production des hamburgers!", s'insurge Clark Wolf, consultant en restauration. "C'est un peu facile, et les Américains peuvent être très paresseux sur la question de l'alimentation".

    Star de la jeune génération des chefs américains, Wylie Dufresne estime qu'"il serait honteux que le foie gras soit interdit": "N'y a-t-il pas des questions prioritaires?"

    Chez "Chanterelle" comme "WD-50", le restaurant avant-gardiste de Dufresne, le foie gras est dans tous les menus. Il est aussi en vedette dans les sushis du grand chef japonais de New York, Masa, ou les pâtes de restaurants italiens.

    Aux Etats-Unis, il reste de fait un plat dégusté au restaurant, encore loin d'avoir acquis sa place dans les foyers. "Dès qu'on s'éloigne des grandes agglomérations, les gens ne savent pas ce que c'est", relève Ariane Daguin, ajoutant que le marché américain représente "une goutte d'eau" au regard du marché français.

    Pour autant, il s'étend, et l'entreprise de Mme Daguin affiche une croissance annuelle de 15%. Depuis l'autorisation de mise sur le marché en 1985, les prix ont baissé et le produit s'est diversifié, loin du seul foie gras poêlé-sauce acidulée des débuts. Trois élevages se sont aussi montés, en Californie et dans l'Etat de New York.

    Aujourd'hui, l'espoir des pro-foie gras repose sur une plainte déposée contre la décision de Chicago. Invoquant la clause du commerce, l'Association des producteurs et des restaurateurs demandent son annulation, espérant que cela fasse jurisprudence.

    Et dans l'attente, un début de rébellion est à l'oeuvre dans la ville: profitant des lacunes du texte, certains restaurants offrent le foie gras et ne font payer que les toasts.
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    Message par Invité Lun 5 Fév - 19:17

    A force de faire des copier coller tu va eclater ta base de données
    T a combien de libre ??
    Mettez le liens internet ca prend moins de place !!!
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    Message par Invité Lun 5 Fév - 22:18

    oui mais les liens c est dynamique , et des fois ils changent !!! c est ca le pb !!!!!!! afro
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    Message par Invité Lun 5 Fév - 22:20

    c vraiment des cons les ricains des fois !!! au mieux de s occupper des problemes bcp plus que ca ds leur pays (alimentation ,pollution ,systeme de santé , pauvreté , education) et le monde , ils focalisent sur le foie gras !!! pfffffffff c affraid affraid affraid
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    Message par Invité Ven 9 Fév - 15:23

    Alcatel-Lucent annonce 12.500 suppressions d'emplois en trois ans

    ven 09 fév, 9h09



    PARIS (AFP) - L'équipementier de télécommunications Alcatel (Paris: FR0000130007 - actualité) -Lucent (NYSE: LU - actualité) a annoncé vendredi la suppression de 12.500 emplois en trois ans (2007-2009), un chiffre supérieur aux 9.000 qu'il avait initialement prévus.
    Le groupe, issu de la fusion entre le français Alcatel et l'américain Lucent, a annoncé pour 2006 un bénéfice "pro forma" en nette baisse, divisé par plus de trois, à 522 millions d'euros contre 1,67 milliard en 2005.

    Toutefois, voulant marquer sa "confiance" dans la fusion, il a décidé le versement d'un dividende de 16 centimes par action, le même que l'an dernier.

    Les suppressions d'emplois, qui toucheront l'ensemble des filiales du groupe à travers le monde, s'inscrivent dans le cadre d'un plan d'économies désormais de 1,7 milliard d'euros en trois ans, a précisé le groupe dans un communiqué.

    Le directeur financier, Jean-Pascal Beaufret, n'a pas précisé la répartition des suppressions d'effectifs par pays ni les dates auxquelles elles auront lieu.

    Ces plans sociaux doivent être communiqués aux Comités centraux d'entreprises (CCE) des filiales les 13 et 14 février, et au Comité de groupe France le 16 février.

    L'intersyndicale (CFDT, CFE (Brussels: CFEB.BR - actualité) -CGC, CFTC, CGT, FO) du groupe avait appelé dès jeudi "à un premier arrêt de travail de deux heures le 15 février" pour "dire non aux suppressions d'emplois programmées".

    "La direction a décidé de transformer la fusion entre Alcatel et Lucent en cauchemar", avait estimé l'intersyndicale dans un communiqué, en dénonçant "l'ampleur terrifiante" des suppressions d'emplois.

    Lors de l'annonce de la fusion en avril dernier, le groupe, qui compte désormais 80.000 personnes depuis l'acquisition des activités UMTS du canadien Nortel, avait annoncé la suppression de 9.000 emplois et un plan d'économies de 1,4 milliard d'euros sur trois ans.

    Toutes ces données ont été revues à la hausse à la suite de mauvais résultats financiers enregistrés au 4e trimestre 2006.

    Au cours des trois derniers mois de l'année dernière, le groupe a enregistré, par rapport au même trimestre de l'année précédente, une baisse de 16% de son chiffre d'affaires et une rentabilité (marge d'exploitation) en chute libre, de 566 à 21 millions d'euros.

    Lors de la publication en janvier de ces chiffres qui avaient surpris les marchés, plutôt favorables à la fusion, le groupe avait annoncé un plan d'économies pour 2007 de 200 millions d'euros, s'ajoutant aux 400 millions initialement prévus, soit un programme "d'au moins 600 millions" de réductions de coûts.

    Ces économies qui s'étaleront jusqu'en 2009 se feront grâce à l'"optimisation de notre chaîne logistique et de nos services, la suppression d'un certain nombre de ressources en double et la rationalisation des lignes de produits", a précisé M. Beaufret.


    Cela devrait tt bonnement et tt simplement , c est scandaleux et degeulasse...
    brice
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    Message par brice Ven 9 Fév - 15:31

    C'est clair que c'est insupportable d'entendre ça !!! On devrait geler la distribution des benefices pour les entreprises qui licencient de la sorte !!
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    Message par Invité Ven 9 Fév - 15:41

    vive le liberalisme et vive la mondialisation !!!

    522 millions d'euros ... et ca licencie tjrs ... a qd un organisme mondiale ou au moins europeen pr interdire ce genre de pratique ???

    on a beau dire tt ce que l on veut sur l extreme gauche , mais au moins ils ont le merite d etre le seul a denoncer ce genre de pratique , j aimerais bien entendre , un bayrou , royale ou sarko , faire pareil ...remarque , que le francais moyen ignorant continue a faire de sarko son futur president , il ne faut psa venir se plaindre ensuite ...

    c est HONTEUX
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    Message par Invité Mer 14 Fév - 22:26

    La multinationale du XXIe siècle

    Wal-Mart à l’assaut du monde
    En 1992, le président des Etats-Unis eut cette formule : « Le succès de Wal-Mart est le succès de l’Amérique. » Désormais, la multinationale de la distribution est devenue la plus grosse entreprise du monde. Et le dumping social qu’elle pratique – elle vient d’être condamnée à 172 millions de dollars d’amende pour avoir refusé à ses employés une pause-déjeuner – contamine l’économie occidentale. Ainsi, au nom de la lutte contre Toyota, General Motors, qui a déjà annoncé 30 000 suppressions d’emplois, entend imposer à ses ouvriers une baisse des salaires, et à ses fournisseurs une réduction de prix. Delphi, le plus gros équipementier américain, voudrait carrément payer ses salariés 9,50 dollars de l’heure au lieu de… 28 dollars actuellement.
    Par Serge Halimi« Des haillons à la fortune » : cette définition rituelle du « rêve américain » de mobilité sociale doit dénicher en permanence son lot de jolies histoires qui entretiendront l’illusion commune. Ce fut John D. Rockefeller, petit comptable à Cleveland, métamorphosé à 31 ans en patron du pétrole le plus puissant du monde. Ce fut Steve Jobs quittant l’université sans diplôme pour fonder dans son garage une société, Apple, qui rendit le jeune Californien milliardaire à l’orée de son trentième anniversaire.

    Au tour de Wal-Mart à présent, mais en plus grand. Au départ, une petite boutique dans un des Etats (l’Arkansas) les plus pauvres du pays. A l’arrivée, un chiffre d’affaires tournant autour de 310 milliards de dollars en 2005, une famille dont quatre des fils comptent au nombre des dix personnes les plus riches de la planète, une chaîne d’hypermarchés devenue à la fois la plus grosse entreprise du monde – elle a dépassé ExxonMobil en 2003 – et le premier employeur privé. Les seules ventes de Wal-Mart représentent 1 CD acheté aux Etats-Unis sur 5, 1 tube de dentifrice sur 4, 1 couche-culotte sur 3. Et, de façon plus significative, 2,5 % de l’ensemble du produit national brut (PNB) américain (1) ! Plus riche et plus influente que cent cinquante pays, l’entreprise doit aux règles qu’ils ont mises en place le pouvoir qu’elle exerce aujourd’hui.

    A ce niveau de puissance, inutile en effet de s’étonner que la plupart des transformations (économiques, sociales, politiques) de la planète aient trouvé leur pendant – parfois aussi leur origine, leur courroie de transmission, leur accélérateur – à Bentonville, dans l’Arkansas, siège de la firme. Combat contre les syndicats, délocalisations, recours à une main-d’œuvre surexploitée que la déréglementation du travail et les accords de libre-échange rendent chaque année plus prolifique : c’est le modèle Wal-Mart. Pression sur les fournisseurs pour les contraindre à serrer leurs prix en comprimant leurs salaires (ou à s’implanter à l’étranger) ; flou des missions pour favoriser l’enchaînement des tâches et pourchasser ainsi le moindre temps mort, la moindre pause : c’est le modèle Wal-Mart. Construction de bâtiments hideux (les « boîtes à chaussures ») achalandés par l’armada des 7 100 camions géants de l’entreprise, roulant et polluant 24 heures sur 24 afin de bourrer à l’heure dite les coffres des millions de voitures alignées dans les parkings immenses de presque chacune de ces 5 000 grandes surfaces que la multinationale exploite : c’est le modèle Wal-Mart.

    Et puis, quand les syndicats contre-attaquent, quand les écologistes se réveillent, quand les clients enfin mesurent ce que « les prix les plus bas » leur dérobent, quand des artistes oublient un instant de se vendre pour relayer le mouvement populaire, quand des citoyens font barrage à l’installation de nouveaux cubes de béton sur leurs territoires (lire « Résistances populaires »), c’est encore Wal-Mart, qui, cette fois, recrute d’anciens « communicants » de la Maison Blanche, démocrates ou républicains, et leur enjoint de blanchir l’image de l’entreprise, de saturer les médias (2). Ils diront : désormais, Wal-Mart est « éthique » ; elle ne cherche qu’à créer des emplois – certes médiocrement payés, mais mieux vaut peu que rien, et les clients aiment tant les prix bas... Ils ajouteront que la quête obstinée de rendement a permis d’améliorer la productivité nationale. Et que dorénavant l’entreprise défendra l’environnement comme elle a secouru les victimes de l’ouragan Katrina. Exploitation, communication : un modèle, encore... Au fond, comment s’en étonner vraiment ? On ne devient pas la plus grosse entreprise du monde par hasard, uniquement parce que, quarante ans plus tôt, le fondateur Sam Walton (décédé en avril 1992, quelques jours après avoir reçu des mains de l’ancien président George Herbert Bush une des plus hautes distinctions américaines) a eu l’illumination de vendre des pastèques sur le trottoir du magasin et d’offrir en même temps aux enfants de ses clients des promenades à dos d’âne sur le parking (3).

    Profiter du libre-échange
    Le premier Wal-Mart ouvre en 1962, à Rogers en Arkansas, dans une zone rurale et délaissée. Neuf ans plus tard, l’entreprise a élargi sa sphère d’influence à cinq Etats. Les premiers marchés qu’elle dessert, de faible densité, sont ignorés des grands distributeurs : Wal-Mart y assoira son monopole avant de s’étendre ailleurs. Elle privilégie la périphérie des centres urbains pour profiter à la fois de la clientèle des villes et du prix plus bas des terrains. Anticipant en 1991 l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena) que le président William Clinton, ancien gouverneur de l’Arkansas, fait ratifier deux ans plus tard (4), le Petit Poucet de Bentonville s’internationalise et débarque au Mexique. Le Canada suit en 1994. Puis viennent le Brésil et l’Argentine (en 1995), la Chine (en 1996), l’Allemagne (en 1998), le Royaume-Uni (en 1999). En 2001, les recettes de Wal-Mart dépassent le PIB de la plupart des pays, dont la Suède. Carrefour, numéro deux du secteur (72 milliards d’euros en 2004), que Wal-Mart a envisagé de racheter en 2004, est plus présent à l’international. Mais l’entreprise fondée par Sam Walton se prévaut d’un atout maître : les 100 millions d’Américains qui iraient désormais chercher les « everyday low prices » (« les prix chaque jour plus bas ») qu’elle leur propose.

    Plus bas, ils le sont. En moyenne de 14 % (5). Mais à quel prix ? c’est toute la question. La réponse diffère selon qu’on se soucie de l’individu-client à l’affût des meilleures affaires, ou plutôt des salariés des fournisseurs d’une entreprise assez puissante pour imposer à chacun de tenir – et de réduire – ses coûts. Pour que le client de Wal-Mart soit comblé, le travailleur doit souffrir... Pour que les prix de Wal-Mart et de ses sous-traitants soient toujours les plus bas, il faut aussi que les conditions sociales se dégradent alentour. Et mieux vaut par conséquent que les syndicats n’existent pas. Ou que les produits viennent de Chine (lire « Petites mains du Sud pour firme du Nord »).

    La schizophrénie du client qui économise avec un tel acharnement qu’il contribue chemin faisant à appauvrir le producteur qu’il est aussi peut paraître théorique et lointaine. Compte tenu de la puissance que Wal-Mart exerce (8,5 % des ventes de détail des Etats-Unis, hors automobile), la contradiction devient vite réelle et immédiate. Ainsi, la firme de Bentonville se targue des « 2 329 dollars par an » qu’elle « permet d’économiser aux familles qui travaillent » ; elle affirme avoir accru en 2004 le pouvoir d’achat de chaque Américain de 401 dollars en moyenne et, la même année, permis la création, directe ou indirecte, de 210 000 emplois (c’est l’idée que l’argent économisé par ses clients a été affecté à d’autres consommations et a donc dopé l’activité ailleurs).

    Les adversaires de la multinationale ont en tête des indicateurs moins affriolants. Les prix bas ne tombent pas du ciel ; ils s’expliquent pour partie par la baisse, de 2,5 % à 4,8 %, du revenu moyen des salariés dans chacun des comtés des Etats-Unis où la multinationale s’est installée. La firme déprime les rémunérations là où elle se déploie. Elle crée les conditions des « everyday low prices ». Au passage, elle multiplie le nombre des clients qui n’auront bientôt d’autre recours que de devoir économiser dans ses rayons.

    Car, entre le pot de fer de la distribution et les pots de terre de la sous-traitance, des employés de la multinationale, des grandes surfaces rivales, le « jeu du marché » opère un triple effet de déflation salariale. D’abord, à cause de la domination d’une entreprise peu prodigue envers ses « associés » (le terme d’usage). Ensuite, à cause de la destruction de la plupart de ses concurrents ou de l’obligation qui leur est faite pour survivre de s’aligner sur son moins-disant social. Enfin, et surtout, à cause des oukases que Wal-Mart exerce sur ses fournisseurs, Etats compris, dont elle détermine souvent de fait les prix (en 2002, elle achetait par exemple 14 % des 1,9 milliard de dollars de produits textiles exportés aux Etats-Unis par le Bangladesh).
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    Message par Invité Mer 14 Fév - 22:27

    Au fil de ses pérégrinations, la firme de Bentonville n’a jamais renoncé à deux de ses caractéristiques d’origine : le paternalisme et l’aversion pour les syndicats. Dans le Sud américain, les Etats les plus pauvres – en particulier l’Arkansas du temps où M. Clinton en était le jeune gouverneur – se sont régulièrement vantés de la médiocrité des rémunérations locales pour attirer les investissements des entreprises. Les choses sont tout à fait simples pour les 1 300 000 « associés » de Wal-Mart aux Etats-Unis : il n’y a pas de syndicats. Mme Mona Williams, porte-parole de l’entreprise, s’en est expliquée : « Notre philosophie est que seuls des associés malheureux voudraient adhérer à un syndicat. Or Wal-Mart fait tout ce qui est en son pouvoir pour leur offrir ce qu’ils veulent et ce dont ils ont besoin. » A condition, on l’a compris, de ne pas avoir « besoin » de trop : « Est-il vraiment réaliste, interroge Mme Williams, de payer quelqu’un 15 ou 17 dollars de l’heure pour remplir des rayons (6) ? » Le PDG de l’entreprise, M. Lee Scott Jr, ne remplit pas les rayons. Il a donc reçu 17,5 millions de dollars en 2004.

    Pour mieux se préserver de syndicats au réalisme incertain, chaque gérant de magasin dispose d’une « boîte à outils ». Dès la première sève de mécontentement organisé, il appelle une ligne rouge qui dépêche par avion privé un cadre supérieur de Bentonville. Plusieurs jours de pédagogie maison suivront, infligés aux « associés » pour les purger des mauvaises tentations (lire « Des « dirigeants à notre service »... »). En 2000 pourtant, rien n’y fait : le rayon découpe d’une boucherie texane de Wal-Mart s’affilie à une organisation ouvrière. L’entreprise supprime ce service et renvoie les « mutins ». C’est illégal, mais la procédure de recours, qui ne débouche jamais sur grand-chose (la déréglementation est passée par là), est interminable. D’ailleurs elle dure toujours. L’année dernière, les « associés » d’une succursale québécoise veulent eux aussi être représentés par un syndicat. Wal-Mart ferme la boutique et explique : « Ce magasin n’aurait pas été viable. Nous avons estimé que le syndicat voulait altérer de fond en comble notre système d’opération habituel (7). »

    Ce n’est pas faux. Pour réussir, le modèle Wal-Mart lui impose de payer ses « associés » 20 % à 30 % en dessous de ses concurrents du secteur, mais aussi d’être beaucoup plus chiche qu’eux quand il s’agit de déterminer les protections sociales (maladie, retraite, etc.) sur lesquelles ses employés peuvent compter. Comme souvent avec les patrons libéraux, l’Etat ou la charité servent de voiture-balais. Après qu’un rapport du Congrès eut estimé que chaque salarié de Wal-Mart coûtait 2 103 dollars par an à la collectivité, sous forme de compléments d’assistance divers (santé, enfants, logement), une étude interne de l’entreprise a admis : « Notre couverture sociale coûte cher aux familles à bas revenus, et Wal-Mart compte un nombre important d’associés et d’enfants d’associés sur les registres de l’aide publique. »

    Guerre des supermarchés
    Moins de 45 % des employés peuvent en effet s’offrir l’assurance médicale que leur propose l’entreprise ; 46 % des enfants d’« associés » sont soit dépourvus de toute protection, soit couverts par le programme fédéral réservé aux indigents (Medicaid). Profits privés (10 milliards de dollars en 2004), pertes publiques. Forçant un peu le trait, M. Jesse Jackson, candidat démocrate à la Maison Blanche en 1984 et en 1988, a récemment comparé les rayons de la multinationale à des « plantations » lui rappelant les conditions de travail des champs de coton du Sud.

    Mais, cette fois, le Sud est en train de gagner la guerre. Celle des salaires. En 2002, Wal-Mart annonce qu’elle va s’attaquer au marché californien et installer dans la région de Los Angeles une quarantaine de ses supercenters où l’on trouve tout, de l’alimentaire à l’accessoire automobile. Réaction des concurrents menacés (Safeway, Albertson) ? Ils exigent illico de leurs employés – représentés par un syndicat, eux – une réduction des rémunérations et des garanties sociales. D’un côté, 13 dollars de l’heure et une bonne couverture médicale ; de l’autre (Wal-Mart), 8,50 dollars et une protection minimale. Le combat était inégal. En octobre 2003, les 70 000 employés des chaînes installées en Californie refusent les concessions qu’on leur réclame et se mettent en grève. Celle-ci dure cinq mois. Lock-out, recrutement de remplaçants : vingt-cinq ans de déréglementation du droit du travail confortent la riposte patronale. Le syndicat cède.

    Quand Wal-Mart arrive, les petits commerces ferment. Depuis que la firme s’est installée en Iowa, au milieu des années 1980, l’Etat a perdu la moitié de ses épiceries, 45 % de ses quincailleries et 70 % de ses confectionneurs pour homme. Empruntant au registre habituel du « populisme de marché » de la droite américaine, l’entreprise assure néanmoins qu’elle ne fait que défendre des consommateurs désargentés qui, légitimement, réclament « les prix les plus bas » à des corporations grassouillettes de producteurs ou de détaillants nantis de rémunérations indéfendables. La multinationale amie du président Bush se prévaut d’être « élue » chaque jour par les dollars de ses clients rangés en files patientes devant les caisses enregistreuses de ses magasins (.

    Pour M. Scott, tout le reste ne serait que vision « utopique » et pastorale destinée à des privilégiés pendant que les sans-grade, eux, « ne pourraient pas accéder à une vie agréable, uniquement parce que d’autres ont arrêté une image particulière de ce que le monde devrait être, au lieu de se soucier d’abord de la méthode la plus efficiente pour servir le consommateur (9) ». Et M. Scott menace à mots couverts : si une localité refuse Wal-Mart, sa voisine l’accueillera. La rebelle subira alors presque tous les inconvénients de la soumise (destruction des commerces de proximité, baisse des salaires) sans profiter d’aucun de ses avantages (emplois, recettes de l’impôt foncier).

    Même liberté verrouillée pour les sous-traitants. Tel un Gosplan privé, le plus gros détaillant du monde peut déterminer les prix de ses fournisseurs, les salaires qu’ils versent, leurs délais de livraison. A eux ensuite de se débrouiller, d’employer des clandestins, d’aller se fournir en Chine. Qu’un « accident » survienne, et Wal-Mart pourra toujours prétendre que ce n’est pas directement son affaire, qu’elle est bien sûr outrée d’apprendre ce qui s’est passé... Mais quelle multinationale se comporte différemment ? Aux Etats-Unis, Sanofi Aventis sous-traite par exemple son nettoyage à une entreprise qui sous-paie ses salariés, ne leur procure aucune assurance-maladie et combat leur droit syndical. Wal-Mart va juste un peu plus loin que la plupart des autres : « Selon le journal mexicain La Jornada, certains [de ses] fournisseurs sont contraints de laisser leur puissant donneur d’ordres fouiller dans leurs comptes pour traquer les “coûts superflus” (10). »

    Wal-Mart n’est au fond que le symptôme d’un mal qui va. Chaque fois que le droit syndical est attaqué, que les protections des salariés sont rognées, qu’un accord de libre-échange accroît l’insécurité sociale, que les politiques publiques deviennent l’ombre portée des choix des multinationales, que l’individualisme du consommateur supplante la solidarité des producteurs, alors, chaque fois, Wal-Mart avance...

    Serge Halimi.
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    Message par Invité Mer 14 Fév - 22:27

    je conseil vraiment les deux tres serieux articles ci dessus car plutot que de longs discours , on peut constater par soit meme a quoi la realisation de vastes zones de libre echange sert (alena et consort) , liberalisme , dereglementation ........
    on peut aussi comprendre comment une multinationnale de part sa puissance economique impose a ses sous traitants (les ptites entreprises) une course toujours plus effrenée vers le moins disant social , salarial , environnementale......
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    Message par Invité Jeu 15 Fév - 15:43

    Pétrole: les profits des majors dépassent le PIB d'Israël ou du Venezuela
    Par Par Julien MIVIELLE

    mer 14 fév, 17h12


    Agrandir la photo
    PARIS (AFP) - Les principales compagnies pétrolières mondiales ont accumulé ensemble près de 150 milliards de dollars de bénéfices en 2006, plus que la richesse annuelle produite par des pays comme Israël, le Venezuela ou la République tchèque, ce qui relance le débat sur la taxation de leurs profits.
    Le Français Total a annoncé mercredi le plus gros bénéfice jamais enregistré par une entreprise française, soit 12,585 milliards d'euros (16,34 milliards de dollars) en 2006.

    Classées par rang de bénéfice, les huit principales compagnies pétrolières mondiales - l'américaine ExxonMobil, l'anglo-néerlandaise Shell (London: RDSB.L - actualité) , la britannique BP, l'américaine Chevron (NYSE: CVX - actualité) , Total, la brésilienne Petrobras (Madrid: ETRACNOR.MC - actualité) , la russe Lukoil et la norvégienne Statoil (Oslo: STL.OL - actualité) - ont dégagé près de 150 milliards de dollars de profits en 2006.

    En comparaison, le Venezuela avec ses 27 millions d'habitants produit moins de richesse (138 milliards de dollars de PIB en 2005, selon la Banque mondiale), de même que la Malaisie, Israël ou la République tchèque.

    Les quatre premières majors du secteur, avec plus de 100 milliards de dollars, dégagent une richesse comparable à celle des Philippines, de la Roumanie ou de 131 millions de Nigerians.

    C'est la croissance des prix du pétrole brut, qui ont flambé en 2006 pour atteindre le record de 78 dollars le baril au mois d'août, qui expliquent l'ampleur de ces profits.

    Ces bénéfices records ont propulsé les compagnies pétrolières parmi les premières entreprises dans le monde. ExxonMobil a ainsi détrôné General Electric comme la première entreprise en termes de capitalisation, selon le classement 2006 établi par le Financial Times.

    Parmi les dix premières sociétés de ce classement, quatre appartiennent au secteur pétrolier et gazier.

    Du coup, de nombreuses voix s'élèvent pour réclamer une taxation de ces profits considérables.

    Aux Etats-Unis, Douglas Heller, de la Fondation pour les droits des consommateurs et contribuables, estime qu'"on ne taxe pas assez les compagnies pétrolières".

    Il faudrait "taxer ces surprofits à la fois pour financer sérieusement le développement des énergies alternatives mais aussi pour restituer une partie de cette manne au consommateur", affirme-t-il dans le quotidien La Tribune.

    En France également, associations de consommateurs et responsables politiques songent à puiser dans les profits pétroliers.

    L'ancienne ministre et candidate des Verts à l'élection présidentielle française Dominique Voynet a jugé ainsi "totalement juste" que des entreprises "extrêmement puissantes, qui font souvent la pluie et le beau temps jusque dans le coeur des ministères, soient mobilisées pour financer des politiques d'intérêt général".

    "Ces super-profits frappent l'imagination" et "il n'y a aucune raison que seuls les actionnaires bénéficient de cette manne", a-t-elle expliqué.

    Pour sa part, la candidate socialiste Ségolène Royal voudrait un prélèvement exceptionnel sur les profits des sociétés pétrolières pour développer les transports collectifs.

    Quant à l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, elle réclame une taxe exceptionnelle d'un milliard d'euros par an pendant cinq ans sur les profits pétroliers réalisés en France.

    Une taxe qui devrait contribuer au financement d'un "plan Marshall pétrole" représentant 10 à 25 milliards d'euros sur 10 ans pour le transport collectif de proximité, l'aide à l'acquisition de moteurs économes, le fret ferroviaire et la recherche dans les énergies alternatives.

    En réponse, Total dénonce "le dogmatisme et le populisme" de ces propositions. Le groupe paie déjà "12 ou 13 milliards (d'euros) d'impôts au niveau mondial", affirme son président Thierry Desmarets.
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    Message par Invité Sam 17 Fév - 19:23

    Alcatel-Lucent : intérêt de l'entreprise et intérêt général

    Alcatel-Lucent, qui a réalisé en 2006 des profits estimés à un milliard et 639 millions d'euros, va supprimer 12 500 emplois dont 1800 en France. On dit ça, juste en passant, pour ceux qui prétendent que l'intérêt de l'entreprise sert l'intérêt général. Ce qui est évidemment faux. L'intérêt de l'entreprise sert l'intérêt de ses actionnaires. Le reste n'est que propagande libérale.


    Nouveaux profits record
    Au Cac40, et nouvelles charettes en masse. Je me demande toujours comment fait le discours libéral pour éluder cette permanente et éclatante démonstration de son iniquité fondamentale?

    En plus, vu les niveaux de licenciement qu'on atteint en ce moment, je me dis que ça va être chaud pour contenir les chiffres du chômage à un niveau électoralement tolérable. Même en radiant les chômeurs à tour de bras, même en les parquant en masse dans des sous-contrats de 3 mois, on ne va pas pouvoir tous les planquer sous le tapis.


    Travailler plus... pour être reclassé ou licenciéTravailler plus ... pour gagner plus, on connaît le slogan préféré du candidat des milieux d'affaires.
    Un petit extrait d'Ouest-France d'hier pour en souligner l'insondable monstruosité.
    C'est un salarié du site d'Alcatel de Rennes qui parle alors que la firme multinationale venait de se pavaner au Salon de la téléphonie mobile de Barcelone en présentant un téléphone mobile de nouvelle génération conçu... à Rennes : "On s'est totalement investi dans ce projet en acceptant à la demande de notre direction, de travailler le samedi pendant les vacances d'été ou de décaler nos congés..."
    no comment.


    mais qd va t on mettre un grand coup de pied ds ce monde de merde !!! qu est ce qu il faut de plus pr que les gens se reveillent et arrettent de faire les moutons en faisant confiance a une elite qui ne pensent qu a s engraisser odieusement !!!!!

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