Club : Courbis - "Il ne faut pas s'affoler !"Mis en ligne par Ludovic FRANCISCO
Dans le cadre de l’émission "After Foot" de la radio RMC, Gilbert Brisbois, Rolland Courbis et Noël Tozi (sélectionneur du Congo Brazzaville) sont revenus sur la prestation des Parisiens dimanche soir, face à Rennes (0-1). Particulièrement en verve, l’ancien entraîneur de l’OM a livré un sentiment chargé d’amertume envers les joueurs.
Favorable au maintien du PSG en Ligue 1, dans l’intérêt de celle-ci, Rolland Courbis est apparu dimanche soir très remonté contre les joueurs parisiens. Selon lui, deux erreurs grossières ont amené le but rennais. La première est le fait de Marcelo Gallardo. "Quand on s’appelle Gallardo, et qu’on possède sa carte de visite et par là même certains obligations, on peut comprendre qu’il faille bien trois mois avant de retrouver la forme. Mais lorsqu’on joue un coup franc, alors que le score est de 0-0, faut-il qu’on lui achète une canne blanche et un chien pour ne pas voir que le mur est à cinq mètres ? Et doit-on lui demander de mettre des crampons qui font qu’il ne glisse pas ?", a fait mine de s’interroger le technicien, en référence à la glissade de l’Argentin, consécutive à son tir manqué.
"Mendy a réduit les chances du PSG de faire un score à Lens"
Le second joueur incriminé se nomme Bernard Mendy. "Sur le contre qui suit le coup franc intercepté, Mendy assure son camp en couvrant à gauche. Il obtient la touche. Mais pourquoi ne reste-t-il pas à gauche ? Si Pauleta avait été à la place de Mendy, une fois la touche effectuée, serait-il reparti à son poste d’attaquant ?" Puis, tutoyant l’arrière latéral : "Reste sur l’action et ne me traverse pas le terrain pour aller te mettre de l’autre côté ! C’est autant important sinon plus celui qui centre que celui qui va réceptionner le centre, merde !", s'est-il emporté.
L’erreur de Mendy est doublement condamnable selon l’ancien entraîneur de l’OM : "Je pensais sincèrement que le petit Mulumbu, après son premier carton jaune, finirait par se faire expulser. Eh bien, c’est Mendy qui l’a fait à sa place. Qui dit aujourd’hui que le Paris Saint-Germain n’aura pas besoin d’un arrière latéral de métier lors de la prochaine journée à Lens, pour bloquer le couloir gauche lensois, qui sera animé par des garçons talentueux comme Jemaa ou Monterrubio ? Est-ce que Mendy n’a pas fortement diminué les chances de son équipe de faire un score à Lens en se faisant expulser à la 105e minute du match, ce soir ?"
"Mouillez-vous les neurones, messieurs les joueurs!"
Egratigné pendant l’émission par les supporters déçus, Bonaventure Kalou a également essuyé les commentaires du consultant. Mais au lieu de déception, c’est une cruelle froideur qui a animé ses propos : "Ce joueur n’est pas une énigme pour moi. C’est un joueur moyen-bon, qui prétend à une catégorie de grand joueur qu’il n’est pas ! Quand tu analyses sa carrière, ses performances, tu en viens à la conclusion qu’il n’a pas la régularité et les chiffres d’une star du ballon rond."
Evoquée régulièrement par les médias mais aussi par les joueurs eux-mêmes, l’idée de "révolte", révulse l’entraîneur, passé par Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lens et Ajaccio. "Mais qu’appelle-t-on révolte ? Les joueurs doivent-ils faire une crise d’hystérie sur le terrain ? Des sauts périlleux ? Ou doivent-ils se faire expulser comme l’a fait Mendy ?" Celui qu’on nomme "coach Courbis" estime quant à lui que l’état d’esprit de l’équipe était plutôt correct : "Il y a quand même trois occasions du PSG avant le but rennais", précise-t-il. En fait, selon lui, le problème n’était pas là dimanche soir : "Mouillez-vous les neurones plutôt que le maillot, messieurs les joueurs !", a-t-il tonné au micro de la radio.
"Je n'aurais jamais fait sortir Pauleta"
Mais les joueurs, par leurs fautes d’inattention, ne sont pas seuls coupables de la débâcle bretonne. Rolland Courbis avoue rester perplexe devant la décision de Paul Le Guen de remplacer Pauleta peu après la mi-temps : "Pauleta est à la pointe de l’attaque parisienne. Bien. Il est en méforme actuellement. Nous sommes d’accord. Mais pensez-vous vraiment que sa méforme va durer éternellement ?" Il ajoute, avec son accent provençal et sa gouaille inimitables : "C’est facile de critiquer a posteriori, mais ça me démange tellement ! Je le dis comme je le pense : moi, Pauleta, ce soir, je ne l’aurais jamais fait sortir à la 53e minute ! Pauleta, rien que par sa présence, fait peur". Constat partagé un peu plus tard dans l’émission par le buteur du soir, Jimmy Briand.
Si l’investissement des joueurs n’est pas à mettre en doute, l’entraîneur s’interroge toutefois sur la capacité de certains à répondre présent : "Je ne pense pas que les joueurs s’en foutent. Je ne crois pas à cette théorie. En revanche, je commence à voir des joueurs qui n’ont pas les qualités pour donner un coup de main, d’être capable de se montrer présent au jour J et à l’heure H. Ce soir, on va vu des cas très symptomatiques." S’ils ne révèle pas le nom des joueurs n’ayant pas selon lui la carrure pour sauver le club, il cite un joueur qui d’après lui porte l’avenir du PSG sur ses épaules : "Le principal artisan du sauvetage parisien sera Pauleta."
"Le PSG se sauvera aux 37e et 38e journées"
En tous les cas, Courbis se veut rassurant pour le PSG en ce qui concerne le maintien : "Quand on a seulement deux points de retard sur Troyes, équipe que Paris doit recevoir, on n’a pas le droit d’être pessimiste. Il ne faut tout de même pas s’affoler ! Compte tenu de ce qu’il vient de se passer, la coupure ne peut pas mieux tomber." Il livre ses pronostics pour la fin de saison : "Aller à Lens, qui fait un parcours mi-figue mi-raisin, n’est peut-être pas si fatal que cela. PSG-Le Mans, va être compliqué, vu le parcours de cette équipe en ce moment. Bordeaux-Paris ne va pas être simple. PSG-Nantes est un match à 84 points. Toulouse-Paris est jouable. Paris-Lyon, pourquoi pas, puisqu’il les Lyonnais seront probablement champions. Trois rencontres capitales ponctueront la saison. Puis ce sera au tour de trois équipes de bas de tableau : Nice et Paris ne seront pas sauvés quand ils se rencontreront. Enfin, Troyes et Lorient. Si le PSG se sauve, ce sera aux 37e et 38e journées, pas avant."
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