Par Yasser Fayçal Reuters - Mercredi 10 octobre, 16h31
BAGDAD (Reuters) - Fusillades, assassinats, enlèvements, voitures piégées, attentats-suicides: ce tableau du quotidien de terreur des Bagdadis ne seraient pas complet si l'on n'y ajoutait le "numéro" d'intimidation parfois mortel des agents de sécurité privés étrangers.
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Deux Irakiennes qui ont eu le malheur de croiser en voiture un convoi de 4x4 d'agents de la firme de sécurité australienne Unity Resources Group circulant à vive allure ont été tuées mardi par leurs tirs "aveugles".
Le 16 septembre, ce sont 17 civils irakiens qui avaient été tués apparemment sans motif par des agents de la société américaine Blackwater, provoquant l'indignation de la population irakienne et de ses dirigeants.
Les Bagdadis finissent par avoir une véritable hantise du comportement de cow-boys de ces agents étrangers armés jusqu'aux dents dont les convois parcourent à fond de train les rues de la capital, comme en terrain conquis.
Plusieurs dizaines de milliers d'agents de sécurité privés opèrent à travers le pays en vertu d'une législation - désormais contestée - imposée par l'occupant américain en 2004, qui les exonère de toute poursuite en Irak.
"Tant que l'Etat est faible et ne pourra pas maîtriser la sécurité, ces firmes de sécurité continueront à agir à leur guise dans les rues", se lamente un passant, se présentant sous le seul prénom de Mouhanad.
"La seule obsession du gouvernement est de se protéger, lui et ses amis, tandis que les citoyens irakiens peuvent aller au diable. La victime, c'est le citoyen, ça c'est sûr."
"C'EST L'HORREUR"
Les autorités militaires américaines plaident que ces agents privés déchargent utilement l'armée de missions de routine, mais elles concèdent qu'ils ont parfois la gâchette trop facile.
Aux yeux de nombreux Irakiens, ces quelque 180 sociétés américaines et européennes forment de véritable armées privées - certains parlent mêmes de "mafias" - habilitées à tuer en toute impunité.
Les Bagdadis ont pris l'habitude de se mettre à couvert lorsqu'ils aperçoivent les gyrophares et entendent les crissements de pneus des 4x4 surmontées d'agents de sécurité, mitraillettes au poing.
"Les gens fuient. Ils ont peur de traverser la rue devant eux. C'est l'horreur. Même sous Saddam Hussein les gardes ne se comportaient pas comme ça", confie Kassi, un passant abordé dans la rue.
"Bien sûr que j'ai peur. On ne voit rien d'autre que leurs armes pointées vers les gens. Ils vont peut-être ouvrir le feu à l'aveuglette et nous tuer", explique Hassan, un autre habitant de la capitale.
Selon un rapport du Congrès américain, la firme Blackwater a été impliquée dans près de 200 incidents armés depuis 2005 et, malgré leur obligation contractuelle de ne tirer qu'en cas de légitime défense, ses agents ont ouvert le feu les premiers dans 84% des cas.
Le Premier ministre Nouri al Maliki a estimé que Blackwater, auquel l'Irak réclame huit millions de dollars d'indemnisation pour chacune des familles des victimes du 16 septembre, n'avait plus rien à faire en Irak.
Mais le ballet incessant dans le ciel de Bagdad des hélicoptères utilisés par la firme privée américaine rappelle que la page des armées privées n'est pas près d'être tournée en Irak.
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