par Frantz Mer 13 Fév - 15:05
en provenance du blog de Jean-Michel Apathie...
Le 13 février 2008
Non, nous ne sommes pas condamnés à la bêtise 13/02
Ca patine et ça déraille. Le 8 janvier dernier, le président de la République a annoncé la fin de la publicité comme source de financement de l'audiovisuel public. Depuis cette date, aucune solution alternative n'a été proposée. Le sentiment s'est même installé d'un certain flottement dans le gouvernement pour trouver le milliard qui viendrait compenser le manque à gagner. D'où l'inquiétude des personnes qui travaillent dans le secteur public de l'audiovisuel, d'où la grève, d'où le bazar.
Une bonne gouvernance aurait voulu que le gouvernement présentât très tôt les pistes de financement de la réforme. Que cela soit encore à l'étude, à l'arbitrage, en débat, un mois après l'annonce présidentielle, témoigne d'un amateurisme qu'il faut bien supporter mais qui n'en est pas moins insupportable.
En réalité, dans la coulisse, une idée fait son chemin. Toutes les pistes de taxation se heurtent à des problèmes qui n'ont pas été anticipés. Par exemple, nul n'est capable de dire sérieusement ce que deviendront les 800 millions de publicité qui trouvent place aujourd'hui sur les antennes du service public. L'hypothèse est forte que cette masse se reporte mal et très partiellement sur les chaines privées. Dès lors, celles ci rechignent à acquitter une taxe supplémentaire sur une assiette aussi aléatoire. Quant à un impôt nouveau sur la téléphonie, idée que l'on doit selon Le Monde au cerveau fécond d'Alain Minc, présenté comme tenant de la "pensée unique" par les spécialistes de la dénonciation de ladite "pensée unique", c'est à dire en gros un "libéral", on se marre, bref, cet impôt nouveau sur une technologie nouvelle et créatrice d'emplois dans une société déjà saturée d'impôts et de taxes, paraît être une idée marquée du sceau de la poussière et de l'archaïsme de la bonne vielle classe dirigiste française qui amène à considérer différemment le concept de "rupture" prôné par celui qui l'a adoptée, l'idée de l'impôt, je ne sais pas si vous suivez parce qu'elle tarabiscotée, celle là, la phrase je veux dire, j'en avais écrit une comme ça à la fin du XX° siècle et depuis, je n'en avais plus faite. Allez, je la laisse, relisez là trois ou quatre fois, à force elle devrait vous dire quelque chose.
Alors bref, dans cette cacophonie sublime qui restera comme l'exemple même de la gouvernance médiocre, une idée fait son chemin, révolutionnaire, époustouflante, formidable, innovante, rupturante, carlabrunisante, neuillesque, épatantacabracadabrantesque. Il s'agirait, assez-vous, respirez, fermez les yeux, d'AUGMENTER LA REDEVANCE. Mais où vont-ils chercher tout ça? D'où vient ce jaillissement? Cette créativité? Quelle est la source? L'inspiration? Franchement, si tout ce bastringue a été monté pour finir par l'augmentation de la redevance, il faudra donner le prix de l'humour noir, jaune et bleu à ceux qui nous gouvernent.
Ce débat sur la publicité ou pas à la télévision publique possède une autre vertu: montrer que la gauche officielle, celle qui se dit de gouvernement, paresse allègrement dans sa déprime post présidentielle. N'ayant à peu près aucune idée sur rien et tirant sur à peu près tout ce qui bouge, elle se trouve fort dépourvue par cette idée qui fut sienne et qui le demeure par l'esprit. Réserver l'argent public au secteur est quand même, quoique l'on en dise, plutôt une vieille lune qui se lève à l'ouest qu'à l'est. Seulement, comme c'est le gouvernement qui l'a dit le premier, voilà que la gauche dite de gouvernement soutient les grévistes. Et qui, volens nolens, cultive cette forme de paradoxe dans le cercle carré que forme son idéologie contemporaine: sauvons la publicité sur la télé publique.
De tout cela, mieux vaut en rire, même si parfois, il y aurait de quoi pleurer.
Ca patine et ça déraille à Neuilly aussi. Cette ville jusqu'ici tranquille est devenue malgré elle le théâtre d'une expérimentation politique sauvagement post moderne. Il faut se souvenir qu'à ses origines, c'était en 2002, l'UMP avait été créée avec l'objectif avoué de devenir le grand parti de la droite réunifiée française. Or voilà que dans cette ville symbole de la bourgeoisie, l'UMP a investi hier un candidat dissident de la droite tandis que le représentant de l'UMP est lui parti en dissidence. Ceci, précisons le, ne procède d'ailleurs pas de débats idéologiques ou de confrontations de projets municipaux. Loin de là. Le bazar à Neuilly provient de sondages qui à l'origine devaient demeurer confidentiels. Les résultats montraient, paraît-il, que le dissident Fromantin devançait dans les intentions de vote le légitimiste Martinon-Teullé. Ce que voyant, la direction de l'UMP, qui assure que l'Élysée ne s'est pas mêlé de l'affaire, défense de rire, débarque le Martinon-Teullé et investi le Fromantin. Voilà comment le dissident est devenu l'officiel et vice versa. Grandeurs et misères de la politique guidée par les sondages. Au passage, le sondage, ça rime, personne ne sait qui l'a payé. Pas l'UMP? Pas l'Élysée, disait l'autre jour Patrick Devedjian. Alors qui? Qui donc a sorti son carnet de chèques qui a mis cul par dessus tête le grand parti de la droite française? Des noms circulent, qui sont les mêmes que ceux du CAC 40, mais comme sur ce blog nous n'avons pas de preuves, nous n'allons pas jouer notre Airy Routier sous peine de risquer la poursuite pour "faux, usage de faux et recel".
Sinon, lisez l'interview de Carla Bruni dans l'Express. C'est la bonne surprise du jour. De la fraicheur et de l'intelligence, une sensibilité, de la finesse. Comme quoi, nous ne sommes pas forcément condamnés à la bêtise.
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