Obama et la Barack à lobby
As du pantouflage et lobbyiste hors pair pour des sociétés pétrolières, Bill Richardson a été nommé secrétaire au Commerce par Barack Obama. Tout un poème…
Pendant sa campagne présidentielle, Barack Obama a promis dans un discours mis en valeur sur son site web qu’il ne recruterait pas de lobbyistes dans son administration. Pas plus qu’il ne tolèrerait du personnel qui s’en soit mis plein les poches en faisant profiter les entreprises privées du savoir-faire acquis précédemment dans la fonction publique.
Mais la nomination, le 3 décembre, de Bill Richardson au poste de secrétaire au Commerce tourne en dérision cette promesse. Après avoir été ambassadeur des États-Unis aux Nations Unies puis secrétaire à l’Énergie de Bill Clinton, Richardson a pantouflé dans le privé sans délai de carence et avec une belle prédilection pour des jobs grassement rémunérés. Il a en outre mis au service de multinationales du secteur de l’énergie, dont des pétroliers, ses compétences et son carnet d’adresses acquis pendant ses années de haute fonction publique, travaillant donc sur des dossiers dont il avait la responsabilité au gouvernement.
Un consultant qui mange à tous les rateliers
Parmi les employeurs de Richardson figuraient le cabinet de conseil d’Henry Kissinger, l’ancien secrétaire d’État des présidents républicains Nixon et Ford, et celui de Thomas « Mack » McLarty, ex-secrétaire général de la Maison Blanche sous Bill Clinton. Ces deux cabinets sont réputés pour proposer les services d’ « insiders » pour fluidifier les relations entre leur clientèle et le gouvernement à Washington, comme avec les gouvernements étrangers.
Et parmi leurs clients, on retrouve des groupes pétroliers comme Enron et Exxon que Bill Richardson était chargé de surveiller lorsqu’il était secrétaire à l’Énergie. Mais aussi le géant international de l’assurance AIG (qui vient de recevoir 85 milliards de dollars dans un « plan de sauvetage » conçu par l’administration Bush), le géant pharmaceutique Bristol-Myers Squibb (qui dégage d’énormes bénéfices grâce à son commerce avec le gouvernement) et la compagnie aérienne Delta Airlines.
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© Moreno
Aujourd’hui, Richardson est gouverneur de l’État du Nouveau-Mexique. Il occupe le poste depuis 2002 et a été un des candidats malheureux à l’investiture présidentielle des démocrates en début d’année. Il s’était retiré de la course dès le mois de janvier 2008 après être arrivé en quatrième position dans le caucus de l’Iowa et à la primaire du New Hampshire. En mars 2008, Richard a rallié Obama à un moment crucial pour le sénateur de l’Illinois qui dégringolait dans les sondages, plombé par la controverse sur les prêches enflammés de son ancien pasteur, le Révérend Jeremiah Wright.
Un choix de politique politicienne
La nomination de Bill Richardson au poste de secrétaire au Commerce est un choix de politique politicienne qui permet à Barack Obama de faire d’une pierre deux coups. D’une part, le futur président remercie le gouverneur du Nouveau-Mexique pour son soutient à un moment clé de la campagne présidentielle. D’autre part, il renvoie l’ascenseur aux électeurs latinos qui ont tant pesé dans sa victoire puisque la mère de Richardson était Mexicaine et qu’il est le seul gouverneur issu de cette communauté aux États-Unis.
Hélas, les conflits d’intérêt de l’ancien secrétaire à l’Énergie de Bill Clinton avec son nouveau poste ont été révélés la veille de sa nomination par Obama dans un article de Politico, un nouveau magazine dont la lecture est devenue un « must » pour la classe politique en raison de ses scoops à répétition. Dans ce texte intitulé « Richardson Rakes in the Cash » (Richardson se goinfre de fric), les journalistes de Politico détaillent comment, jusqu’à 2006, il a gagné au moins 865 000 dollars en vendant des actions et « stock options » de sociétés pour lesquelles il a travaillé.
Dans le formulaire que remplissent tous les candidats à la Maison-Blanche en vertu de la loi fédérale sur la transparence financière, Richardson a aussi rapporté, en 2007, la vente d’au moins 100 000 dollars d’actions de la société Diamond Offshore Drilling.
Richardson court aussi les conseils d’administration
Le futur secrétaire au Commerce de Barack Obama a aussi été membre des conseils d’administration d’entreprises du secteur de l’énergie comme Valero Energy Corporation dont il a vendu en 2007 des actions et stock-options pour une valeur de 750 000 dollars. Mais également de l’American Energie Group, de Venoco, de l’Energy Investors Fund Group et de Terra Solar (énergie solaire). De plus, alors que le gouverneur du Nouveau-Mexique siégeait au conseil d’administration de Pérégrine Systems, cette société a été déclarée coupable de « fraude massive » par le Securities and Exchange Commission, l’agence fédérale qui contrôle la Bourse. Deux des dirigeants de Pérégrine, y compris le beau-frère de Richardson, Stephen Gardner, qui occupait le poste de Pdg, ont plaidé « coupables ».
Le Conseiller à la sécurité nationale d’Obama verse dans le lobbying
Pendant sa campagne pour la présidence, Barack Obama a promis que « les lobbyistes ne dirigeront pas ma Maison-Blanche ». Mais son nouveau Conseiller à la sécurité nationale pour la Maison-Blanche (poste le plus important après celui de secrétaire général), à savoir le Général James l. Jones, a travaillé à temps complet comme lobbyiste pour l’United States Chamber of Commerce, l’équivalent du Medef français et ce, après avoir été le commandant en chef des Marines.
Depuis 2002, il est également membre du conseil d’administration du géant Boeing dont les juteux contrats pour des avions militaires avec le gouvernement sont de notoriété publique. Décidément, l’odeur d’hypocrisie qui émane de la future présidence d’Obama commence à sentir mauvais et l’on attend toujours le « changement » promis.
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