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    Un monde meilleur ... selon JB

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    Message par Invité Mer 16 Mai - 14:40

    ici c est une partie pour poster toutes les idees qui contribueraient a faire de la france et du monde , un endroit plus agreable a vivre

    avec respect et pertinance
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    Un monde meilleur ... selon JB Empty Re: Un monde meilleur ... selon JB

    Message par Invité Mer 16 Mai - 15:29

    j inaugure le bal :

    > SMIC à 1 500 euros net.
    > une allocation pour les jeunes en formation ou à la recherche d’un premier emploi.
    > Retraite à 60 ans sur la base de 37,5 annuités, pas de retraite en dessous du SMIC (on finance en ponctionnant sur les gachis et les militaires)
    > Interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits (les multinationales sont visées)
    > Mise en place d’un système de formation professionnelle tout au long de la vie active.
    > Prise en charge à 100 % de la prévention, des soins de santé et des médicaments.
    > Réhabilitation urbaine, demolissement de tout les grands ensembles HLM avec programme de relogement a la clef
    >revoir le calcul de l'inflation pour que cela colle a la realité
    >revoir les salaires chaques années selon la "vraie" inflation
    >regulariser les prix de l'immobilier en fonction de la santé economique du pays (l etat controle l augmentation des prix de loyer en fonction de l inflation , ce qui devrait deja exister mais n est pas loyalement appliqué , empecher l'envol des prix a l achat de biens immobiliers par la creation d une commission de controle qui s appuieraient sur des elements concrets en terme de santé economique du pays et surtout des francais)
    > Priorité aux transports non polluants et égalité d’accès aux transports collectifs en terme de tarifs et d’offres.
    > Moratoires sur les OGM en plein champs, la construction du réacteur nucléaire EPR et d’incinérateurs de déchets, les projets autoroutiers.
    > Un vrai statut pour toutes les activités non lucratives notamment celles qui fournissent des services pour les personnes âgées, handicapées ou en réinsertion.
    > Augmentation du budget de l’Éducation nationale
    > Augmentation du budget de la culture
    > Réduction des dépenses militaires et démantèlement de la bombe atomique. Affectation de ces sommes à l’éradication de l’extrême pauvreté dans le monde (accès à l’eau, à la santé et à l’éducation) et au financement des retraites.
    > Instauration d’une taxation des transactions financières dans le monde, annulation de la dette des pays pauvres et hausse immédiate de l’aide publique au développement
    > Renégociation des traités européens pour refonder la construction européenne sur des bases démocratiques (elire democratiquement les elus de la commission europeenne)
    > Intégration et soumission de l’Organisation Mondiale du Commerce à l’ONU pour que les droits humains prévalent sur le marché.
    > Les institutions financières internationales (FMI et Banque mondiale) doivent cesser de privilégier les intérêts des pays riches au détriment du droit des peuples à choisir leur souveraineté et leur avenir.
    >Responsabiliser les parents laxystes en cas de delinquants mineurs multi-recidivistes par la mise en place de programme d'education parentale
    >Obliger les institutions banquaires a se soumettre aux realités du marché du travail actuel avec l'abandon du CDI comme seule condition d'acces au credit immobilier , mais en effet se calquer sur le mode de fonctionement britannique et irlandais
    >Retirer le droit de vote aux francais riches qui s'expatrient dans le seul but de moins payer d'impot (Suisse , Luxembourg...)
    >Etablir un impot sur le revenu ponctionné a la base
    >Toujours en terme d'impots sur le revenus , soulager la tranche qui gagnent plus de 1500 euros par mois par tete
    >Simplifier les demarches de creation d'entreprise
    >Alleger considerablement en termes de charges les entreprises de moins de 5 ans
    >Ne pas faire payer de charges aux petites et moyennes entreprises qui creent de l emploi , tout du moins comme une mesure d'accompagnent pendant les 3 premieres années du contrat
    >Renforcer le controle sur les gens qui abusent des minima sociaux avec de vrais controle et annulation des droits par un tribunal en cas de multiples refus avérés d'exercer une activité professionelle , mais cela sous des conditions exceptionelles de VRAIS abuseurs
    >Proposer a tout les chomeurs et surtour RMIstes , un vrai programme de formation qui deboucherait sur un projet professionel suivi , ce qui constituerait a revoir dans son ensemble le systeme de fonctionement de l ANPE
    >Mettre en place une vraie politique etrangere de soutien et d'appels a la mise en place de la democratie dans les pays du tiers-monde afin de faire de ses pays la des partinaires privilegiés economiques
    >Abandonner l'usage du petrole comme carburant et mise en place progressive d'energie verte
    >Multiplication des éoliennes
    >Promouvoir la creation des Etats Unis Europeen basé sur le multi-culturalisme et les peuples avec moratoire sur "qu est ce qui doit et ne doit pas rester gerer au niveau federal ?"
    >Creation d'une vraie unité militaire europeenne avec abandon progressif d'arsenaux nationaux , ce qui ferait faire des economies a tout le monde et donnerait un poids plus important a l'europe



    La liste n est pas exaustive ,continuons !!!!!!
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    Message par Invité Mer 16 Mai - 18:36

    Mon pauvre JB

    Tes idées sont bonnes mais malheureusement il y a du boulot pour un millénaire avant d'y arriver.
    Neutral Neutral Neutral
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    Message par Invité Mer 16 Mai - 18:55

    - Brice arrète de jouer à PES
    - la fin du feuilleton "plus belle la vie"
    - Bruel arrête de chanter
    - acheter Armogos
    - Pape Diouf se pend

    Ca serait déjà un grand pas.
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    Message par Invité Mer 16 Mai - 21:44

    lol!

    non au contraire , ce st des principes applicables assez rapidement a condition de mettre les bonnes personnes au pouvoir ... Laughing


    flo , c koi Armogos ?
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    Message par tof Mer 16 Mai - 23:02

    Jb, pour info, les banques octroient des crédits aux travailleurs (et travailleuses ) en intérim...
    De ce côté , les mentalités changent...et heureusement.
    Beaucoup de banques ont des partenariats privilégiés avec des boites d'intérim.
    tof
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    Message par tof Mer 16 Mai - 23:08

    Ton programme est sympa mais à mon avis implique trop de dirigisme et d'interventionisme, notemment de l'état. Le role de l'Etat est d'aider et guider voire de réguler...
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    Message par Invité Jeu 17 Mai - 1:18

    moi je crois que l etat doit se faire le garde fou de notre systeme ... le reve des ultra liberalistes est de limiter aux maximum le role de l etat pour pour pouvoir faire tt et n importe quoi et de le limiter a un seul et unique role representatif et securitaire pour ne pas faire obstacle a la libre concurence, on voit ou cela est en train de ns mener ... d ailleurs le TCE allait ds ce sens et c est pourquoi il a ete refusé ...en tt cas pr ceux qui l ont lu
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    Message par Invité Jeu 17 Mai - 1:20

    tiens tof , tu m en apprends une bonne , tu es en train de me dire qu en france on peut avoir un credit immo de plusieurs centaines de milliers d euros si on est pas en cdi ?
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    Message par Invité Jeu 17 Mai - 1:28

    en tt cas , on voit bien , sans s arretter a notre petite france, que notre systeme ne tourne plus rond et qu il faut donner un grand coup de barre a gauche , pas ds les partis facon ps , mais en terme d idee

    et ca les idees sociales de gauche , ce n est pas seulement l'apanage (Laughing) des hommes de gauche mais plutot de tt homme censer , meme de droite

    il en va de l avenir de notre monde

    moi , qd je vois les energumenes du PS , je ne supporte plus d entendre qu on ns disent que ses gens soient porteur d idees salvatrices et sociales et que les autres non

    sortons de ce clivage , il est bien loin ce temps la ou le ps avaient de vraies idees de gauche ........

    perso , si un mek de l ump me brandit des idees nouvelles , humanistes ,sociales, ecologistes, et concretes ds la vie de tt les jours , un peu ds le ton que j ai evoqué plus haut , je n aurais aucun probleme a voter pr lui

    l etiquette politique n a plus bcp de valeur de nos jours , a par celle des extremes ....le temps des Jaures est cie est bel et bien revolu
    tof
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    Message par tof Jeu 17 Mai - 12:59

    oui, jb en france on peut obtenir un crédit immo quand on n'est pas en CDI ! Quand j'étais conseiller ou directeur d'agence j'en ai accordé... A des personnes en inrtérim ou intermittent du spectacle !!!!
    Une étude de dossier ne s'arrete pas au contrat de travail.
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    Message par Invité Jeu 17 Mai - 13:11

    et bah !!!!!! les choses evoluent c est kool

    mais ca doit etre rare tt de meme non ???

    car qd jdiscute avec des gens , 99,9% st convaincus qu il faut un cdi pr un credit immo

    c net en tt cas si les mentalités changent
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    Message par Invité Jeu 17 Mai - 14:37

    [bFaim dans le monde : une insurrection morale est-elle encore possible ?[/b]
    Les amateurs de films d’horreur sont aux anges. A l’affiche, en ce moment, l’un des fleurons du genre. "Hitcher"? Mais non... Le meilleur film d’épouvante du moment est un documentaire. "Jesus Camp"? Non plus, même si la découverte de ces camps évangéliques pour enfants, que l’on prépare à devenir de futurs soldats de Dieu et de George W. Bush peut également faire frémir. La palme du meilleur film "gore" 2007 revient à "We Feed The World" ("Le marché de la faim") de Erwin Wagenhofer. Un film tellement effrayant qu’il n’est diffusé que dans six salles à Paris... Pas d’effets spéciaux. Pas de faux sang. Que du vrai. Avec nous, consommateurs, comme principaux acteurs. Et de vrais gens qui meurent. De la faute du "système" - autre nom de l’antique "destin". Dans l’indifférence générale. La nôtre.



    100 000 êtres humains meurent de faim ou de ses conséquences immédiates chaque jour dans le monde. 1 enfant de moins de 10 ans meurt toutes les 5 secondes de cette même cause. Selon le rapport annuel de l’organisation pour l’alimentation et l’agriculture, 842 millions d’hommes et de femmes souffrent de malnutrition chronique aggravée, qui les rend invalides et les prive de toute vie professionnelle, familiale et sexuelle. Un chiffre en constante augmentation. Pourtant, il est avéré que l’agriculture mondiale peut, à l’heure actuelle, nourrir dans de bonnes conditions 12 milliards d’individus, soit près du double de la population mondiale ! Ces quelques chiffres aberrants font dire à Jean Ziegler, rapporteur spécial auprès des Nations unies sur le Droit à l’alimentation, auteur de L’Empire de la honte, et dont les interventions servent de fil conducteur au documentaire, que "chaque enfant qui, aujourd’hui, meurt de faim est, en réalité, assassiné".




    La faute à qui ? Au monde tel qu’il va. Et tel qu’il continuera vraisemblablement d’aller. La faute, selon Ziegler, aux "500 multinationales qui contrôlent 52 % du PIB mondial", "ne s’intéressent absolument pas au sort des pays dans lesquels elles sont implantées", "mènent une politique de maximalisation des profits et assoient leur pouvoir par la corruption des dirigeants". Et ce, dans un monde où "la normativité, qui était ancrée dans la souveraineté des Etats nationaux, se défait comme un bonhomme de neige au printemps" (toujours selon Ziegler, lors de son passage dans l’émission de France 2, Des mots de minuit).




    Petit tour du monde de l’absurde




    Quelques illustrations de ce monde qui ne tourne pas rond ? A Vienne, en Autriche, on jette environ 2 millions de kilos de pain par an, pourtant parfaitement comestibles. La quantité de pain ainsi gaspillée chaque jour pourrait nourrir la deuxième ville du pays, Graz.




    En Roumanie, deuxième producteur agricole européen derrière la France, le leader mondial des ventes de semences, Pioneer, impose ses OGM, ses semences à utilisation unique, et détruit progressivement les modes de culture traditionnels. Un représentant du groupe nous livre un témoignage étonnant, précise-t-il, en son nom propre : il annonce, en effet, l’inéluctable hégémonie future des OGM, tout en la regrettant, souhaite que l’agriculture ancienne puisse résister, alors même qu’il participe activement à la liquider. Illustration, sans doute, du conflit interne à chaque homme, entre son intérêt et sa conscience...




    Cet homme, courgettes en main, fait remarquer que celles qui sont génétiquement modifiées sont, certes, bien plus agréables à regarder, plus grosses, plus séduisantes pour le consommateur... mais n’ont aucun goût ; en tout cas, bien moins que les courgettes classiques, plus petites, plus tordues, et moins affriolantes à la vue. Désabusé, il prédit que, demain, les enfants ne connaîtront plus le goût d’une pomme ou d’une tomate authentiques. Le goût n’est malheureusement pas un critère retenu par les multinationales de l’agroalimentaire. Le critère unique, c’est le profit, et sa maximalisation. Et puis, fait-il finalement remarquer : veut-on de bons produits en faible quantité, ou de mauvais qui pourront nourrir tout le monde ?




    Passons, à présent, l’Atlantique. Depuis 1975, les paysans brésiliens ont défriché la forêt vierge et ses arbres gigantesques, qu’on avait coutume de qualifier de "poumons de la Terre", sur une surface équivalant à la France et au Portugal réunis, pour y cultiver du soja, au point que le Brésil en est devenu le premier producteur mondial. Or, le soja appauvrit la terre amazonienne. Un soja qui est ensuite exporté massivement vers l’Europe, où il sert à nourrir... les cheptels, et, en particulier, les poulets. Pendant ce temps-là, les paysans souffrent de malnutrition chronique (comme 25 % des Brésiliens), et vivent dans une telle misère qu’ils doivent puiser leur eau - à boire - dans des mares polluées, à leurs risques et périls.




    Situation tout aussi absurde au Sénégal, où les paysans voient affluer sur leurs marchés, au tiers du prix local, les légumes et fruits européens subventionnés, qui les condamnent à ne pas pouvoir vivre de leurs propres productions. Du coup, certains d’entre eux, sans espoir de survie chez eux, malgré leurs journées de travail de 18 heures, émigrent illégalement vers l’Europe, pour s’y faire exploiter (et servir, à l’occasion, de boucs émissaires). A ce drame, Ziegler apporte ce début de réponse : "Pour créer les conditions d’un développement autonome de l’Afrique, l’Europe devrait commencer par supprimer les 349 milliards de dollars de subvention à l’exportation de ses produits agricoles. Le poids de la dette est un garrot qui bloque tous les investissements productifs. L’Europe devrait forcer les grandes banques à accepter sa suppression."




    Les poulets et le PDG




    Les films d’horreur mettent parfois du temps à faire peur ; ils nous font patienter longuement avant de nous faire sombrer dans la franche épouvante. We Feed The World ne déroge pas à la règle. L’ensemble du film est inquiétant ; les deux dernières séquences, elles, glacent littéralement le sang.




    D’abord, nous nous retrouvons dans une usine autrichienne qui fabrique des poulets, comme on fabriquerait des jouets ou des voitures. Une usine à bouffe, où l’animal en tant que tel n’existe plus. Fini l’animal qui a sa vie propre, et qu’un jour on chassera et tuera pour le manger. L’animal est ici nié dans son être, et d’emblée réduit à de la bouffe.




    Tout commence dans des poulaillers géants, contenant jusqu’à 70 000 individus. Là, dans ces hangars sordides, poules et coqs se reproduisent. Les oeufs pondus sont placés dans des incubateurs. Puis dans de grandes caisses. Les poussins y éclosent, comprimés les uns contre les autres. Ensuite, comme n’importe quels objets dans une usine à la chaîne, ils suivent, sur des tapis roulants qui vont à toute vitesse, un parcours automatisé, durant lequel ils se font bringuebaler dans tous les sens. Ils atterrissent dans d’impressionnants hangars, où ils vont être gavés. A peine le temps de grandir qu’ils sont transportés à l’abattoir. Sans avoir jamais vu la lumière du jour. Sans avoir jamais gambadé en pleine nature. Sans avoir jamais "vécu". Passons sur l’abattage lui-même, nouveau parcours à la chaîne sur tapis roulant, avec électrocution via passage de la tête dans un bassin liquide, et décapitation, jusqu’à l’arrivée finale du cadavre sous cellophane. Prêt à déguster. Ces images soulèvent le cœur et donneront, à n’en pas douter, quelques scrupules aux futurs consommateurs que nous sommes, lorsque nous nous retrouverons face à face avec un poulet sous cellophane au supermarché.




    Là encore, il est surprenant d’entendre un acteur de ce système, qui travaille dans une de ces usines à poulets, tenir des propos très critiques à l’encontre de sa propre activité : "Le consommateur ne sait plus comment le système fonctionne. [...] Les gens deviennent indifférents et brutaux pour arriver à leurs fins. Pourquoi ? Car dans les hautes sphères, il n’y a plus personne qui a commencé en bas de l’échelle. [...] Tous ces gens qui étudient à l’école et quittent l’université avec une licence ou un doctorat n’ont plus aucun lien avec leurs racines. Ils voient l’agriculture comme la plupart des gens, à savoir comme on la présente dans les pubs, idéalisée. Mais ça n’a rien à voir avec la réalité. Le marché ne s’intéresse qu’au prix. Le goût n’est pas un critère." La sale besogne est ainsi laissée à quelques professionnels, seuls en prise avec le réel, qui ont presque honte de ce qu’ils font, tandis que les consommateurs, et peut-être même les maîtres du système, ignorent tout des pratiques de terrain qui permettent la réalisation du profit et sa maximalisation tant recherchée et vénérée.




    Ultime scène d’horreur du documentaire de Erwin Wagenhofer : la visite au PDG de Nestlé, Peter Brabeck. Celui qui dirige la plus importante multinationale alimentaire mondiale - et qui n’a pas dû voir le film qui précède son entrée en scène - nous assure que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, que le monde n’a jamais été aussi riche, que chacun peut aujourd’hui avoir tout ce qu’il veut... Il nous assure que l’avenir appartient aux OGM, que le bio, ce n’est pas si bien que cela... Il se réjouit de ce que l’homme ait enfin réussi à vaincre la nature hostile, à la maîtriser, à la manipuler à sa guise, et nous promet que tout cela est sans danger ; preuve en est, les OGM n’ont, à ce jour, causé aucune maladie chez nos amis américains. Il s’étonne donc candidement de ce que certains affichent quelques états d’âme vis-à-vis des manières de faire des grandes entreprises transcontinentales qui dirigent le monde.


    Mais ce n’est pas tout. Voici venue l’heure du grand frisson... Peter Brabeck s’interroge très sérieusement sur le prétendu droit de tous les hommes à bénéficier de l’eau ! Ce cher monsieur, bronzé aux U.V. (comme le souligne malicieusement Ziegler), qualifie d’extrémistes les ONG qui considèrent que chaque homme de ce monde a droit à l’eau, et se prononce, pour sa part, en faveur de la privatisation de cette dernière, en laquelle il voit une denrée alimentaire comme une autre, qui a donc une valeur marchande, un prix, et que seuls ceux qui pourront se la payer auront le droit de consommer. Pour les autres... Faudra s’adapter, j’imagine, être flexible... moderne...




    En résistance contre la privatisation du monde




    Jean Ziegler, dans un entretien au quotidien suisse Le Courrier du 24 octobre 2002, avait déjà pointé "la visée historique de cette oligarchie transcontinentale", incarnée par le PDG de Nestlé : il s’agissait de "la privatisation du monde". En effet, nous disait-il, "pour les maîtres du monde, il ne saurait exister de « biens publics ». Cette visée est contenue dans le Consensus de Washington, un ensemble d’accords informels liant les principales sociétés transcontinentales, les banques de Wall Street, la Federal Reserve, la Banque mondiale, le FMI, l’OMC. Le but de cette alliance est l’instauration d’une stateless global governance, d’un marché mondial unifié et totalement autorégulé. Leur méthode : l’élimination de l’Etat et de toute instance régulatrice."




    Alors que l’Europe affiche, disait-il en 2002, "une indigne soumission à l’empire états-unien", alors même qu’elle "a les moyens de résister", Ziegler situe le dernier rempart contre la privatisation du monde dans "la Charte des Nations unies et la Déclaration des droits de l`homme". "Les valeurs qu’elles contiennent et véhiculent", poursuit-il, "constituent la norme ultime de toute politique. Les nouvelles formes d`organisation issues de la société civile se meuvent dans cette constellation de valeurs. L’espoir vient de ces réseaux qui associent des individus et des groupes de manière transversale sans hiérarchie, sans dogmatisme, sans programme commun. Ils sont absolument et totalement dans la résistance. Contre la privatisation du monde. Georges Bernanos a écrit : « Dieu n`a d`autres mains que les nôtres. » Nous vivons en démocratie, nous pouvons et devons renverser l’ordre meurtrier du monde."




    Réentendre la voix oubliée des sages




    En voyant We Feed The World, j’ai pensé, par contraste, à deux êtres extraordinaires, dont les paroles précieuses nous manquent : l’ethnologue Claude Lévi-Strauss et le romancier Jean-Marie Gustave Le Clézio. Ces deux sages ont toujours été fascinés par des peuples (amérindiens entre autres) qui savaient vivre dans une "bonne entente avec la nature" (11e minute de cet entretien entre les deux hommes), en harmonie avec elle - du fait de leurs croyances : "Quand il existe des croyances en un maître des animaux, qui veille jalousement sur les procédés de chasse, et dont on sait qu’il enverra des châtiments surnaturels à celui ou à ceux qui tueraient plus qu’il n’est strictement nécessaire, quand, pour cueillir la moindre plante médicinale, il est nécessaire de faire d’abord des offrandes à l’esprit de cette plante, tout cela oblige à entretenir avec la nature des rapports mesurés. Et certains peuples ont même cette croyance que le capital de vie qui est à la disposition des êtres fait une masse, et que, par conséquent, chaque fois qu’on en prend trop dans une espèce, on doit le payer au dépens de la sienne propre..." (voir ce bel entretien entre Bernard Pivot et Lévi-Strauss à partir de la 27e minute).




    Des peuples qui développaient, continue Lévi-Strauss, "une façon sensée pour l’homme de vivre et de se conduire, et de se considérer, non pas, comme nous l’avons fait, [...] comme les seigneurs et les maîtres de la création, mais comme une partie de cette création, que nous devons respecter, puisque ce que nous détruisons ne sera jamais remplacé, et que nous devons transmettre telle que nous l’avons reçue à nos descendants. Ça, c’est une grande leçon, et presque la plus grande leçon que l’ethnologue peut tirer de son métier." Une leçon à inculquer d’urgence à Peter Brabeck.




    Le Clézio aussi nous parle de peuples qui ne partagent guère notre civilisation technique du rendement, et qui ont un sentiment de "la très grande fragilité" de la nature, qui savent par exemple que l’excès d’exploitation est néfaste, que si l’on remplace la forêt naturelle par des champs en monoculture, l’on obtient une détérioration du sol (écouter cet entretien vers 30 min 40). Il nous entretient de ces peuples qui vivent dans le respect des plantes, ne les cueillent qu’avec une extrême précaution, et si seulement elles ne sont pas trop jeunes, tout comme ils ne pêchent point de poissons qui n’auraient pas suffisamment vécu, ces peuples qui placent plantes et animaux à égalité avec les hommes. On est loin des poulets d’usine tenus toute la durée de leur courte vie à l’abri de la lumière du soleil, et traités, non comme des êtres vivants, mais comme des objets utilitaires à l’homme. On est loin du massacre de la forêt amazonienne, remplacée par des champs de soja à perte de vue, destinés au gavage des poulets d’usine... On est loin de cette culture mortifère décrite par We Feed The World.




    La nostalgie d’un Lévi-Strauss ou d’un Le Clézio pour ces peuples que d’aucuns qualifiaient de "sauvages", de "barbares", ou de "primitifs", peut être salutaire. Car c’est bien de l’esprit écologique (certes laïcisé) qui les animait, que viendra, s’il doit venir, le salut de notre civilisation.
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    Message par Frantz Sam 19 Mai - 21:18

    - la fin du règne pourri de George Walker Bush
    - la réouverture des maisons closes
    - la réforme des conditions d'admition à la gendarmerie
    - la hausse des salaires pour ceux compris entre 17 K€ et 25 K€ / an
    - la chasse à la fraude quelle qu'elle soit
    - jouer de la gratte avec Flo
    - faire un calque de mon fils pour le/la n°2
    - habiter mon nouveau pavillon
    - la culture mise en avant dans tous les médias, la télé en particulier
    - l'anglais dès la maternelle
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    Message par Invité Sam 19 Mai - 22:21

    c est pas deja le cas pr l anglais des la maternelle ?
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    Message par Invité Sam 19 Mai - 22:23

    a ce niveau la on est des bites en france , a chaque fois que tu rencontres un allemand , un suedois ou un hollandais , eux , ils st deja billingues

    et le bon franchouillard de base a du mal a aligner trois mots ...
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    Message par Invité Dim 17 Juin - 14:58

    Un temps pour l'anarchie ?

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    Les G8 sont devenus les spectacles à grand déploiement incontournables du vaudeville contestataire.Pour les effets de cavalerie, mieux vaut à Saint Fargeau qu'à l'Odéon ; on ne les tient donc plus en ville, mais à la campagne, ce qui permet vraiment de s'exprimer. En vedette cette année, le Schwartzer Block (Black Block). Recevra-t-il une ovation ? Surtout, y tiendra-t-il un rôle ou est-ce qu'on improvise ?
    Lors des manifestations anti-ZLEA (Zone de Libre Echange des Amériques) de Québec, en avril 2001, j'ai vu un "Black Block" efficacement organisé, incroyablement équipé (avec masques à gaz dernier cri) et dont l'action, pour quiconque y regardait de près, paraissait étrangement coordonnée avec celle des forces de l'ordre. J'avance, tu reculesà vous madame Tango. Les troupes du Black Block semblaient bien jouer le rôle d'agents provocateurs, à la toute limite de ce que la naïveté populaire pouvait ne pas voir.
    Est-ce à dire que le Black Block n'est qu'un outil du pouvoir ? NON, mais sa structure souple le rend vulnérable à l'infiltration et fait qu'il soit systématiquement instrumentalisé. Il faut juger de chacune de ses interventions, de chaque arbre à ses fruits et avec un oeil sur les résultats à moyen terme de chaque action. "Gouverner, c'est prévoir" mais s'opposer au pouvoir l'est aussi.
    Il faut d'autant moins faire l'impasse sur les mouvements de type Black Block, toutefois, que c'est leur composante anarchique qui en fait désormais les seuls mouvements efficaces. Seul un mouvement fluide et dont la motivation et les tactiques sont internalisées peut désormais offrir une parade efficace au pouvoir.
    Pourquoi ? Parce que le Système Vous avez dit... le Système ? ne sera détruit par aucune organisation. De deux organisations qui s'opposent, la plus forte vaincra ; comment croire que le Système n'est pas plus fort que toute organisation que l'on pourrait constituer pour s'y opposer ?
    Il est le plus fort, non seulement dans une bataille rangée, mais surtout entre deux batailles, par le pouvoir de séduction et de corruption que lui confère son contrôle de la richesse qui, devenue virtuelle, est donc devenue aussi une création discrétionnaire du pouvoir. C'est cette capacité de corruption illimitée qui permet au Système de désintégrer, à sa convenance, toutes les organisations qui se forment contre lui et de ne plus avoir comme ennemis sérieux que les mollahs et autres irrationnels Les alliés circonstanciels
    Le terrorisme, cependant, Dieu merci, n'a pas un grand avenir : ce qui est contre nature ne dure jamais très longtemps Le terrorisme. Et dire « terrorisme » ne veut pas dire seulement des attentats sanglants. Le terrorisme, comme politique de transformation sociale, commence dès qu'on veut obliger quiconque à collaborer contre son gré à cette transformation.
    La terreur est là en germe, dès qu'un travailleur en grève veut s'opposer par la force à ce que son compagnon travaille. Cette approche à la Germinal est non seulement immorale, mais inefficace. Elle est bête, parce qu'elle n'est pas adaptée à une société complexe d'interdépendance.
    Pourquoi se colleter à la porte de l'usine entre travailleurs ? Croit-on qu'une entreprise industrielle moderne peut fonctionner si la moitié de son personnel n'entre pas au travail ? Le pourrait-elle, même s'il n'en manquait que le tiers ou une demi-douzaine d'intervenants pivots ?
    Pourrait-elle fonctionner efficacement, si ceux qui sont insatisfaits n'atteignaient plus jamais leurs quotas, ou ne respectaient plus jamais leurs échéances ? Quand on en tient déjà à sa merci la rentabilité de la firme, ne comprend-on pas qu'imposer « l'unité des camarades » est une voie vers la zizanie ? Et pourquoi arrêter les transports en communs et s'aliéner la sympathie populaire, quand il n'y aurait qu'à « négliger » la perception et le contrôle des titres de transport ?
    Pourquoi la contestation suit-elle des chemins qui la condamnent à l'échec alors que le succès est à prendre sans effort ? N'est-ce pas que le Système aiguillonne la contestation vers des interventions futiles dont il veut nous faire croire qu'il a très peur, alors que la psychosociologie, qui est devenue une science exacte, détermine maintenant avec précision le rapport coût/agacement au bénéfice qui en découle pour le désamorçage des tensions sociales ? Il est difficile de ne pas voir la manipulation comme totale.
    Ce calcul du coût bénéfice du désordre est fait au G8 également. On y tolère la contestation parce que la contestation ne peut rien y accomplir. Les gouvernements modernes gèrent leurs contestataires et en provoquent les manifestations, tout en en contrôlant la durée, l'intensité et les conséquences.
    La futilité des actions de revendications sociales, d'ailleurs, trouve son pendant au palier du terrorisme « musclé ». Qu'un pauvre Arabe se fasse exploser au milieu d'autres pauvres Arabes ne constitue pas une attaque dangereuse contre le Système. Pas plus, d'ailleurs, que l'attentat du 11 septembre contre le WTC. Le résultat n'en est qu'un renforcement des moyens de contrôle de la population.
    À chaque attentat, le Système marque des points. Il est toujours sage de se demander le rôle qu'ont pu jouer dans chaque événement, tous et chacun de ceux qui en ont profité. Is fecit cui prodest Il faudrait s'interroger sur le bien fondé d'escalader des murailles qui ne protègent rien, pendant qu'ailleurs de vraies luttes pour plus de justice sont perdues tous les jours.
    La logistique de la contestation, sans laquelle un pouvoir devient absolu, doit donc être repensée. Si l'on ne peut s'organiser contre le Système, parce que toute organisation est infiltrée et qu'on ne peut lui résister en masse, parce que toute action collective est manipulée, ceux qui le souhaitent ont-ils encore une façon de garder le pouvoir à sa place ?
    OUI. Le système peut être jugulé, abattu, même, en mettant à profit le désir de résistance qui existe en chaque individu. L'interdépendance inhérente à une société complexe technologique donne à l'individu un pouvoir énorme ; le fonctionnement de la société, au quotidien, est une constante démonstration de ce pouvoir.
    Que se serait-il passé, si je n'avais pas été là ? Surtout, que ne se serait-il PAS passé, si je n'avais pas été là ? Si je n'avais pas fait ce qu'il est implicite que je fasse dans une société de solidarité à laquelle je m'identifie ?
    Si l'individu fait le constat que la société que gère le Système n'est pas une société de solidarité et qu'il décide de ne plus s'y identifier, s'il ne pose plus les gestes implicites que l'on attend de lui, la société s'effondre. Rapidement. Il existe déjà des sociétés dont la solidarité est largement disparue... et qui n'ont plus de société que le nom. Sauver l'Afrique
    Il suffit que l'individu comprenne sa propre indispensabilité, sa propre position stratégique et névralgique à l'intérieur du Système pour qu'il puisse, s'il en fait le choix, collaborer bien efficacement à la détruire.
    Vivre en société est un acte d'amour. Celui qui laisse paraître qu'il n'y prend pas plaisir le vide de son sens et il en faut de bien peu alors, dans une société de complémentarité, pour que les gestes nécessaires au maintien de cette société ne soient plus posés. La société meurt.
    Une société moderne ne peut survivre que si elle jouit d'un très large consensus. C'est ce pouvoir de l'individu que le Système veut cacher, en montant des spectacles de contestation
    L'individu qui veut détruire la société peut le faire par simple omission, c'est ce qui rend son action ultimement imparable. Il le peut d'autant plus facilement, que cette société est complexe et que les fonctions assignées aux sociétaires sont mutuellement complémentaires. Il peut aussi multiplier l'impact de son inaction essentielle, toutefois, en y joignant des actions ponctuelles. Il peut poser sciemment et consciemment des obstacles indiscernables à la réalisation des tâches des autres.
    Il suffit qu'il ait une bonne connaissance du fonctionnement du système. Qu'il sache les moyens qui, en privant le système de son apport, lui permettront d'en saboter le fonctionnement de la façon la moins périlleuse pour lui-même et pour les autres. Dans une société de complémentarité, c'est cette façon ­ qui est à l'opposé du terrorisme ­ que le contestataire sérieux peut choisir.
    L'individu peut apprendre seul comment, à partir de ses propres ressources, sans constituer une alliance formelle avec qui que ce soit, sans violence et dans la plus grande discrétion, il peut faire seul sa part pour la déconstruction du système. Les moyens de communication modernes permettent même de le lui enseigner .
    La contestation efficace du système ne passe donc plus par la constitution d'organisations de résistance, car regrouper les contestataires ­ en plus du démérite évident de permettre de les stopper en grappe ! - en a aussi deux autres.
    D'abord, il est évident que la contestation du système par l'individu vient de sa propre insatisfaction, laquelle vient de sa propre faiblesse. Si l'individu est rendu plus fort, par son appartenance à une organisation, il cesse d'être aussi faible et sa motivation à détruire le système diminue. S'étant défini par son rôle et son opposition, il est insidieusement récupéré par le Système . S'il reste seul, au contraire, l'individu reste faible -- et dangereux -- jusqu'à ce que sa contestation ait porté ses fruits.
    Ensuite, ce que l'individu sait du groupe lui donne aussi un pouvoir. Il devient alors vulnérable à la corruption. S'il est corrompu, il règle son problème personnel - ce qui était toujours, au moins inconsciemment, son premier motif initial - mais l'injustice, elle, demeure et perdure.
    Les complots et conspirations sont désormais trop fragiles et n'ont plus d'avenir. C'est la somme des attaques individuelles et rien d'autre, qui abattra le système. Il est donc inévitable que la contestation prenne cette voie.
    Ceux qui veulent substituer un nouveau paradigme à celui de la société actuelle vont à partir d'une même problématique et en visant un même but. Ils le feront, cependant, en ajustant leur action à un plan maître découlant de leurs valeurs et qu'ils auront internalisé. Ils le feront sans créer entre eux, au palier de leur action, des liens qui permettraient de les débusquer et de les mettre hors-jeu.
    Il faut donc prévoir que la contestation revête de plus en plus la forme d'une myriade de petits sabotages de ce qui est au profit de ce qu'on voudrait qui soit. Ce sont les points vulnérables de la société - l'organisation et la communication - qui seront surtout visés, détruisant la cohésion de l'ensemble sans que les éléments constitutifs en subissent de dommages importants.
    Nous vivrons donc l'équivalent d'une guérilla au niveau des idées, pour valoriser et faire connaître de nouvelles idées de substitution aux idées reçues, mais cette guérilla sera menée par des francs-tireurs, chacun selon son initiative.
    Cette guérilla intellectuelle est devenue la seule façon de s'opposer efficacement au Système, pour la même raison que la guérilla conventionnelle est la seule façon de s'opposer militairement à une force supérieure. On frappe, on s'esquive, on reste dans l'ombre
    Cette nouvelle forme de contestation est inévitable, puisque toutes les autres issues sont bloquées. Sera-ce une amélioration ou une régression ? La bonne nouvelle, c'est que l'approche « 1984 » sera contrée par la pensée personnelle. La population développe déjà des anticorps contre TOUTE manipulation. Le pouvoir ne réussira plus très longtemps à la maintenir en état d'hypnose.
    La mauvaise, c'est qu'en devenant une initiative personnelle, plutôt que la simple substitution d'un contrôle à un autre, la nouvelle contestation du Système devient largement « inprogrammée ». Le risque est donc que soit sciée la branche sur laquelle nous sommes assis, sans qu'il n'existe de points de soutien auxquels on puisse se raccrocher.
    Le système ne doit pas disparaître pour laisser la place au vide, à l'ataxie. Il faut que, simultanément à la déconstruction du Système, des efforts encore plus grands soient consentis pour l'établissement des structures qu'on y substituera. Des structures qui devront être établies par consensus, puisqu'elles sont si faciles à détruire. C'est ce à quoi vise le concept d'une nouvelle société. Une Nouvelle Société ... en 3 minutes .
    Dans une société d'interdépendance et donc de diffusion plus large du pouvoir, il est clair que va se développer une forme d'anarchie dans le sens étymologique du terme. Il faut en tenir compte. Ce qu'on en fera reste une histoire à écrire.
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    Message par Invité Mar 19 Juin - 18:20

    Encore une frappe de JB Copier/coller pleine lucarne !!!!
    Que dire d'autre que "STP encote pleins Zinc c'est trop bon"
    et aussi Super, Génial quelle classe c'est fantastique !!!!
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    Message par Invité Mar 19 Juin - 18:21

    DEFDLM a écrit:Encore une frappe de JB Copier/coller pleine lucarne !!!!
    Que dire d'autre que "STP encote pleins Zinc c'est trop bon"
    et aussi Super, Génial quelle classe c'est fantastique !!!!
    Zinc la tu pourra dire, ou la honte il a fait une faute !!!

    (Et je te répondrais je m'en fou j'en fais plein)
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    Message par Invité Mar 19 Juin - 20:19

    hihihi ca vanne dur !
    je crois que c'est les claviers espagnol tu tapes hyper vite avec !!!!
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    Message par Invité Mer 20 Juin - 15:39

    Flo a écrit:hihihi ca vanne dur !
    je crois que c'est les claviers espagnol tu tapes hyper vite avec !!!!

    lol!
    Ou alors nous ne voyons pas d'autres explications !!
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    Message par Invité Mer 20 Juin - 21:31

    est on en train de voir l orée d un nveau style d ecriture appellé le "Fredien" !!! lol!
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    Message par Invité Jeu 21 Juin - 11:52

    JB a écrit:est on en train de voir l orée d un nveau style d ecriture appellé le "Fredien" !!! lol!

    Dsl !!! lol!
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    Message par Frantz Dim 8 Juil - 11:48

    Le pape libéralise la messe en latin d'avant Vatican II
    LE MONDE | 07.07.07 |



    Attendu par les catholiques traditionalistes comme une bénédiction, et par beaucoup d'évêques et de prêtres – en France, en Allemagne, en Suisse, aux Etats-Unis, etc. – comme un cadeau empoisonné, le motu proprio ("décret personnel") de Benoît XVI libéralisant la messe en latin a été publié, samedi 7 juillet, à Rome. Il est accompagné d'une "lettre d'explication" (initiative rare) du pape, qui se sait en terrain miné.

    Cette question est en effet au cœur du conflit qui oppose encore, quarante ans après, les catholiques favorables au concile VaticanII et les traditionalistes (très minoritaires) qui font de la messe en latin le symbole de leur hostilité au changement des années 1960 dans l'Eglise catholique : reconnaissance de la liberté de religion, ouverture de dialogues avec les autres confessions chrétiennes, avec les juifs et les musulmans, fonctionnement plus collégial, etc.

    "DOUBLE USAGE"

    Le pape donne satisfaction aux traditionalistes sur le rite, mais ceux-ci devront se garder de triompher. L'article 1 du motu proprio établit que la messe moderne, dite de Paul VI, promulguée en 1970, est "l'expression ordinaire" de la vie de l'Eglise. Elle est solennellement confirmée. Le rite ancien – celui du concile de Trente (1545-1563), actualisé par JeanXXIII en 1962, qui l'avait expurgé de sa prière du vendredi saint pour les "juifs perfides" – n'est admis qu'à titre d'"expression extraordinaire" de la liturgie. La règle reste la messe moderne : la messe en latin est l'exception.

    BenoîtXVI rappelle que le rite ancien n'avait jamais été abrogé, même après le concile (ce que plus personne ne conteste). Et récusant la critique qu'il pressent aujourd'hui d'un "bi-ritualisme", source de confusion et de division – qui serait nouveau dans l'Eglise latine (les Eglises d'Orient, pour des raisons historiques, ont plusieurs rites) –, il insiste : "Il n'y a qu'un rite romain", même s'il peut s'exprimer en deux formes. "Il n'est pas convenable de parler (…) de deux rites. Il s'agit plutôt d'un double usage de l'unique et même rite", écrit-il dans sa lettre d'explication.

    La principale nouveauté du décret de Benoît XVI est la levée du verrou qu'avait fixé Jean Paul II pour la célébration de la messe en latin. Le 2 juillet 1988, dans la lettre apostolique Ecclesia Dei, publiée après le schisme de Mgr Lefebvre dans le but, déjà, de se réconcilier avec les traditionalistes, Jean PaulII avait voulu favoriser une application "généreuse" de l'ancien rite, mais l'avait soumise à l'approbation préalable de l'évêque du diocèse. Celle-ci ne sera plus nécessaire.

    Ce dispositif n'avait pourtant pas si mal fonctionné puisqu'en France, par exemple, deux diocèses sur trois autorisent déjà des célébrations à l'ancienne. Mais le pape actuel veut aller plus loin dans la "réconciliation" avec son aile conservatrice. L'accès à l'ancienne messe était resté "difficile", admet-il, la raison étant que "les évêques craignaient que l'on mette en doute l'autorité du concile". Il en libère donc la voie et justifie, en outre, ces nouvelles normes –qui rentreront en application le 14 septembre– par des courants nouveaux de sympathie qu'il observe pour la messe traditionnelle dont on croyait, dans les années 1960, qu'elle disparaîtrait d'elle-même.

    "À LA LIMITE DU SUPPORTABLE"

    Benoît XVI est un pape de rigueur et d'orthodoxie. Avant d'être élu, le cardinal Ratzinger critiquait déjà les "abus" et les fantaisies de la messe moderne. Dans sa lettre du 7 juillet, il dénonce à nouveau "les déformations à la limite du supportable", déformations "arbitraires qui ont profondément blessé des personnes totalement enracinées dans la foi". Ces mots iront droit au cœur des traditionalistes. Mais ils décevront la grande majorité des prêtres et des évêques qui s'efforcent d'animer des liturgies modernes accessibles au plus grand nombre sans porter atteinte au mystère et au sacré.

    Faut-il en déduire que les traditionalistes ont gagné la partie? Non, le pape met trois garde-fous. Primo, la messe en latin ne pourra être célébrée qu'à la condition qu'elle soit demandée par un "groupe stable" de fidèles attachés à l'ancien rite qui en fait la demande. Sans doute le mot "groupe stable" reste-t-il très vague. Le pape ne donne ni critère, ni chiffre et cela risque de provoquer des tensions. Mais les prêtres ne seront pas à la merci de pressions et de demandes individuelles.

    Secundo, le prêtre en charge d'une communauté, en concertation avec son évêque, garde une marge de manœuvre. Il ne mettra pas en péril sa communauté qui observe la liturgie moderne. Il devra "éviter la discorde et favoriser l'unité de toute l'Eglise", écrit BenoîtXVI. Les prêtres de base connaissent les méthodes musclées de certains groupes traditionalistes pour tenter d'obtenir une église ou des célébrations en latin. Avec ce décret, ils ne sont pas démunis d'arguments.

    Tertio, seuls des prêtres "idoines et non empêchés par le droit" pourront célébrer selon ces nouvelles dispositions. Les prêtres qui ne sont plus en communion avec l'Eglise (la Fraternité Saint-PieX fondée par Mgr Lefebvre, excommunié) ne seront pas davantage qu'hier autorisés à célébrer la messe en latin dans le diocèse où ils ont une implantation.

    Il s'agit donc d'un texte plutôt équilibré. Le pape n'ignore pas "les exagérations de certains fidèles liés à l'ancienne tradition liturgique". Mais il estime que les craintes de "troubles" ne sont pas "réellement fondées", simplement parce que "l'usage de l'ancien rite présuppose une formation et un accès à la langue latine qui ne sont plus tellement fréquents". Il cherche à rassurer les évêques : "Ces nouvelles normes ne diminuent aucunement [votre] autorité". Ils sont chargés de "veiller à ce que tout se passe dans la paix et la sérénité".

    Les catholiques conciliaires s'étonneront toutefois qu'aucune contrepartie ne soit exigée des traditionalistes en termes de ralliement au concile VaticanII, qu'ils vont continuer de poursuivre de leur hargne. La fin du schisme est-elle à ce prix ?
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    Message par Invité Mer 18 Juil - 13:46

    L'arbre de la colère
    LE MONDE | 17.07.07 | 15h17 • Mis à jour le 17.07.07 | 15h17

    C'est une histoire du vieux Sud. Une histoire tragique, hantée par des démons surgis d'un autre temps. Une histoire en noir et blanc.
    A l'ombre d'un vieil arbre, splendide et harmonieux, déployant généreusement ses branches, déjeunaient depuis des décennies les élèves blancs du lycée de Jena, petite ville de 3 000 habitants nichée au fin fond de la Louisiane et à la population blanche à 85 %. Cette organisation ancestrale de la cour de l'école qui reléguait les élèves noirs à la périphérie aurait pu perdurer si un jeune garçon noir, à la rentrée scolaire 2006, n'avait osé poser publiquement la sulfureuse question : "Pouvons-nous, nous aussi, nous asseoir sous le feuillage ?" La réponse de la direction fut très claire : "Asseyez-vous où bon vous semble !" Et sous le regard courroucé d'élèves blancs, une poignée de jeunes Noirs se glissèrent à l'ombre du vieil arbre.




    Le lendemain matin, 1er septembre 2006, trois cordes à noeud coulant pendaient à une branche de l'arbre. Deux cordes noires entourant une corde peinte en or : les couleurs de l'école. Les élèves noirs furent horrifiés, leurs parents mortifiés. "Pas besoin d'être historien pour comprendre le message !, dit Caseptla Bailey, la maman d'un élève. La corde, dans cette région, évoque l'esclavage, les lynchages et le Ku Klux Klan. Ce passé n'est pas si lointain. Ce geste disait à nos enfants : "Sales nègres, on aura votre peau !""

    Trois élèves blancs sont rapidement identifiés comme auteurs de la provocation. Mais le principal du lycée, qui souhaite leur exclusion, est contredit par le superintendant et le conseil de l'école, qui concluent qu'une telle "gaminerie" ne mérite pas plus que trois jours de suspension. Offusqués que l'affaire soit prise avec tant de légèreté par l'administration, les parents noirs se réunissent un soir dans une église baptiste pour discuter d'une possible réaction. Et le lendemain, quelques élèves noirs - parmi lesquels une poignée de sportifs, stars locales de l'équipe de football - improvisent sous l'arbre "blanc" une petite manifestation. Panique de l'administration. Une assemblée générale de l'école est aussitôt convoquée lors de laquelle le procureur général du district, Reed Walters, entouré d'une douzaine d'officiers de police, prend la parole et menace les jeunes manifestants. "Je vous préviens, dit-il en fixant les sportifs. Je peux être votre meilleur ami ou votre pire ennemi. Et je peux, d'un trait de plume, anéantir vos vies."

    Le lendemain, la police patrouille dans les couloirs du lycée ; le surlendemain, l'école est bouclée. Les parents, effarés, viennent chercher leurs enfants ou refusent qu'ils y retournent. Le principal de l'établissement affirme à la radio que l'ordre règne désormais, et le journal local, le Jena Times, affirme que tout est décidément de la faute des parents noirs qui, en se réunissant, ont fait d'une plaisanterie de potaches une affaire de racisme, et provoqué eux-mêmes l'agitation de leurs rejetons.

    La vie reprend donc son cours au lycée de Jena, marquée par une tension palpable entre élèves blancs et noirs (notamment le petit clan auteur de la provocation des cordes et le groupe de sportifs) et l'irritation croissante des professeurs (en quasi- totalité blancs), furieux que leurs élèves noirs aient osé parler de racisme et décidés à leur rappeler durement la discipline évoquée par le procureur. Cela n'empêche pas un garçon noir de 16 ans, Mychal Bell, de faire gagner une nouvelle fois l'équipe des Jena Giants et d'être célébré dans le journal comme le meilleur joueur du moment. Des propositions de grandes universités, attirées par ses exploits sportifs, affluent, laissant espérer à sa famille dénuée de ressources qu'il est tiré d'affaire.

    Mais, dans la nuit du jeudi 30 novembre, un incendie criminel dévaste une partie du lycée. Quatorze classes sont détruites, la petite ville est sous le choc et la police à cran. Le week-end qui suit est violent. Le vendredi soir, un des jeunes sportifs noirs qui se présentait à une fête fréquentée par les Blancs se fait boxer dès l'entrée par un adulte blanc, puis tabasser par des lycéens arrivés en renfort. Le lendemain, croisant trois élèves noirs qui sortaient d'une épicerie, un jeune Blanc, impliqué dans la rixe de la veille, court à sa voiture prendre une carabine qu'il braque sur les jeunes gens. Une bagarre s'ensuit, le Blanc est désarmé par les lycéens qui s'enfuient. Rattrapés par la police, ils sont inculpés de "voie de fait" et... "vol d'arme". Inquiets de cette escalade, plusieurs professeurs prient la direction de l'école de reporter l'ouverture du lycée. Mais, le lundi 4 décembre, les cours reprennent normalement. Jusqu'à l'heure du déjeuner.

    Difficile de savoir ce qui s'est passé alors. Des regards de défiance, des insultes, un doigt d'honneur sous le nez d'un des sportifs noirs par un élève blanc - un certain Justin Barker -, adepte du mot "nègre", ami des bagarreurs de la veille et des auteurs de la "plaisanterie" des cordes... Le voilà en tout cas qui reçoit un coup de poing, s'écroule, reçoit des coups de pied et perd connaissance. La confusion est totale, aucun témoin ne voit la même chose. Mais Justin Baker est transporté à l'hôpital et la police ne tarde pas à coffrer six jeune Noirs, les six sportifs déjà remarqués lors de la première manifestation. Le procureur les inculpe d'abord de "coups et blessures". Mais la colère d'une poignée de professeurs enjoignant la direction du lycée à plus de fermeté le fait réfléchir. Désormais, c'est de "tentative de meurtre" et "complot" dont ils sont accusés. Pour une bagarre de lycéens, ils risquent cent ans de prison.

    Le procureur tient d'ailleurs à mettre les points sur les i. Dans un texte publié par le Jena Times, il avertit : "A ceux qui ont causé ces incidents, je dis que vous serez poursuivis dans l'interprétation la plus étendue possible de la loi et pour les crimes les plus graves que justifient les faits. Et pour votre condamnation, je réclamerai la peine maximale autorisée par la loi. Je veillerai à ce que vous ne menaciez plus jamais les élèves d'une école de la région." La communauté noire est abasourdie. Les six garçons sont définitivement exclus de l'école, les cautions exigées pour leur libération conditionnelle (de 70 000 à 138 000 dollars) bien trop élevées pour la plupart des parents, qui habitent dans des mobile homes ou des baraquements. Trente-cinq pasteurs de la paroisse se regroupent alors pour appeler à la paix dans la communauté. Une prière commune réunit même la petite ville, un soir de décembre, au stade de football. Car c'est bien cela le problème, croit comprendre le Jena Times, qui exclut tout soupçon de racisme : on ne prie plus assez !
    Malgré les protestations des parents, la mobilisation de plusieurs associations défendant les libertés et les droits de l'homme, la création à Jena d'une section de l'historique NAACP (l'une des principales organisations de défense des Africains-Américains, qui se bat depuis 1909 contre la ségrégation raciale), les six sportifs noirs restent en prison. Le jeune Blanc parti en ambulance ? Il va bien. Sorti de l'hôpital trois heures après la bagarre, il a assisté le soir même à une cérémonie de l'école. On l'a depuis trouvé en possession d'un fusil chargé de 13 balles planqué dans sa camionnette garée devant l'école.

    La suite est aussi affligeante. Et le premier procès - celui de Mychal Bell, la star de football -, qui a eu lieu les 26, 27 et 28 juin, a été la caricature effarante d'une justice pour riches, d'une justice pour Blancs. Dans une salle de tribunal partagée en deux - à droite, les Blancs réunis autour de Justin Barker et de sa famille ; à gauche, les familles et amis des six Noirs inculpés -, Mychal Bell a dû affronter un jury entièrement blanc, un procureur blanc, un juge blanc et dix-sept témoins blancs. Son avocat, noir, commis d'office, ne lui a posé aucune question, n'a pas mis en cause le jury, n'a relevé aucune des nombreuses contradictions des témoins et n'en a lui-même cité aucun. Il n'a pas été question des provocations raciales, des cordes de pendu, des bagarres, des insultes ; pas un mot sur l'avenir du jeune sportif qui, avant de passer les sept derniers mois en prison, se distinguait par de bons résultats scolaires. Rien. Le jeune homme a eu beau chuchoter quelques mots à l'oreille de son défenseur sur les désaccords flagrants entre les témoins, il n'en a pas tenu compte.

    Alors, quand le procureur, après avoir annoncé à l'ouverture du procès qu'il renonçait à l'inculpation pour "tentative de meurtre", a demandé au jury de reconnaître Mychal Bell coupable de "coups et blessures aggravés" et de "complot", les six jurés l'ont suivi à l'unanimité. Et qu'importe si ce chef d'accusation, qui expose à vingt-deux années de prison, exige, selon la loi de Louisiane, l'usage d'une "arme dangereuse". Les chaussures de tennis du garçon ont fait l'affaire ! Le juge tranchera le 31 juillet. Les parents de Mychal Bell, comme ceux des cinq autres jeunes Noirs en attente de procès, sont écoeurés. "Le garçon n'avait aucune chance", dit tristement Cleveland Riser, un vieux sage qui a connu le temps des bus, des écoles, des fontaines réservés aux Blancs. "Ce procès est le pire exemple d'erreur judiciaire que j'aie jamais rencontré", assure Alan Bean, un pasteur blanc activiste, fondateur de l'association Amis de la justice. "Un lynchage des temps modernes", laisse tomber une femme noire à la sortie du tribunal.

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