Encore une fois un tres tres bon article trouver sur agoravox.fr , le media citoyen.
Comment de vrais extraterrestres se comporteraient-ils à notre égard ?
Que nous ne soyons pas la seule espèce intelligente en cet immense univers, c’est une conviction largement partagée par la communauté scientifique ayant des compétences connexes en la matière (astrophysique, biologie...). Nous verrons sommairement pourquoi. Par contre, les petits hommes verts volant dans des soucoupes et autres fantasmes du genre, je n’y crois pas. Car moyennant l’acceptation de quelques postulats simples, ni trop restrictifs ni trop surréalistes, on peut se construire une vision relativement précise du problème qui, à défaut d’exactitude garantie, a le mérite d’être plausible et de susciter des réflexions plus poussées.
Pourquoi ne serions-nous pas seuls dans l’univers ?
A ceux qui veulent plus de détails sur cette question, je suggère deux types de lectures : d’abord, les ouvrages de vulgarisation scientifique expliquant l’évolution de l’univers depuis le Big Bang jusqu’à nos jours. Là, personnellement, j’ai apprécié Patience dans l’azur de Hubert Reeves, mais le choix est vaste. Ensuite, il y a les ouvrages parlant de l’évolution de la vie sur Terre depuis l’origine. Là aussi, on a le choix, et mon préféré a été L’aventure du vivant de Joël de Rosnay.
Ces deux lectures mises bout à bout conduisent à la synthèse suivante :
malgré l’immensité de notre univers vieux de 13,7 millards d’années, qui contient des milliards de galaxies contenant chacune des milliards d’étoiles, tout, absolument tout, fonctionne selon une poignée de lois physiques qui sont les mêmes partout (gravitation, lumière, particules...). Une étonnante homogénéïté basique, qui s’explique par le fait que tout ceci est issu d’une même origine : le Big Bang. Et c’est cette "standardisation" fondamentale, confirmée par d’incessantes observations du cosmos faites avec des moyens
toujours plus précis, qui nous permet d’affirmer que dans chaque galaxie, il y a plusieurs milliers de systèmes solaires semblables au nôtre, dont plusieurs ont des planètes très semblables à la Terre. Et ainsi, puisqu’il existe des milliards de galaxies semblables à la nôtre, l’univers compte plusieurs dizaines de milliards de "Terres".
Or, bien que nos connaissances sur la vie soient encore incomplètes, on en sait déjà assez pour être sûr que sur Terre, la vie devait nécessairement apparaître, et atteindre un haut niveau de complexité après quelques milliards d’années. Mais cela conduit pas forcément à une intelligence aussi développée que la nôtre en 4,5 millards d’années (l’âge de la Terre), je n’irais pas jusque-là. Par contre, vu les dizaines de milliards de Terres existantes, on peut être sûr de ne pas être les seuls êtres intelligents dans l’univers, loin s’en faut. D’autant que, vu l’âge des galaxies (plus de 13 millards d’années , il existe de très nombreuses Terres déjà bien plus vieilles que la nôtre, car notre planète n’a finalement qu’un tiers de l’âge de l’univers. A noter toutefois que pour des étoiles comme notre Soleil, la limite d’âge ne peut guère dépasser la dizaine de milliards d’années, de toute façon, car après avoir épuisé tout son carburant nucléaire, l’étoile se transforme en géante rouge et détruit toutes les planètes proches. Ainsi, la Terre sera évaporée dans cinq millards d’années environ. Ce qui vous laisse quand même le temps de terminer la lecture de cet article à votre aise.
Notez enfin que dans cette estimation, je ne tiens pas compte des possibilités de vie intelligente pouvant émerger sur des planètes assez différentes de la Terre, alors qu’en fait, ce n’est pas totalement exclu.
Combien y a-t-il d’espèces intelligentes dans l’univers ?
C’est une question primordiale pour l’avenir de l’humanité, car elle conditionne notre destin à long terme.
Hélas, en ce début de XXIe siècle, on a sur ce plan encore une marge d’imprécision assez importante (d’un facteur 100, 1000 ?). Et en conséquence, on ne peut pas encore dire aujourd’hui s’il est plus probable d’avoir, en moyenne, plusieurs espèces intelligentes par galaxie, ou environ une espèce par galaxie, ou au contraire plusieurs galaxies pour une espèce. Mais ce serait très intéressant de pouvoir réduire cette marge d’incertitude, car d’elle dépend directement la probabilité de contact, comme nous allons le voir tout de suite.
L’intelligence ET
Il y a une clé de compréhension importante du futur que pas mal de romanciers de science-fiction ignorent totalement dans leurs ouvrages : c’est l’IA (intelligence artificielle). Je parle ici de la vraie, de celle qui est capable d’apprendre, de comprendre, de conceptualiser, d’improviser et d’innover, mieux et plus vite que l’homme. Un peu comme le Hal 9000 imaginé par A.Clarke dans 2001, Odyssée de l’espace, mais encore un peu plus forte.
A ce sujet, justement, un récent grand séminaire de l’IA, réunissant les meilleurs experts
mondiaux à l’occasion des cinquante ans de la discipline, en a fait le constat : pour la véritable IA, on n’est encore nulle part aujourd’hui. Ce qui n’empêche pas les termes IA ou système intelligent d’être couramment galvaudés par les publicitaires. Mais bon, soit...
Pourtant, il serait déraisonnable de croire que l’homme va sécher sur l’IA pendant encore des millénaires. Personnellement, étant de la partie, je parierais même déjà sur ce siècle-ci, et à coup sûr sur ce millénaire-ci. Alors que dire d’une civilisation extraterrestre qui serait née quelques milliards d’années avant nous et qui aurait donc la maîtrise de l’IA depuis déjà tout ce temps ? Peut-on seulement imaginer l’avance scientifique qu’ils auraient sur nous ?
Les vaisseaux d’exploration spatiale ET
Mais la supériorité de la connaissance n’autorise pas tout ni n’importe quoi pour autant. Car il y a quand même plusieurs lois physiques que nous connaissons déjà bien, et je poserai donc ici comme postulat que certaines d’entre elles fixent des limites infranchissables, ce qui va nous aider à mieux cerner la manière dont les vaisseaux extraterrestres pourraient explorer l’espace.
Ainsi, j’exclus de notre réflexion l’hypothèse de "portes" qui permettraient à des corps matériels de plusieurs mètres de franchir "instantanément" des milliers d’années-lumière. Car si on admet cette idée de portes, tout devient possible, y compris le fait que je serais moi-même un ET en train de vous faire une intox. Je considère donc que la vitesse de la lumière (300 000 km/sec) est infranchissable, et je serai même encore un peu plus restrictif en estimant que pour diverses raisons pratiques, des vaisseaux spatiaux pourraient difficilement voyager à plus de 10% de cette vitesse. Je pense notamment au risque de collision avec de petits astéroïdes qui deviendraient en l’occurrence de véritables obus hyper perforants. Maintenant, à ceux qui trouveraient ce postulat des 10% trop restrictif, je signale quand même que cette vitesse (30 000 km/sec) nous met la lune à 13 secondes de la Terre, et le Soleil à 1 h 24 mn. Alors certes, ce choix de 10% est assez arbitraire, mais ce repère simple aura l’avantage de bien clarifier notre vision globale des voyages intersidéraux. Et à partir de là, le lecteur pourra toujours, par la suite, imaginer plus aisément ce que cela pourrait donner à d’autres vitesses.
Ensuite, après ce postulat sur la vitesse, celui sur l’énergie nécessaire aux vaisseaux extraterrestres pour atteindre de telles vitesses. Eh bien là, c’est simple : je ne mets pas de limite. Car en utilisant des sources d’énergie du type fusion nucléaire, via des techniques qui nous sont encore inconnues, nos limites actuelles peuvent être pulvérisées. La célèbre formule E=mc2 donne en effet une idée du gigantesque potentiel d’énergie disponible dans chaque gramme de matière. La clé réside donc dans la maîtrise de son extraction. Mais après des millions d’années d’utilisation d’IA, je présume que cette technologie peut être optimalisée, c’est-à-dire toucher aux limites permises par les lois physiques.
Enfin, troisième postulat : j’exclus tout problème lié à la survie des astronautes, car j’estime qu’il devrait
s’agir de vaisseaux-IA sans équipage. Donc, des vaisseaux-robots intelligents et totalement autonomes n’ayant besoin de personne à leur bord pour garantir leur maintenance, leurs réparations, et accomplir leur mission d’exploration qui durera d’ailleurs le plus souvent des millions d’années.
Histoire de visualiser un peu l’engin, on peut imaginer par exemple un vaisseau du genre Discovery (voir photo - 2001 Odyssée de l’espace), doté d’une IA plus puissante que Hal 9000, sans aucun hublot ni porte à l’avant, mais plutôt un épais bouclier, et bardé sur tout sa longueur de nombreuses antennes, télescopes et capteurs divers. Nous verrons tout de suite pourquoi.
L’immensité intersidérale
Je disais que leurs explorations dureraient le plus souvent des millions d’années. Oui, car même en voguant à 30 000 km/s, les voyages intersidéraux demeurent très très longs. Prenons notre galaxie, la Voie lactée : c’est une sorte de grand disque plat de 100 000 années-lumière de diamètre sur 5000 années-lumière d’épaisseur (pour voir les proportions, empilez six CD). Donc, pour en faire ne fût-ce qu’une fois le grand tour, notre vaisseau extraterrestre mettra 3,14 millions d’années, et ceci à une vitesse qui lui permet pourtant de faire le voyage Terre-Lune en 13 secondes. Or, l’univers ne s’arrête pas à notre galaxie.
La Voie lactée fait partie d’une grappe d’une vingtaine de galaxies qu’on appelle l’Amas local. Temps du voyage extraterrestre pour le traverser en ligne droite : 100 millions d’années. Et ce n’est pas fini. L’Amas local appartient lui-même au Super-Amas de la Vierge qui contient, lui, quelques milliers de galaxies. Temps du voyage : décourageant...
Eh non, il n’y a pas d’hyper-amas, ça s’arrête là. L’univers semble bien constitué d’une myriade de super-amas assez régulièrement répartis dans l’espace.
Pourrions-nous avoir été déjà détectés ?
C’est là que la question : "Combien sommes-nous d’espèces intelligentes ?" est aussi importante, car si nous sommes moins d’une espèce intelligente par super-amas, vu que notre univers se dilate et que les distances entre les super-amas, qui se comptent déjà en dizaines de millions d’années-lumière, ne cessent d’augmenter, on risque peut-être de ne jamais voir personne. A l’extrême opposé, en revanche, si nous sommes plusieurs par galaxie, alors nous avons probablement déjà été repérés par un vaisseau d’exploration extraterrestre issu de notre galaxie. Et bien sûr, la réalité peut tout aussi bien se situer entre ces deux extrêmes. En ce cas, wait and see.
Intentions des ET
On va tout naturellement continuer notre spéculation sur l’hypothèse d’un contact. Que se passerait-il ?
Alors ici, on va poser deux nouveaux postulats pour tenter d’y voir clair. Le premier est qu’une civilisation extraterrestre a pour première préoccupation sa survie, et par voie de conséquence, la nécessité de contrôler un certain territoire vital. Dans ce cas, il devrait y avoir assez de place pour tout le monde, vu que si l’espace vital est estimé à ne serait-ce que 1% de galaxie, ça offre déjà à chaque espèce quelques dizaines de millions d’étoiles réparties sur un espace de plusieurs milliers d’années-lumère. Voilà qui devrait rassurer les claustrophobes.
Maintenant, si le premier postulat est assez convaincant, le deuxième l’est un peu moins. C’est celui qui veut que la civilisation extraterrestre qui nous aurait repérés ne soit pas prédatrice. Normalement, vu le haut niveau d’intelligence et de civilisation qu’ils ont atteint, on peut espérer ne pas avoir affaire à des barbares. Mais ne nous voilons pas la face, ce n’est pas certain à 100%. Et si par malheur c’était le cas, plus la peine de philosopher, on serait cuits. Car nous n’aurions aucune chance de pouvoir résister à une armée qui utilise l’IA depuis des milliards d’années. Aussi, afin d’éviter une sinistrose stérile, appuierons-nous la fin de notre spéculation sur ce deuxième postulat : ils ne sont pas prédateurs à notre égard.
Mission des vaisseaux ET
Dans le cas du non-impérialisme, la mission des vaisseaux-IA devient donc une mission d’exploration. Ils sillonnent la galaxie, en cherchant à repérer des systèmes solaires susceptibles d’abriter de la vie, puis une fois la tâche accomplie, ils les observent et les étudient en détail, et ceci sans jamais se faire repérer eux-mêmes. Car "voir sans être vu" me semble être un principe de précaution élémentaire qui donne un avantage certain à l’explorateur, au cas où ce qu’il découvre s’avérerait hostile. Il n’y a d’ailleurs aucune raison de prendre des risques, pour quoi faire ? Surtout quand on connaît le temps que dure une exploration intersidérale.
Ainsi, concrètement, si un vaisseau extraterrestre nous a repérés, il n’a même pas besoin de pénétrer dans le système solaire pour collecter toute information utile sur nous. Il suffirait qu’il stationne dans le nuage de Orts, qui est une vaste zone remplie de millards d’astéroïdes de toutes tailles entourant notre système solaire jusqu’à une année-lumière de distance, pour passer totalement inaperçu et faire son travail tout à son aise.
Le travail consisterait à braquer sur nous tous ses capteurs, balayant toutes les fréquences du spectre électromagnétique pendant des années, et traitant cette énorme moisson d’informations avec son IA dont le savoir est en avance de plusieurs millions d’années sur le nôtre. Ce qui veut dire que si cet engin est là depuis au moins un siècle, il a capté nos premières émissions radio, puis TV, et en conséquence, il comprend aujourd’hui l’anglais et le français comme vous et moi. Et enfin, dernier détail (un peu en clin d’oeil), grâce à son analyse précise de notre atmosphère, il sait déjà, lui, ce qui nous attend en ce qui concerne le réchauffement climatique. Mais hélas, à mon avis, il n’est pas programmé pour nous sauver contre nous-mêmes, d’autant qu’il a déjà assisté à nos deux guerres mondiales et à nos essais nucléaires, ce qui n’est guère engageant...
Epilogue
Cette spéculation n’a aucune prétention à l’exactitude, c’est évident. Mais elle illustre le fait qu’avec quelques simples postulats, on peut parfois arriver à des déductions étonnamment simples et claires et qui n’ont, au bout du compte, rien d’absurde. Car finalement, les postulats que j’ai posés sont peu nombreux : ils portent sur la vitesse limite de la lumière, sur l’exploitation optimale de E=mc2, sur l’IA et les vaisseaux-robots, sur la volonté de survie des espèces intelligentes et sur le caractère non-prédateur de nos éventuels découvreurs.
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