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    Message par Invité Jeu 30 Nov - 16:05

    L'Equateur vire à gauche: la "révolution" de Rafael Correa accentue le reflux des Etats-Unis
    Par Christian GALLOY, analyste politique

    QUITO / MADRID (LatinReporters.com) - Le mot "révolution" chapeaute le "Plan de gouvernement" de l'économiste de gauche Rafael Correa, élu président de l'Equateur le 26 novembre. L'ambition est la "construction d'une souveraineté latino-américaine" libérée des Etats-Unis, comme le veut aussi la révolution bolivarienne menée au Venezuela par Hugo Chavez.

    Grand, athlétique, 43 ans, professeur d'université et docteur en économie formé aux Etats-Unis et en Belgique (sa femme est belge), brièvement ministre de l'Economie et des Finances en 2005, Rafael Correa se dit chrétien de gauche et se réclame tant de la social-démocratie du Chili de Michelle Bachelet que de la révolution d'Hugo Chavez, dont il connaît la demeure familiale.

    Après dépouillement de 97,29% des bulletins de vote, il obtenait au second tour de l'élection présidentielle 57,04% des suffrages (3.442.184 voix) contre 42,96% (2.592.639 voix) au milliardaire ultralibéral et pro-américain Alvaro Noboa. Ces chiffres ont permis au Tribunal suprême électoral équatorien de proclamer officiellement mardi la victoire de Rafael Correa.

    Il recevra l'écharpe présidentielle le 15 janvier 2007, devenant le 8e président de l'Equateur ...en 10 ans! Vu la valse de ses prédécesseurs, aller jusqu'au bout de son mandat de quatre ans serait déjà une réussite.

    Victoire politique d'Hugo Chavez

    L'élection de Rafael Correa est une victoire politique pour le président vénézuélien Hugo Chavez. Ce dernier espère que l'Equateur suivra la mouvance "bolivarienne" qui unit déjà Cuba, le Venezuela, la Bolivie et peut-être bientôt aussi le Nicaragua, si le sandiniste Daniel Ortega, élu président le 5 novembre dernier, retrouvait ses vieux accents révolutionnaires qui se sont émoussés.

    "Les Latino-Américains, nous sommes tous bolivariens" clame le Plan de gouvernement de la coalition Alianza Pais (Alliance Pays) de Rafael Correa, saluant ainsi plus qu'implicitement l'ambition d'Hugo Chavez de lutter pour l'unité sud-américaine comme le fit au 19e siècle, alors contre la domination espagnole, le libertador historique Simon Bolivar. Chavez dit avoir félicité par téléphone "ce jeune patriote équatorien" (Correa) après sa victoire. "Chavez est mon ami personnel, mais dans ma maison ce ne sont pas mes amis qui commandent" précise toutefois le vainqueur de la présidentielle.

    A Washington, le porte-parole du Département d'Etat, Sean McCormack, a qualifié le processus électoral équatorien "d'assez transparent, libre et impartial". Il a assuré que les Etats-Unis sont disposés à collaborer avec l'exécutif issu de ces élections, quelle que soit son idéologie. Pendant la campagne électorale du premier tour, Rafael Correa avait qualifié George W. Bush de "président extrêmement lourdaud qui a fait grand tort à son pays et au monde".

    A La Havane, le presse cubaine s'est félicitée de la victoire de Rafael Correa, l'assimilant à une nouvelle défaite des Etats-Unis en Amérique latine.

    Le duel Bush-Chavez a marqué peu ou prou toutes les élections présidentielles convoquées depuis novembre 2005 dans onze pays latino-américains, y compris le Venezuela, qui réélira probablement Hugo Chavez le 3 décembre. Ce marathon électoral continental sans précédent devrait se conclure sur 4 victoires de la gauche radicale (en Bolivie, au Nicaragua, en Equateur et au Venezuela), 4 aussi de la social-démocratie ou de présidents qui la pratiquent sans nécessairement la revendiquer (au Chili, au Costa Rica, au Pérou et au Brésil) et 3 victoires de la droite libérale ou conservatrice (au Honduras, en Colombie et au Mexique).

    Toutes tendances confondues, la gauche latino-américaine aura donc remporté (en incluant par anticipation le Venezuela) 8 des 11 dernières élections présidentielles. Elle gouverne par ailleurs aussi en Argentine, en Uruguay et à Cuba. Au total, la gauche dirige 11 des 19 pays latino-américains (ceux dont la langue officielle est l'espagnol, plus le Brésil).

    Cette proportion confirme le reflux de l'influence politique des Etats-Unis sur leur propre continent. Pour peu, il aurait fallu parler de leur solitude si, le 2 juillet dernier, la gauche d'Andres Manuel Lopez Obrador avait obtenu l'infime 0,59% de voix qui lui manqua pour gouverner le Mexique. Les "gringos" paient dans leur ancienne arrière-cour le coût différé des dictatures militaires que Washington soutenait et le prix très actuel des dérapages de leur croisade antiterroriste mondiale.

    Pour de grands projets économiques, la gauche latino-américaine se laisse courtiser par la Chine, le Japon, l'Union européenne et même la Russie, mais elle ne peut que rarement ignorer les multinationales nord-américaines. Un accord de libre-échange, en vigueur ou sur le point de l'être, lie les Etats-Unis à dix pays latino-américains, dont quatre gouvernés par diverses gauches, à savoir le Chili, le Costa Rica, le Pérou et le Nicaragua (où Daniel Ortega n'a nullement l'intention de dénoncer l'accord).

    Lucio Gutierrez fut le premier "Chavez équatorien", mais...

    Au second tour de la présidentielle, Rafael Correa avait obtenu l'appui de la Confédération de nationalités indigènes d'Equateur (CONAIE), dont le candidat, qui ne faisait pas l'unanimité parmi les siens, fut éliminé au premier tour. Un tiers des 13,9 millions d'Equatoriens sont amérindiens. Le rôle social des "peuples originaires" contre le "néolibéralisme déprédateur" est souligné dans le Plan de gouvernement de Rafel Correa. Depuis sa victoire, il en a confirmé les grands axes, des "révolutions" -nous en citons 3 sur 5- qui s'inscrivent dans une "révolution citoyenne" globale.

    "RÉVOLUTION ÉCONOMIQUE" : développement basé sur l'économie nationale et son intégration à l'espace sud-américain; rejet d'un traité de libre-échange avec les Etats-Unis; renégociation des contrats avec les sociétés des secteurs de l'électricité, des télécommunications et surtout du pétrole (avec 540.000 barils quotidiens, l'Equateur est le 5e producteur latino-américain de pétrole brut); retour de l'Equateur au sein de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole, dont le Venezuela est actuellement l'unique membre latino-américain). La dollarisation de l'Equateur, dont la monnaie officielle est le dollar américain depuis 2000, ne sera toutefois pas abolie par crainte de soubresauts négatifs.

    "RÉVOLUTION POUR LA DIGNITÉ ET LA SOUVERAINETÉ" : gestion souveraine de la dette extérieure (elle ne sera payée que si "elle n'affecte pas les priorités du développement national"); refus d'ingérences du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale dans la politique intérieure de l'Equateur; non renouvellement, à son échéance en 2009, de l'accord qui a cédé aux Etats-Unis l'usage de la base militaire aérienne de Manta, sur la côte équatorienne du Pacifique. (A une demi-heure de vol de la Colombie, dont le gouvernement combat avec l'aide américaine des narco-guérillas d'extrême gauche, la base implique indirectement, selon Rafael Correa, l'Equateur dans le conflit intérieur colombien).

    "RÉVOLUTION CONSTITUTIONNELLE" : dès son investiture, le 15 janvier 2007, Rafael Correa saisira le Tribunal suprême électoral d'une demande de Consultation populaire (référendum) sur la convocation d'une Assemblée constituante qui élaborerait une nouvelle Constitution. L'objectif est de refondre les institutions comme l'a fait le Venezuela d'Hugo Chavez et comme tente de le faire la Bolivie d'Evo Morales.

    Misant sur cette révolution institutionnelle, méprisant la particratie et n'ayant sans doute pas eu le temps de structurer un réseau d'intérêts suffisamment dense pour n'être entré en politique qu'en avril 2005, Rafael Correa et son Alianza Pais n'avaient pas présenté de candidats aux élections législatives concomitantes du premier tour de la présidentielle, le 15 octobre dernier. Non seulement le nouveau président n'aura donc aucun élu au Congrès (Parlement monocaméral de 100 députés), mais en outre la principale formation parlementaire sera constituée par les 28 législateurs du PRIAN (Parti rénovateur institutionnel d'action nationale), la formation d'Alvaro Noboa, l'adversaire de Rafael Correa au second tour de la présidentielle.

    Dans ces conditions, le Congrès va-t-il collaborer avec un président qui veut étouffer "la particratie corrompue" et bouleverser les institutions, y compris le Congrès lui-même? Rien n'est moins sûr. L'aventure présidentielle de l'ex-officier putschiste Lucio Gutierrez, à la tête aujourd'hui de la seconde formation parlementaire (Société patriotique, 24 députés) avait été écourtée par le Congrès qui le destituait en avril 2005, deux ans et trois mois après son investiture.

    Lors de son élection à la présidence, en novembre 2002, Lucio Gutierrez, qui eut l'audace de nommer trois Indiens ministres, était pourtant lui aussi surnommé "le [Hugo] Chavez équatorien".

    LatinReporters.com est un collectif de journalistes qui analysent l'actualité latino-américaine et espagnole. Le texte de cet article peut être reproduit aux conditions explicitées sur le site www.latinreporters.com
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    Message par Invité Ven 29 Déc - 23:48

    Le réalisme économique du Venezuela

    Après des années de gouvernement néolibéral, un certain Hugo Chávez remporte les élections avec un programme social et la volonté d’associer toutes les couches de la population à la richesse du pays. Pendant cinq ans (1998 à 2003), les possédants vont tout faire pour déstabiliser ce gouvernement jusqu’à une tentative de putsch en avril 2002, tentative activement soutenue par les Etats-Unis et approuvée par la quasi-totalité de notre presse nationale : ce Chávez était un trublion, il fallait qu’il disparaisse. Grâce à la mobilisation des quartiers populaires de Caracas, ce coup d’état sera déjoué en quelques jours. Après l’échec de cette piteuse tentative, les sorties de capitaux vont s’accélérer. Ces sorties ont fortement pesé sur le cours de la monnaie nationale, le Bolivar (Bs.) passant de 555 Bs pour 1 $ début 1999 à 758 Bs début 2002 pour s’accélérer à 1403 Bs à la fin de 2002. Sur cette fin d’année 2002, les fuites de capitaux étaient estimées à un milliard de dollars par mois et le Venezuela ne disposait plus que de 12 milliards de dollars de réserves de change ! La situation devenait intenable.

    En février 2003, le gouvernement décide la mise en place d’un contrôle des changes. La Banque centrale vénézuélienne a ainsi, depuis cette époque, la responsabilité de la totalité des changes avec l’extérieur avec un taux fixe qui est, depuis le début 2005, stable à 2150 Bs pour 1 $ et des réserves de change de 30 milliards de dollars. Alors que les cassandres libéraux prédisaient une paupérisation accélérée du pays, cette économie est désormais plus dynamique que jamais. L’année 2004 avec son taux de croissance de 17,9% ne faisait que récupérer les deux années catastrophiques de 2002 et 2003 (recul de 8,9% et 7,7%). En 2005, le Venezuela affichera la croissance la plus forte de l’Amérique latine (9,3%). L’année 2006 s’annonce comme étant dans la continuité avec une croissance déjà constatée de 9,6% (en rythme annuel) sur le premier semestre et un PIB anticipé de 150 milliards de $.

    Les grincheux font valoir que la monnaie nationale est actuellement sur-valorisée. La principale raison qui en est donnée est l’inflation qui règne actuellement dans le pays : entre 14 et 15% (prévisions du directeur de la Banque Centrale Vénézuélienne, Domingo Maza Zavala, pour 2006). Cet argument peut se comprendre en le comparant avec le taux d’inflation du dollar US qui est de l’ordre de 3-4%. Cependant, les réserves de la Banque centrale ont progressé à plus de 35 milliards de $ ! Il est par ailleurs nécessaire de rappeler que ce taux d’inflation permet de ne pas trop hausser les taux d’intérêts nominaux (et donc réels) et il est intéressant de noter que le dépôt d’argent à la banque est rémunéré par un taux qui couvre à peine l’inflation : nous vivons dans l’antithèse d’une économie de rentier. La Banque Centrale Vénézuélienne prévoit un objectif d’inflation pour 2007 d’environ 10 à 12%, un bel objectif quand on se souvient de l’inflation moyenne du gouvernement de son prédécesseur Rafael Caldera : 59,6% !

    Au-delà des aspects macroéconomiques, les objectifs sociaux du gouvernement Chávez sont en train de se réaliser dans un pays dans lequel 80% de la population vivait dans la pauvreté, 50% de l’économie informelle et dont la FAO dénonçait un niveau de production agricole très largement inférieur à l’autosuffisance alimentaire. Le chômage était de 11,5% en septembre 2005. Il a baissé à 9,5% en septembre 2006 avec un objectif de 7% à la fin de l’année. Le budget de 2007 est en augmentation de 32%, soit un total de 54 milliards de $ dont 44,6% sont dédiés aux budgets sociaux. Ce budget a été envisagé avec des paramètres extrêmement prudents : une croissance anticipée de 5% (ce qui porte le budget de l’Etat à 34% du PIB) et un prix du baril à 29$ ! Le déficit accumulé de l’Etat n’est à ce jour que de 2,3 milliards de $.

    Un autre facteur significatif de l’évolution de l’économie vénézuélienne est l’éclosion du mouvement coopératif et la part importante que prend l’économie sociale dans la production. Alors que le pays ne comptait que 762 coopératives en 1998, la SUNACOOP, organisme qui regroupe celles-ci, en dénombre 83 769 coopératives en août 2005 regroupant 945 517 travailleurs. Cette irruption brutale des coopératives dans l’économie nationale est, entre autres, la conséquence de la reconnaissance des coopératives dans la constitution bolivarienne en 1999 et de la « Loi spéciale des associations de coopératives » de septembre 2001. La Mission Vuelvan Caras lancée en mars 2004 avait pour objectif de « changer le modèle économique, social, politique et culturel du pays, afin de mettre en place un état de justice et de droit soutenu par un développement socio-économique endogène ». Cette mission a formé entre décembre 2004 et mai 2005, 246 720 étudiants à la gestion coopérative et 70% d’entre eux ont créé des entreprises. Un nouveau cycle Vuelvan Caras II a été lancé en janvier 2006 avec la formation de 700 000 nouveaux étudiants. En septembre 2004 a été constitué le MINEP (Ministère de l’économie populaire) dont la fonction est la promotion de « Noyaux de développement endogène » : une ou plusieurs coopératives se regroupent pour un projet sur un espace physique (terrain, usine, installation) avec des prêts à taux zéro et des terrains en usufruit. Plus de 300 projets de ce type ont été promus. Permettre à la population de prendre en main son destin dans le cadre de structures démocratiques : une indication de plus du réalisme économique du Venezuela.

    Il y aurait encore beaucoup à dire sur les transformations que connaît actuellement ce pays. Nous nous contenterons de laisser, une fois n’est pas coutume, la parole à la Banque Mondiale : le Venezuela « a obtenu des résultats substantiels dans la lutte contre la pauvreté » et ses statistiques montrent, à l’évidence, qu’entre 1995 et 2005, « le nombre de foyers vivant sous le seuil de pauvreté a baissé ». C’est sans doute ce qui explique que les sondages réalisés en vue de la prochaine élection (fin de l’année 2006) prédisent tous une victoire écrasante d’Hugo Chávez avec des scores allant de 55 à 61 % face à son concurrent Manuel Rosales.

    Benoît Borrits
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    Message par Invité Mar 9 Jan - 23:39

    Chavez annonce qu apres le petrole , il souhaite re-nationaliser ttes les ressources clefs d une nation que sont entre autre l electricité , l eau , le gaz , estimant que ses denrees la sont strategiques et essentielles pr un pays et qu il n est pas normal qu elles soient soumises a la concurence et aux lois du marché ...


    comment il a raison grave ... vive chavez !!!!!!! une halte a l ultra liberalisme !!!!!
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    Message par tof Mer 10 Jan - 20:48

    MR Jb, pourriez vous faire une synthèse des articles que vous publiez ? ils sont, certes intéressants, mais un peu longs à lire...

    Je vous en serais gré... lol! lol! lol!
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    Message par Frantz Mer 10 Jan - 22:59

    ouais moi aussi monsieur JB...

    lol! lol! lol!
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    Message par Invité Mer 10 Jan - 22:59

    j y tacherais de m y atteler la prochaine fois , mais le mieux serait de prendre le temps de les lire , par exemple comme brice le matin avec son café , ou alors les imprimé pr les lire WC , il y a enormement de possibilités !!!! lol! lol! lol!
    Frantz
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    Message par Frantz Mer 10 Jan - 23:04

    yes, je garde l'idée des wc au taf hihihihihihi...
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    Message par Invité Lun 15 Jan - 22:29

    Rafael Correa investi président de l'Equateur

    QUITO (AP) - Nouveau symbole de la poussée de la gauche en Amérique latine, l'économiste Rafael Correa, ami du Vénézuélien Hugo Chavez, a été investi lundi à la présidence équatorienne, promettant de lutter contre une classe politique largement discréditée et jugée corrompue.

    M. Correa, 43 ans, a prêté serment devant le Congrès national, et enfilé l'écharpe présidentielle aux couleurs du pays. De nombreuses figures de proue de la gauche latino-américaine assistaient à la cérémonie: des "modérés" comme les présidents Luiz Inacio Lula da Silva (Brésil), Michelle Bachelet (Chili), Alan Garcia (Pérou) et Daniel Ortega (Nicaragua) mais aussi Hugo Chavez et son homologue bolivien Evo Morales, considérés, à l'instar de Correa, comme les tenants d'une ligne plus radicale et hostile aux Etats-Unis. Autre invité très remarqué, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

    M. Correa, brandissant une épée offerte par le président Chavez, a dénoncé un système politique "pervers" en Equateur qui a "détruit notre démocratie, notre économie et notre société". Il a également réaffirmé sa volonté de convoquer très rapidement un référendum national sur la rédaction d'une nouvelle Constitution. Mesure selon lui cruciale pour limiter l'influence des partis traditionnels à qui il attribue les maux du pays.

    Le charismatique quadragénaire a été élu le 26 novembre face au milliardaire pro-américain Alfredo Noboa, promettant une "révolution des citoyens" en faveur des très nombreux pauvres -plus de 60% de la population.

    Mais il pourrait vite se heurter à un Parlement dominé par les partis qu'il dénonce. Les députés équatoriens ont déjà renvoyé les trois derniers présidents élus suite à des manifestations de masse contre eux. Rafael Correa est le huitième président depuis dix ans dans ce pays marqué par l'instabilité politique depuis le retour de la démocratie en 1979.

    Durant sa campagne, il a dénigré le Parlement et n'a pas présenté de candidat aux législatives. Il a affirmé cette semaine que les députés ne représentaient "que leurs propres intérêts et ceux des patrons de leur parti politique". Ce qui "n'est pas la démocratie".

    Le nouveau président espère obtenir le contrôle de l'assemblée constituante chargée d'écrire une nouvelle Constitution, qui aurait le pouvoir de dissoudre le Congrès. Il a exhorté ses partisans à l'aider à "conquérir la majorité" dans cette assemblée.

    Accompagné des présidents Chavez et Morales, ses plus proches alliés dans la région, il Correa avait participé dimanche à une cérémonie religieuse en son honneur dans le village andin de Zumbahua. Cinq prêtres indiens lui ont remis un sceptre, symbole d'autorité dans la culture indigène locale, pour marquer le début de son mandat de quatre ans.

    "Je ne vous décevrai jamais", a-t-il promis aux milliers de personnes présentes, des indiens pour la plupart. "Engageons une vraie révolution démocratique, constitutionnelle mais une révolution malgré tout (...) des changements radicaux, profonds et rapides au modèle actuel si exploiteur et injuste", a-t-il lancé.

    Brièvement ministre des Finances en 2005 et nouveau venu en politique, Rafael Correa rejette un traité de libre-échange avec les Etats-Unis, qu'il juge néfaste pour les paysans équatoriens. Il a également annoncé qu'il ne prorogerait pas l'accord permettant à l'armée américaine d'utiliser la base militaire de Manta, sur la côte du Pacifique, lorsqu'il arrivera à échéance en 2009.

    Rafael Correa veut introduire des réformes politiques pour rendre les élus plus redevables de leurs actes et priver les partis au Congrès de leurs prérogatives judiciaires. Actuellement ceux-ci nomment les membres du Tribunal constitutionnel, du Tribunal national électoral ainsi que des responsables clés comme le procureur général.

    Certains Equatoriens craignent que le nouveau chef de l'Etat ne cherche en fait à consolider son pouvoir. "Il ne laisse pas de place à la négociation, au compromis", affirme Benjamin Ortiz, chef d'un centre d'étude de Quito. "Il veut passer en force." AP


    C est beau ce qui se passe en amerique du sud en ce moment ...Un bel exemple a suivre pr l afrique ... comme quoi tt n est jamais perdu ...
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    Message par Invité Jeu 1 Fév - 22:43

    Hugo Chávez et RCTV : censure ou décision légitime ?
    par Salim Lamrani*

    Depuis huit ans, la CIA expérimente au Venezuela une nouvelle forme d’intervention basée sur la création d’une réalité politique virtuelle par des chaînes de télévision. En avril 2002, elle avait ainsi réussi à réaliser un coup d’État en lui donnant l’apparence télévisuelle d’un soulèvement populaire, avant que le président Chávez ne soit réinstallé au pouvoir par un véritable soulèvement populaire. Le gouvernement, qui n’avait pas sanctionné les putschistes, a décidé de ne pas renouveler la licence de ce groupe audiovisuel.
    --------------------------------------------------------------------------------

    Le gouvernement du président vénézuelien Hugo Chávez a décidé de ne pas renouveler la licence du groupe audiovisuel Radio Caracas Televisión (RCTV) qui expirera le 28 mai 2007. Cette décision, tout à fait légale, a suscité une vive polémique au sein de la presse internationale qui s’est faite porte-parole de l’opposition vénézuelienne et a aussitôt dénoncé un cas de « censure [1] ».

    RCVT est un groupe privé qui a fait du dénigrement de la politique du gouvernement bolivarien sa principale activité. Hugo Chávez a maintes fois accusé, non sans fondement, les quatre principales chaînes télévisées du pays, Globovisión, Televen, Venevisión et RCTV – qui contrôlent près de 90% du marché et disposent d’un monopole médiatique de facto – de mener une « guerre psychologique » contre son administration. Ces médias ont d’ailleurs ouvertement fait montre d’une hostilité à la limite du fanatisme à l’égard du président vénézuelien dès son arrivée au pouvoir en 1999. Ils n’ont eu de cesse de saper la légitimité du gouvernement et de remettre en cause le soutien populaire dont il bénéficie indéniablement. Les médias privés ont invité de manière constante dans leurs programmes des opposants de l’oligarchie et des militaires insurgés qui prônent la subversion et le renversement de l’ordre constitutionnel [2].

    Marcel Granier, président du groupe 1BC qui contrôle une quarantaine de chaînes de radio et de télévision à travers le pays et propriétaire de RCTV, a dénoncé une violation des droits de la chaîne. « Cette position est illégale, viole les droits et porte atteinte à la liberté d’expression et aux droits de l’homme », s’est-il plaint. Pourtant, la loi vénézuelienne stipule que les fréquences d’émission appartiennent à l’Etat, qui dispose du droit de concession, alors que les infrastructures, le matériel et le siège des chaînes sont de propriété privée [3].

    Marcel GranierPrésident de RCTV.Le gouvernement vénézuelien a immédiatement répliqué aux accusations du président de RCTV : « Marcel Granier s’est consacré à bafouer les droits des usagers […] se croyant au-dessus de l’Etat de droit et c’est la raison pour laquelle il ne remplit pas les conditions pour opérer une télévision de fréquence ouverte ». Selon ses termes, la deuxième chaîne sera désormais le patrimoine de tout le peuple et non pas seulement de petits groupes de « l’oligarchie médiatique [4] ».

    Mais ce n’est pas l’opposition affirmée de RCTV qui a conduit les autorités du pays à prendre la décision de ne pas renouveler la concession à la plus ancienne chaîne de la nation. La principale raison est la suivante : RCVT a participé au coup d’Etat contre le président Hugo Chávez le 11 avril 2002 [5]. « Le rôle déterminant de RCTV durant [le] coup d’Etat de 2002 doit être rappelé », a souligné William Lara, le ministre de la Communication et de l’Information qui a ajouté que « cette attitude irresponsable n’a pas changé à RCTV [6] ».

    La participation de RCVT à la rupture constitutionnelle d’avril 2002 [7] avait été telle que son responsable de production, Andrés Izarra, opposé au putsch, avait aussitôt démissionné pour ne pas se rendre complice du coup de force. Lors d’un témoignage à l’Assemblée nationale, Izarra avait indiqué que le jour du coup d’État et les jours suivants il avait reçu l’ordre formel de Granier de « ne transmettre aucune information sur Chávez, ses partisans, ses ministres ou n’importe quelle autre personne qui pourrait être en relation avec lui [8] ».

    William Lara a signalé que la décision prise par le gouvernement s’agissait « d’un fait irréversible dont le fondement constitutionnel, légal et réglementaire est tout à fait indiscutable ». Le ministre a tenu à affirmer qu’aucun danger ne pesait sur la liberté de la presse : « La croissance du nombre de stations de radio, de télévision, de journaux, de revues, de pages Internet et leur diversité d’orientation politique, est la garantie la plus sure que les Vénézueliens continueront à bénéficier d’une information plurielle [9] ».

    Le président Chávez a souligné que RCTV ne remplissait pas les conditions pour « recevoir de nouveau la concession d’un Etat sérieux, responsable et engagé avec un peuple ». Selon lui, « le bon journalisme et la liberté d’expression » étaient menacés par des médias tels que RCVT. La fréquence de la chaîne pourrait bénéficier à un groupe de médias communautaires ce qui permettra de démocratiser le spectre télévisuel et surtout, selon Chávez, de « donner du pouvoir au peuple, du pouvoir communicationnel à ceux qui n’ont quasiment jamais la parole [10] ».

    La population vénézuelienne a accueilli positivement la nouvelle. Elle n’a jamais vraiment pardonné aux médias privés leur tentative de renverser le président qu’elle avait démocratiquement porté au pouvoir et à qui elle a renouvelé sa confiance lors de 12 processus électoraux consécutifs. La majorité avait unanimement condamné le comportement des télévisions privées qui, au lieu d’informer du retour de Chávez le 14 avril 2002, avaient passé en boucle des films et des dessins animés. Selon Bárbara Vecci du Comité des utilisateurs des moyens de communication (Cumeco), la fréquence « doit s’ouvrir à des coopératives de journalistes et de producteurs nationaux indépendants ». Pour elle, ce sont les médias privés « qui bâillonnent la liberté d’expression », exprimant ainsi un sentiment largement partagé par les citoyens du pays [11].

    Suite aux fortes pressions émises par Washington, l’Organisation des États américains (OEA) s’est rangé du côté du conglomérat médiatique. Elle a fustigé la décision du gouvernement vénézuelien par le biais de son secrétaire général, José Miguel Insulza, intervenant ainsi dans les affaires internes du Venezuela et violant, par la même occasion, l’Article 2 de la Charte de l’OEA. « L’adoption d’une mesure administrative pour fermer une chaîne d’information donne l’impression d’une forme de censure contre la liberté d’expression », a affirmé la déclaration officielle [12].

    Le ministère des Affaires étrangères a condamné les propos du secrétaire général Insulza, l’accusant de céder à des demandes et pressions de secteurs nationaux et internationaux opposés au président Chávez. Il a exigé de sa part de montrer plus de respect envers les décisions légitimes du gouvernement et a reproché à Insulza de « falsifier la réalité » sur le cas RCTV :

    « Le secrétaire général critique indûment le fait qu’un pays membre de l’Organisation des États américains exerce pleinement ses attributions et refuse de céder au chantage des vrais ennemis de la liberté d’expression, du droit du peuple à être vraiment informé et de la démocratie elle-même, parmi lesquels se trouvent les propriétaires de cette entreprise, qui ont été les promoteurs de vaines tentatives de renverser un gouvernement légitime, incitant à la haine et à la violence et promouvant le sabotage économique.

    Il est inquiétant que le secrétaire général de la OEA, au lieu de défendre un gouvernement légitime et démocratique, comme celui du Venezuela, se fasse l’écho d’accusations infondées qui proviennent des médias qui de toute évidence ont dénaturé leur fonction sociale, brisant ainsi l’éthique journalistique et qui ont attenté de manière permanente contre les institutions démocratiques vénézueliennes [13] ».

    Le président Chávez a également dénoncé cette ingérence. « Maintenant, il vient nous dire que le gouvernement vénézuelien ne devrait pas exécuter la décision de ne pas renouveler la concession à RCTV », a-t-il remarqué en référence à Insulza. Il a regretté les menaces voilées de l’OEA qui avait affirmé que la décision aurait des « implications politiques ». « Un secrétaire général qui s’abaisse à ce niveau devrait abandonner son poste par dignité […]. J’espère le croiser à Managua [lors de l’investiture officielle du président du Nicaragua, Daniel Ortega]. Je lui dirai ce que je pense devant les présidents et le monde », a-t-il ajouté en rappelant que le Venezuela était une nation libre et souveraine [14].

    Un secteur de la hiérarchie ecclésiastique lié à l’opposition a également critiqué la décision gouvernementale. Chávez a une nouvelle fois répondu à ces critiques : « L’État respecte l’Église, l’Église doit respecter l’État. Je ne veux pas revenir aux temps de la confrontation avec les évêques vénézueliens, mais ce n’est pas mon choix, c’est celui des évêques vénézueliens [15] ». Le président vénézuelien en a profité pour souligner les contradictions de l’Église : « Comment comprendre cette hiérarchie catholique qui est incapable de critiquer le coup d’État d’avril 2002 ? Ils ne l’ont jamais critiqué et n’ont pas non plus critiqué ce qu’ont fait ces chaînes. Ils ne l’ont jamais critiqué. Je n’ai pas vu un seul évêque vénézuelien critiquer le coup d’État [16] ».

    Accuser le gouvernement bolivarien de porter atteinte à la liberté de la presse ferait sourire n’importe quel connaisseur de la réalité vénézuelienne et du rôle pernicieux des médias privés du pays. Depuis l’élection de Hugo Chávez au pouvoir, une seule chaîne de télévision a été temporairement fermée pour des raisons politiques. Il s’agit du Canal 8 qui a été clos entre le 11 et le 13 avril 2002 par… la junte fasciste responsable du fameux coup d’État de 47 heures, action qui avait été chaleureusement applaudie à l’époque par… RCTV.

    Durant la campagne électorale de 2006, Hugo Chávez avait lancé l’idée de soumettre le renouvellement des concessions des chaînes privées à un référendum populaire. Au lieu d’être saluée, cette initiative démocratique semble inquiéter les propriétaires des médias commerciaux, la presse internationale et Washington. Craindraient-ils la volonté populaire ? Dans toute démocratie digne de ce nom, le peuple n’est-il pas souverain ?

    La véritable question n’est pas de se demander si l’affaire RCTV constitue ou non un cas de censure car, au vu des faits, une telle accusation est dénuée de tout fondement. L’interrogation qui aurait dû faire la une de tous les médias internationaux est la suivante : Comment est-il possible que Globovisión, Televen, Venevisión et RCTV, qui ont toutes participé activement au coup d’Etat contre le président Chávez soient toujours sous le contrôle des putschistes ? Qu’adviendrait-il de leur sort si les chaînes françaises TF1, Canal + et M6, par exemple, soutenaient ouvertement le renversement du président Jacques Chirac ?

    Salim Lamrani
    Profesor de espanol y joven investigador en la Universidad Denis-Diderot de Paris
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    Message par Invité Lun 12 Mar - 22:07

    Nationalisations au Venezuela
    par Salim Lamrani*

    Largement réélu pour un troisième mandat, le président du Venezuela, Hugo Chávez, a commencé à mettre en œuvre une nouvelle phase de la révolution bolivarienne : la réappropriation nationale des secteurs économiques stratégiques. Ainsi, après avoir repris le contrôle du pétrole, il a nationalisé les télécommunications et l’électricité. Réagissant sans tarder à cette atteinte à la mondialisation, Washington a augmenté son aide financière aux syndicats d’opposition.
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    L’éclatante victoire de Hugo Chávez lors des élections présidentielles de décembre 2006 a renforcé la légitimité du leader vénézuelien. Pour la première fois dans l’histoire du pays, un président est élu pour un troisième mandat consécutif avec une majorité écrasante. Après une phase initiale de huit ans et des résultats spectaculaires en terme de lutte contre la pauvreté, une nouvelle étape commence.

    Le 10 janvier 2007, lors de son investiture pour un nouveau mandat de six ans, Chávez a annoncé de nouvelles réformes économiques et sociales avec pour objectif de mieux répartir les énormes richesses de la nation et d’améliorer le niveau de vie des habitants. Le président Chávez a fait part de sa volonté d’accélérer « la construction d’un nouveau système politique […], social […] et économique » au Venezuela, dénommé « le projet socialiste bolivarien [1] ».

    Le gouvernement a lancé un processus de nationalisation de certaines entreprises électriques et de télécommunications qui se trouvent dans une situation de monopole. Les entreprises privées Compañía Anónima Nacional Teléfonos de Venezuela S.A. (CANTV) et Electricidad de Caracas, détenues en grande partie par des capitaux étasuniens, sont passées sous contrôle de l’État qui retrouve ainsi une partie de sa souveraineté économique [2].

    Cantv contrôle actuellement 83% du marché Internet, 70% du marché des communications téléphoniques nationales et 42% des appels internationaux. Elle possède près de 3 millions de lignes et 100 000 téléphones publics. L’entreprise de télécommunications, qui s’est concentrée sur la partie Centre-Nord, a abandonné certaines zones du pays jugées non rentables [3].

    Les citoyens vénézueliens devraient profiter de cette nationalisation, qui mettra un terme à l’inflation des prix. De plus, « l’État va investir dans des zones qui ne sont pas rentables d’un point de vue du marché et permettre que tous les Vénézueliens aient prochainement accès aux services téléphoniques », a souligné Jesse Chácon, ministre des Télécommunications et de l’Informatique. Désormais, la qualité du service primera sur la rentabilité [4].

    L’annonce de la nationalisation de l’entreprise a été accueillie de manière positive par les employés de Cantv. Plusieurs manifestations d’anciens salariés ont eu lieu en faveur de l’intervention de l’État. En effet, de nombreux conflits opposent la direction, qui refuse de payer certaines prestations sociales, et les travailleurs. Près de 1 500 retraités de l’entreprise sont décédés sans avoir pu toucher les pensions qui leur revenaient de droit [5].

    « La nation doit récupérer la propriété des moyens stratégiques de souveraineté, sécurité et de défense », a déclaré le président Chávez, faisant allusion aux secteurs électriques, de l’eau et des communications. « Tout ce qui a été privatisé doit être nationalisé », a-t-il ajouté [6].

    Prenant exemple sur l’entreprise pétrolière PDVSA, l’État souhaite allier service public et bonne gestion. « Nous devons changer les faux paradigmes en vigueur, où l’homme était au service de l’économie. Aujourd’hui, l’économie doit être au service de l’homme et de la collectivité », a souligné Alfredo Riera, président du Fond national de garanties réciproques pour la petite et moyenne entreprise (Fompyme) [7].

    Le marché des télécommunications sera désormais ouvert à des petits opérateurs privés et permettra de réduire le coût des structures. « Nous développerons ensemble des politiques pour la prestation du service à travers tout le pays », a annoncé Chacón [8].

    Le ministre des Télécommunications et de l’Informatique s’est félicité du rachat de la compagnie. « Nous avons récupéré la Cantv dans un processus transparent et peu coûteux pour la nation », a-t-il noté. Il a déclaré que l’éthique socialiste serait mise en avant dans le fonctionnement de la nouvelle entreprise avec comme mot d’ordre le service au citoyen. « Ce gouvernement a accordé l’importance due aux secteurs stratégiques de la vie du pays et la Cantv sera de tous les Vénézueliens », a-t-il conclu. L’universalisation de l’accès à Internet, sans barrières géographiques ni sociales, est l’un des premiers objectifs de Cantv [9].

    L’entreprise Electricidad de Caracas, la plus grande entité privée du secteur évaluée à 900 millions de dollars, a également été nationalisée. La multinationale étasunienne AES a signé un accord avec le gouvernement vénézuelien cédant 82,14% de ses actions. Le ministre de l’Energie, Rafael Ramírez, a insisté sur l’importance et sur « l’intérêt stratégique et national d’avoir le contrôle de tout le secteur électrique ». Le ministre a également affirmé que les intérêts des quelques 100 000 Vénézueliens, qui possèdent une participation de 13% dans l’entreprise, seraient préservés [10].

    Le vice-président de la République, Jorge Rodríguez a pour sa part rappelé que les privatisations des années 1990 et 2000 n’ont pas bénéficié à la population. « Venezuela n’a pas échappé à la voracité » du néolibéralisme qui est responsable de la pauvreté et de l’exclusion. En effet, les richesses générées par les privatisations ont seulement profité à une élite qui a rapidement transféré ses capitaux à l’étranger et n’ont guère contribué au développement du pays [11].

    Rodríguez a également dénoncé l’explosion des tarifs à la fin des années 1990 « qui ont été parmi les plus chers du monde ». La moitié des municipalités « où réside près de 40% de la population et 75% des centres peuplés ne disposent pas de téléphone public », a-t-il déploré, ajoutant qu’il n’y « avait pas eu de développement de la téléphonie dans le sud du pays [12] ».

    Washington n’a pas pu s’empêcher de s’immiscer une nouvelle fois dans les affaires internes du Venezuela. La secrétaire d’État Condoleeza Rice a stigmatisé « la transition négative » prise par le Venezuela. Elle a réitéré sa volonté de subvertir l’ordre établi en finançant l’opposition dont les États-Unis « ont été l’un des plus fermes soutiens ». Elle a rappelé l’énorme aide financière apportée à l’organisation Súmate dont les dirigeants ont été mis en examen pour conspiration et intelligence avec une puissance étrangère. Rice a souligné que le Département d’État était en train d’élaborer un nouveau programme de financement des syndicats vénézueliens, dans le but évident de déclencher des grèves et déstabiliser l’économie du pays [13].

    John D. Negroponte, directeur de l’Agence nationale d’intelligence, a pour sa part tenu des propos très agressifs à l’encontre du président Chávez. Il a accusé le gouvernement vénézuelien de « profiter de sa popularité pour affaiblir l’opposition et éliminer tout contrôle sur son autorité », oubliant que l’opposition, balayée lors des élections de décembre 2006, s’est discréditée aux yeux du peuple par son coup d’État d’avril 2002, le sabotage pétrolier de décembre 2002 et son incapacité à proposer un programme crédible aux électeurs. Il a également affirmé que « le plus grand risque pour la démocratie se trouv[ait] au Venezuela et en Bolivie », stigmatisant ainsi les deux nations sud-américaines qui ont fermement rejeté les politiques néolibérales et développé des programmes sociaux. Negroponte est même allé jusqu’à regretter, dans une déclaration surréaliste, que le président bolivarien essaye « saper l’influence des États-Unis […] au Venezuela [14] ».

    Nicolás Maduro, ministre des Affaires étrangères, n’a pas tardé à réagir aux propos de Negroponte. Selon lui, le Venezuela n’a aucune leçon à recevoir d’un fonctionnaire impliqué dans le trafic de drogue et d’armes qui a permis de financer la guerre sale contre le Nicaragua et Le Salvador dans les années 1980 et 1980. « Negroponte est un délinquant qui n’a pas [d’autorité] morale pour parler du Venezuela », a déclaré Maduro. « Nous sommes en train de défendre le droit de nos peuples à vivre heureux, en démocratie et en paix. [Les États-Unis] doivent s’habituer à cette nouvelle réalité », a-t-il conclu [15].

    Le président Chávez a dénoncé les plans de Washington destinés à renverser son gouvernement. L’offensive « arrive avec une forte charge économique », a-t-il averti en référence aux propos de George W. Bush, qui souhaite ne plus dépendre du Venezuela en matière d’énergie pétrolière. Le leader bolivarien a été clair à ce sujet : « S’ils ne veulent pas acheter au Venezuela, qu’ils le disent et nous ne leur vendons plus de pétrole ». Il a également fustigé la tournée de Bush en Amérique latine prévue entre le 8 et 14 mars 2007, dont le but est d’isoler son pays [16].

    Le Venezuela a trouvé une manière originale de répondre aux déclarations hostiles de Washington et à ses tentatives avérées de déstabilisation. Depuis 2005, Hugo Chávez vient en aide aux pauvres des États-Unis, abandonnés par l’administration Bush, en leur vendant du combustible à bon marché. Joseph Kennedy, ancien congressiste pour le Parti Républicain, en a profité pour remercier ses « bons amis du Venezuela » pour leur solidarité. Répondant aux critiques du républicain de la Floride, Connie Mack, – qui souhaite éliminer ce programme qui plonge le gouvernement étasunien dans un profond embarras –, Kennedy a proposé à ce dernier de « promouvoir une interdiction à tout le pétrole vénézuelien et non pas la petite quantité [utilisée] pour aider les pauvres à chauffer leur logis [17] ».

    Il ajouta dans sa lettre de réponse : « Une fois que nous aurons adopté la Doctrine Mack et refusé le pétrole en provenance de chaque pays qui refuse de satisfaire nos standards moraux, je suis sûr que vous apprécierez de rentrer à pied à Washington, parce qu’il n’y aura certainement pas de combustible pour vous y rendre en avion [18] ».

    Et de conclure : « J’aimerais vous rencontrer pour aborder la menace réelle pour ce pays qui est notre système d’un type de socialisme pour les riches et de libre marché pour les pauvres, un système qui a accordé des milliards de dollars aux entreprises pétrolières et à leurs dirigeants [19] ».

    La population vénézuelienne est la principale bénéficiaire de ces nationalisations. Désormais, le service passe avant la rentabilité et les profits éventuels, au lieu d’être expatriés à l’étranger comme cela était le cas auparavant, seront réinvestis et permettront de développer le pays. Contrairement au reste de l’Amérique latine, à quelques exceptions près, les Vénézueliens ont la chance d’avoir un président qui sait tenir ses promesses.

    Salim Lamrani
    Profesor de espanol y joven investigador en la Universidad Denis-Diderot de Paris
    Les articles de cet auteur





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    [1] Casto Ocando, « Chávez proclama el ‘socialismo o muerte’ », El Nuevo Herald, 11 janvier 2007.

    [2] Fabiola Sánchez, « Gobierno negociará nacionalizaciones en Venezuela », Associated Press, 10 janvier 2007.

    [3] Agencia Bolivariana de Noticias, « Queremos que Cantv sea una empresa tan eficiente como Pdvsa », 11 janvier 2007 ; Agencia Bolivariana de Noticias, « Gobierno nacional dio primer paso hacia nacionalización de la Cantv », 12 février 2007.

    [4] Fabiola Sánchez, « Descartan nacionalizar telecomunicaciones en Venezuela », Associated Press, 11 janvier 2007

    [5] Erika Hernández, « Cantv : ícono de la privatización a la venezolana vuelve a manos del Estado », Agencia Bolivariana de Noticias, 12 janvier 2007

    [6] Ibid

    [7] Agencia Bolivariana de Noticias, « Nacionalización de Cantv demostrará eficiencia del Estado como gerente », 12 janvier 2007

    [8] Agencia Bolivariana de Noticias, « Chacón se reunirá con Chávez para definir proceso de nacionalización de Cantv », 11 janvier 2007

    [9] Agencia Bolivariana de Noticias, « Recuperación de Cantv fue proceso transparente y de bajo costo », 12 février 2007

    [10] Associated Press, « Chávez estatiza la Electricidad de Caracas », 9 février 2007

    [11] Agencia Bolivariana de Noticias, « Vicepresidente Rodríguez garantizó que habrá un mejor servicio telefónico », 12 février 2007

    [12] Ibid

    [13] El Nuevo Herald, « Rice dice que Chávez lleva a Venezuela hacia la destrucción », 8 février 2007

    [14] Néstor Ikeda, « Inteligencia de EEUU preocupada por Venezuela, Bolivia », Associated Press, 11 janvier 2007

    [15] Agencia Bolivariana de Noticias, « Negroponte no tiene moral para hablar de Venezuela », 12 janvier 2007

    [16] Agencia Bolivariana de Noticias, « Presidente denunció nuevo plan del imperialismo para atacar a Venezuela », 14 février 2007

    [17] Agencia Bolivariana de Noticias, « Ex congresista estadounidense defendió ayuda de Venezuela a pobres de EEUU », 13 février 2007

    [18] Ibid

    [19] David Brooks, « El envío de petróleo venezolano para los pobres en EE.UU. suscita un debate entre políticos », Rebelión, 15 février 2007

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